Formation du second gouvernement Mauroy
24 juin 1981
03m 42s
Réf. 00213
Notice
Résumé :
Un mois et demi après l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, les législatives des 14 et 21 juin 1981 confirment le succès socialiste. Pierre Mauroy forme un deuxième gouvernement, cette fois-ci appuyé sur une majorité à l’Assemblée nationale, qui se réunit pour la première fois le 24 juin. La nomination de ministres communistes constitue l’évènement médiatique.
Type de média :
Date de diffusion :
24 juin 1981
Personnalité(s) :
Éclairage
Elu président de la République le 10 mai 1981, François Mitterrand nomme Pierre Mauroy à Matignon et procède à la dissolution de l’Assemblée nationale. De nouvelles législatives ont lieu les 14 et 21 juin. A leur issue, le PS, qui remporte une large majorité absolue, triomphe et l’alternance est pleinement réalisée.
Conformément à la tradition, le Premier ministre remet sa démission et est confirmé dans ses fonctions. Un deuxième gouvernement Mauroy est donc formé. Sa composition est évidemment proche de la précédente mais les quelques différences acquièrent ici une forte portée symbolique. En effet, outre Robert Badinter, nouveau Garde des Sceaux, et Pierre Dreyfus à l’Industrie, quatre communistes – Charles Fiterman aux Transports, Anicet Le Pors à la Fonction publique, Jack Ralite à la Santé et Marcel Rigout à la Formation professionnelle – entrent au gouvernement.
C’est là l’aboutissement de la stratégie d’union de la gauche esquissée par François Mitterrand dès sa première candidature élyséenne en 1965 et concrétisée, en 1972, par la signature du programme commun entre socialistes et communistes. Il est toutefois paradoxal car, depuis l’échec de l’actualisation de ce programme en 1977, les relations entre les deux partis ont le plus souvent été délétères et ne se sont réchauffées qu’après le premier tour de la présidentielle, les communistes devant se résoudre à soutenir François Mitterrand. Au moins leur mot d’ordre (« Il faut des ministres communistes ») finit-il par trouver un écho mais il s’agit là d’une victoire à la Pyrrhus. Le PCF avait été exclu du gouvernement en 1947 quand il était la première force électorale du pays, il le retrouve alors qu’il est déclinant (seulement 16,1 % des suffrages aux législatives). Ses représentants ont beau concentrer l’attention médiatique et les critiques de l’opposition, ils restent peu nombreux et n’ont accès ni aux ministères régaliens, ni aux grands portefeuilles économiques.
Leur marge de manœuvre est ainsi des plus étroites, d’autant que le chef de l’Etat, par la voix de Pierre Bérégovoy, secrétaire général de l’Elysée, réaffirme, dès la première réunion du Conseil des ministres le 24 juin, que « la politique qu’[il a] définie », soit son programme présidentiel, constitue la « charte de l’action gouvernementale ». En ce printemps 1981, la gauche accède au pouvoir mais seuls les socialistes l’ont emporté.
Conformément à la tradition, le Premier ministre remet sa démission et est confirmé dans ses fonctions. Un deuxième gouvernement Mauroy est donc formé. Sa composition est évidemment proche de la précédente mais les quelques différences acquièrent ici une forte portée symbolique. En effet, outre Robert Badinter, nouveau Garde des Sceaux, et Pierre Dreyfus à l’Industrie, quatre communistes – Charles Fiterman aux Transports, Anicet Le Pors à la Fonction publique, Jack Ralite à la Santé et Marcel Rigout à la Formation professionnelle – entrent au gouvernement.
C’est là l’aboutissement de la stratégie d’union de la gauche esquissée par François Mitterrand dès sa première candidature élyséenne en 1965 et concrétisée, en 1972, par la signature du programme commun entre socialistes et communistes. Il est toutefois paradoxal car, depuis l’échec de l’actualisation de ce programme en 1977, les relations entre les deux partis ont le plus souvent été délétères et ne se sont réchauffées qu’après le premier tour de la présidentielle, les communistes devant se résoudre à soutenir François Mitterrand. Au moins leur mot d’ordre (« Il faut des ministres communistes ») finit-il par trouver un écho mais il s’agit là d’une victoire à la Pyrrhus. Le PCF avait été exclu du gouvernement en 1947 quand il était la première force électorale du pays, il le retrouve alors qu’il est déclinant (seulement 16,1 % des suffrages aux législatives). Ses représentants ont beau concentrer l’attention médiatique et les critiques de l’opposition, ils restent peu nombreux et n’ont accès ni aux ministères régaliens, ni aux grands portefeuilles économiques.
Leur marge de manœuvre est ainsi des plus étroites, d’autant que le chef de l’Etat, par la voix de Pierre Bérégovoy, secrétaire général de l’Elysée, réaffirme, dès la première réunion du Conseil des ministres le 24 juin, que « la politique qu’[il a] définie », soit son programme présidentiel, constitue la « charte de l’action gouvernementale ». En ce printemps 1981, la gauche accède au pouvoir mais seuls les socialistes l’ont emporté.
Antoine Rensonnet
Transcription
Présentateur
Ainsi c’est fait, l’entrée d’un ministre communiste dans un gouvernement de la Cinquième République. Ce matin, ce gouvernement, le second gouvernement Mauroy, s’est réuni pour un premier conseil à l’Élysée, vous avez d’ailleurs vu Monsieur Fiterman arriver à l’Élysée. Il s’agissait essentiellement d‘une prise de contact, d’un constat de victoire et aussi d’un programme de travail. Mais avant tout, là encore, ce sont quatre ministres communistes qui ont été la vedette de cette première réunion gouvernementale, Bruno Masure.Bruno Masure
Il est 9 heures au Palais de l’Élysée, les journalistes du monde entier se pressent pour immortaliser cet instant tant attendu par les uns, tant redouté par les autres. L’arrivée des ministres communistes, arrivée qui provoquera une bousculade comme n’en ont guère connu les marches du palais qui en ont pourtant vu beaucoup d’autres.(Bruit)
Bruno Masure
Succès de curiosité également pour les deux nouveaux du Gouvernement. L’avocat Robert Badinter, Ministre de la Justice, venu à pied, et Pierre Dreyfus, l’ancien PDG de la Régie Renault qui arrive, lui, en Peugeot 604. Cela ne durera pas, promet le nouveau Ministre de l’Industrie.(Bruit)