Voyage officiel de François Mitterrand à Mexico
20 octobre 1981
04m 26s
Réf. 00016
Notice
Résumé :
Compte-rendu du voyage officiel de Monsieur François Mitterrand, président de la République française, accompagné de son épouse Danielle. Extrait du discours du président français saluant le courage et les luttes des révolutionnaires mexicains.
Type de média :
Date de diffusion :
20 octobre 1981
Personnalité(s) :
Éclairage
Deux jours avant l’ouverture du sommet de Cancun, consacré au dialogue Nord-Sud, François Mitterrand effectue les 20 et 21 octobre 1981 une visite officielle à Mexico où il est reçu par le président José Lopez Portillo, au pouvoir depuis 1976.
La signification politique de ce voyage est claire, le président socialiste entend exprimer, 48 heures avant la grande conférence internationale, sa solidarité aux pays en voie de développement. Le reportage relate le temps fort du séjour, le discours du président sur la place de la République, retransmis en direct par TF1 et annoncé comme « le plus important depuis son élection ».
Le moment est attendu, les caméras de télévision filment une foule enthousiaste, rose à la main, dressant pancartes et banderoles, attendant patiemment le président. Enfin, le chef de l’Etat arrive, monte à la tribune et devant le monument de la Révolution mexicaine, il se lance dans un vibrant discours aux accents révolutionnaires que Che Guevara n’aurait pas renié, saluant tous les opprimés, « paysans sans terre », « résistants sans armes…. ». Ainsi, la France s’engage aux côtés de ceux qui luttent pour leur liberté et plus de justice sociale.
Depuis son arrivée au pouvoir, le président socialiste a pris parti ouvertement pour les mouvements de gauche sud-américains, Sandinistes au Nicaragua, révolutionnaires du Salvador, en lutte contre les juntes militaires soutenues par l’Amérique de Ronald Reagan. A Mexico, François Mitterrand annonce de manière solennelle l’inflexion d’une politique étrangère restée trop longtemps inactive en Amérique latine.
Son discours fait bien évidemment écho à celui du général de Gaulle prononcé sur la même place en 1964 lors de sa grande tournée en Amérique latine et dont la fameuse formule « La mano en la mano » (la main dans la main) est encore dans tous les esprits. [1]
[1] Voir le discours à Mexico du général de Gaulle en mars 1964 sur le site De Gaulle, Paroles, publiques.
La signification politique de ce voyage est claire, le président socialiste entend exprimer, 48 heures avant la grande conférence internationale, sa solidarité aux pays en voie de développement. Le reportage relate le temps fort du séjour, le discours du président sur la place de la République, retransmis en direct par TF1 et annoncé comme « le plus important depuis son élection ».
Le moment est attendu, les caméras de télévision filment une foule enthousiaste, rose à la main, dressant pancartes et banderoles, attendant patiemment le président. Enfin, le chef de l’Etat arrive, monte à la tribune et devant le monument de la Révolution mexicaine, il se lance dans un vibrant discours aux accents révolutionnaires que Che Guevara n’aurait pas renié, saluant tous les opprimés, « paysans sans terre », « résistants sans armes…. ». Ainsi, la France s’engage aux côtés de ceux qui luttent pour leur liberté et plus de justice sociale.
Depuis son arrivée au pouvoir, le président socialiste a pris parti ouvertement pour les mouvements de gauche sud-américains, Sandinistes au Nicaragua, révolutionnaires du Salvador, en lutte contre les juntes militaires soutenues par l’Amérique de Ronald Reagan. A Mexico, François Mitterrand annonce de manière solennelle l’inflexion d’une politique étrangère restée trop longtemps inactive en Amérique latine.
Son discours fait bien évidemment écho à celui du général de Gaulle prononcé sur la même place en 1964 lors de sa grande tournée en Amérique latine et dont la fameuse formule « La mano en la mano » (la main dans la main) est encore dans tous les esprits. [1]
[1] Voir le discours à Mexico du général de Gaulle en mars 1964 sur le site De Gaulle, Paroles, publiques.
Agnès Tachin
Transcription
Présentateur
Comme De Gaulle en 64, c’est la mano en la mano que François Mitterrand a commencé son séjour au Mexique. L’accueil a été particulièrement chaleureux, et les présidents français et mexicain se sont trouvés tout de suite sur la même longueur d’onde. Monsieur Mitterrand, et ce n’est pas par hasard, a d’ailleurs choisi Mexico pour prononcer en fin d’après-midi, un discours qu’il avait soigneusement préparé afin de lui donner un certain retentissement. On sait que le président Mitterrand attache une grande importance à l’attitude de la France vis-à-vis des problèmes du tiers monde et il l’a confirmé tout à l’heure. Ce discours a été retransmis en direct, vous l’avez peut-être vu sur TF1 en dépit des difficultés de liaison entre la France et le Mexique. Un premier bilan de la visite du Président français à Mexico, par nos envoyés spéciaux.(Bruit)
Journaliste
Chaude ambiance mexicaine pour l’arrivée du président de la République et de Madame Mitterrand hier soir à Mexico. Leurs hôtes, Monsieur et Madame López Portillo, y avaient fait ajouter une touche française. Le Président de fort bonne humeur a sacrifié volontiers à un petit bain de foule, avant de se retrouver dans l’ambiance du traditionnel orchestre de mariachis.(Bruit)
Journaliste
Puis, on a échangé force cadeaux, simple préalable à l’entente politique. A 48 heures de la rencontre de Cancún, au cours des premiers entretiens, les leaders français et mexicain se sont mis d’accord pour ne pas présenter d’ultimatum aux États-Unis, qui arriveront au Mexique avec pour simple objectif : écouter les différents points de vue. Mais après les entretiens élargis, et au cours d’un dîner officiel, François Mitterrand a rappelé, que, pour lui cette conférence nord-sud, ne devait pas se limiter à un simple échange de vues, mais il a souligné à quel point l’enjeu de cette conférence est considérable. Et quelques heures plus tard, place de la République, François Mitterrand devant les habitants de Mexico, reprend le thème de l’obligation des pays industrialisés vis-à-vis du tiers monde, en lançant devant la foule, un message solennel à tous les opprimés d’Amérique Latine.François Mitterrand
A tous les combattants de la liberté, la France lance un message d’espoir... Elle adresse son salut aux femmes, aux hommes, aux enfants mêmes ! Oui, à ces enfants héros, semblables à ceux qui dans cette ville sauvèrent jadis l’honneur de votre patrie, et qui tombent en ce moment même, de par le monde, pour un noble idéal. Salut aux humiliés, aux émigrés, aux exilés sur leur propre terre, qui veulent vivre et vivre libre. Salut à celles et à ceux qu’on bâillonne, qu’on persécute ou qu’on torture et qui veulent vivre et vivre libre. Salut aux séquestrés, aux disparus et aux assassinés qui voulaient seulement vivre et vivre libre. Salut aux prêtres brutalisés, aux syndicalistes emprisonnés, aux chômeurs qui vendent leur sang pour survivre, aux indiens pourchassés dans leur forêt, aux travailleurs sans droit, aux paysans sans terre, aux résistants sans arme qui veulent simplement vivre et vivre libre. A tous, à tous…. A tous, la France dit "Courage ! La liberté vaincra !", et si je le dis depuis la capitale du Mexique, c’est parce qu’ici ces mots possèdent tout leur sens.(Bruit)