Les lois Auroux

02 juin 1981
02m 18s
Réf. 00239

Notice

Résumé :
Le président de la République, le Premier ministre et le Ministre du Travail rencontrent et consultent les partenaires sociaux.
Date de diffusion :
02 juin 1981
Source :
TF1 (Collection: JT 20H )

Éclairage

Deux semaines après l'investiture de François Mitterrand à la présidence de la République et la constitution du premier gouvernement de Pierre Mauroy, le pouvoir exécutif poursuit ses auditions auprès des partenaires sociaux, alors qu'il s'apprête à décider de la hausse du SMIC et d'un certain nombre de prestations sociales.

Au delà de cet enjeu conjoncturel, ces rencontres inaugurent un dialogue social permanent qui donnera notamment lieu aux lois Auroux - du nom du Ministre du Travail Jean Auroux - qui transformeront en profondeur le Droit du Travail en France. Ces quatre lois, promulguées entre août et décembre 1982, modifient le statut des travailleurs au sein de l'entreprise, développent les institutions de représentation du personnel, modernisent la négociation des conventions collectives et la résolution des conflits liés au travail, et enfin instituent les Comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).

Ces lois, rédigés notamment par Martine Aubry alors membre du cabinet de Jean Auroux, sont marquées par l'influence de la "deuxième gauche", et notamment de la collaboration du parti socialiste avec la CFDT, qui a été une des principales sources d'inspiration de cette réforme du Code du Travail.
Vincent Duchaussoy

Transcription

Jean Lefèvre
Bonsoir ! Marathon pour le SMIC. Demain, le Conseil des Ministres doit relever le salaire minimum, ce sera même la première mesure significative du Gouvernement Mauroy. Une augmentation de l’ordre de 10%. C’est plus qu’une mesure symbolique, c’est une volonté de relance sociale avec ses conséquences, ses bienfaits et ses contraintes. Toute la journée, le Premier Ministre, mais aussi le Président de la République ont poursuivi des conversations non-stop avec les différents partenaires sociaux intéressés. En ce moment même, un conseil restreint est réuni à l’Élysée pour procéder, disons, à la mise en forme définitive de ces mesures économiques et sociales. Dix ministres participent à ce conseil, ainsi que le Premier Ministre lui-même. Une journée, par conséquent, d’intenses préparations et de négociations.
Jean-Pierre Pernaut
Dix heures, hôtel Matignon, Pierre Mauroy entame sa deuxième journée de consultation sociale en recevant André Bergeron, Secrétaire Général de Force Ouvrière, et puis, une heure et demie plus tard, le Président de la Confédération Générale des Cadres, Jean Menu. En deux jours, quatorze heures d’entretiens avec neuf groupes d’interlocuteurs, en général, satisfaction des syndicats et réserve des représentants du patronat. Pendant ce temps à l’Élysée, François Mitterrand consacrait une troisième journée à de nouvelles rencontres. Il a commencé à onze heures ce matin par l’Union Professionnelle des Artisans, puis c’était au tour de Robert Delorozoy, à la tête d’une délégation de l’Assemblée Permanente des Chambres de commerce et d’industrie. En début d’après-midi, François Mitterrand a reçu Francis Combes, avec une délégation de l’Assemblée Permanente de Chambre de métiers. Ensuite, c’était au tour de la Fédération Nationale de la Mutualité présidée par Jean Teulade. Et enfin, le Comité National de la Consommation qui regroupe quatorze associations de consommateurs. Journée très chargée aussi au Ministère du Travail avec la réunion attendue de la commission supérieure des conventions collectives. Autour du Ministre du Travail, tous les partenaires sociaux chargés de donner leur avis sur le montant de hausse du SMIC qui sera annoncée demain par le Gouvernement. Une hausse du SMIC d’environ 10% qui le porterait à 2950 Francs par mois. À dix-huit heures, on retrouve le Ministre du Travail Jean Auroux, avec dix autres ministres parmi lesquels Jacques Delors, Michel Rocard et Nicole Questiaux à l’Élysée pour un Conseil Restreint présidé par François Mitterrand, conseil consacré justement à la mise en forme définitive de ces mesures économiques et sociales qui seront prises demain.