François Mitterrand et le PS à Alger
26 février 1976
02m 03s
Réf. 00009
Notice
Résumé :
François Mitterrand se rend en visite officielle à Alger. On le voit avec des représentants du FLN autour d'une table de réunion, ainsi qu'un représentant du Front Polisario, assis à côté de Houari Boumédiène sous les flashes des journalistes.
Type de média :
Date de diffusion :
26 février 1976
Personnalité(s) :
Éclairage
François Mitterrand est invité à se rendre en Algérie par le Front de libération national algérien (FLN) et souhaite à cette occasion refonder les rapports des socialistes français avec l’Algérie indépendante. Les positions socialistes durant la guerre d’Algérie, et sa propre action au Ministère de l’Intérieur en 1954, avaient en effet laissé d’eux une image très ternie dans ce pays. Ce voyage, qui a lieu du 24 au 29 février 1976, vient ainsi couronner de longues tentatives de réconciliation.
Le basculement vient ainsi surtout d’Alger et du président Houari Boumédiène. Jusqu’ici, l’Algérie avait apprécié la politique pro-arabe et d'indépendance nationale menée par les présidents De Gaulle et Pompidou, et avait donc accueilli favorablement la victoire de Valéry Giscard d'Estaing. Le voyage présidentiel de celui-ci en Algérie en avril 1975 avait été très chaleureux. Mais il ne déboucha pas sur un processus de coopération plus poussée comme le souhaitaient les Algériens et fut finalement pour eux une vraie déception.
Il est ainsi significatif que ce voyage ait lieu dans un contexte de fortes tensions entre Paris et Alger, du fait des conflits en cours au Sahara occidental. La France y avait en effet pris position en faveur du Maroc et non de l'Algérie ce qui, en plus de désaccords économiques, avait encore refroidi les relations diplomatiques franco-algériennes. Le PS en revanche avait pris position, comme le FLN, pour l'autodétermination du Sahara occidental défendue par le Front Polisario, mouvement de résistance sahraoui.
Cette situation sensible, doublée de l'importance historique de la relation franco-algérienne et de la proximité des élections cantonales (mars 1976), explique dans une large mesure la forte polémique lancée par la majorité présidentielle au sujet de ce voyage dans lequel elle estime que François Mitterrand s'est fourvoyé, en cautionnant par son attitude les critiques algériennes portées contre la France. C’est là « l’indécence » mentionnée par le présentateur du journal, et les critiques contre lesquelles s’insurge Claude Estier, porte-parole du PS qui fait partie de la nombreuse délégation socialiste, aux côtés notamment de Pierre Mauroy, Gilles Martinet, Pierre Joxe et Lionel Jospin.
Ce voyage témoigne du pouvoir de la diplomatie parallèle de l’opposition, souligné et instrumentalisé par le président algérien lorsqu’il déclare : « Quand il n'y a plus de rapport d'Etat à Etat, il doit y avoir des rapports de peuple à peuple ».
Le basculement vient ainsi surtout d’Alger et du président Houari Boumédiène. Jusqu’ici, l’Algérie avait apprécié la politique pro-arabe et d'indépendance nationale menée par les présidents De Gaulle et Pompidou, et avait donc accueilli favorablement la victoire de Valéry Giscard d'Estaing. Le voyage présidentiel de celui-ci en Algérie en avril 1975 avait été très chaleureux. Mais il ne déboucha pas sur un processus de coopération plus poussée comme le souhaitaient les Algériens et fut finalement pour eux une vraie déception.
Il est ainsi significatif que ce voyage ait lieu dans un contexte de fortes tensions entre Paris et Alger, du fait des conflits en cours au Sahara occidental. La France y avait en effet pris position en faveur du Maroc et non de l'Algérie ce qui, en plus de désaccords économiques, avait encore refroidi les relations diplomatiques franco-algériennes. Le PS en revanche avait pris position, comme le FLN, pour l'autodétermination du Sahara occidental défendue par le Front Polisario, mouvement de résistance sahraoui.
Cette situation sensible, doublée de l'importance historique de la relation franco-algérienne et de la proximité des élections cantonales (mars 1976), explique dans une large mesure la forte polémique lancée par la majorité présidentielle au sujet de ce voyage dans lequel elle estime que François Mitterrand s'est fourvoyé, en cautionnant par son attitude les critiques algériennes portées contre la France. C’est là « l’indécence » mentionnée par le présentateur du journal, et les critiques contre lesquelles s’insurge Claude Estier, porte-parole du PS qui fait partie de la nombreuse délégation socialiste, aux côtés notamment de Pierre Mauroy, Gilles Martinet, Pierre Joxe et Lionel Jospin.
Ce voyage témoigne du pouvoir de la diplomatie parallèle de l’opposition, souligné et instrumentalisé par le président algérien lorsqu’il déclare : « Quand il n'y a plus de rapport d'Etat à Etat, il doit y avoir des rapports de peuple à peuple ».
Judith Bonnin
Transcription
(Musique)