La conserverie de Saint-Gilles-Croix-de-Vie

20 février 1989
05m 14s
Réf. 00554

Notice

Résumé :
La conserverie de Saint-Gilles-Croix-de-Vie est un exemple de réhabilitation de bâtiment industriel, un patrimoine qui revit grâce aux créateurs du Festival "Jazz sur Vie" et à l'architecte Yves Tiberghien. Devenue aujourd'hui un centre culturel à part entière, avec une salle de spectacle et une bibliothèque, elle a su conserver son âme et afficher sans complexe son architecture utilitaire.
Type de média :
Date de diffusion :
20 février 1989
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Éclairage

Dans les années 1880, lorsque la pêche était florissante, vingt-cinq conserveries de poissons, qui employaient surtout des femmes, pouvaient être recensées sur la côte vendéenne, sur les deux cent que comptaient les côtes du pays. La succession des crises et les modifications de production n’ont laissé à Saint-Gilles-Croix-de-Vie qu’une entreprise qui emploie plus de 300 personnes pendant la saison quand dix à onze tonnes de poissons sont mises en boîtes chaque jour.
C’est au jazz qu’on doit la renaissance d’une usine fermée, dont les bâtiments se trouvaient au centre ville, sur le bord de la Vie, qui sépare et unit les deux parties de la ville.
La conserverie de Saint-Gilles-Croix-de-Vie est un exemple de réhabilitation de bâtiment industriel. Les créateurs du Festival Jazz sur Vie ont fait revivre cette ancienne usine à poissons. Devenue aujourd'hui un centre culturel complet avec une salle de spectacle et une bibliothèque, elle a su cependant conserver son âme et afficher sans complexe son architecture utilitaire, qui respecte le paysage urbain.
Depuis, chaque année, le Festival se déroule durant le week-end de Pentecôte, fonctionnant uniquement avec une équipe de bénévoles. De grands noms sont venus, Memphis Slim, Dee Dee Bridgewater et Rhoda Scott avait accepté d’être la marraine en 1988. La semaine précédant la Pentecôte, toute la ville vit aux sons de la musique de Jazz.
Jean-Clément Martin

Transcription

(Musique)
(Bruit)
Luquet-Jean-Michel
Cette conserverie était un bâtiment situé en centre-ville autour duquel on passait, sur lequel on jetait un oeil mais vraiment sans s’y accrocher, on avait vraiment l’impression que c’était, pour ceux qui le connaissaient, un témoignage d’une vie. Mais du fait du ralentissement de la vie économique, ça ne restait qu’un témoignage un petit peu sans vie, mais dont on pressentait qu’il avait une âme déjà.
(Musique)
Luquet-Jean-Michel
La renaissance de la conserverie est née d’une idée de deux personnes qui étaient Jean-Luc Leroux et qui est Hervé Leroux, qui voulaient créer un festival de jazz à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. En passant justement devant, ils se sont dit, c’est la solution, c’est vraiment le lieu. Et effectivement, le premier festival eut lieu en 84. L’événement avait eu du succès, et puis, je crois aussi que la population de Saint-Gilles-Croix-de-Vie a retrouvé l’intérieur de ces lieux avec un plaisir immense,
(Musique)
(Bruit)
Luquet-Jean-Michel
Au niveau du choix de l’architecte, Yves Tiberghien étant bien intégré à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, je crois que l’idée première, c’était son souci de respecter complètement les formes du bâtiment. Partant de là, certains détails ont été aménagés en fonction du respect fonctionnel ou esthétique. Il voulait absolument maintenir l’aspect extérieur des lieux. Et ensuite, par la suite donc, l’aspect aussi intérieur, en accentuant justement cet apport de nouveaux matériaux qui existaient déjà avant, du temps de la construction de la conserverie.
(Musique)
Luquet-Jean-Michel
Je crois, quand on connaît un peu l’histoire de ce lieu de travail, toutes ces charpentes qui sont respectées correspondent à l’âme de ces lieux en fait, les contremaîtresses en conserverie, les qualités qu’on leur demandait, c’est de pouvoir entraîner les femmes à travailler et ça se passait souvent par la chanson ; de façon à maintenir les personnes qui avait attendu toute la journée bien éveillées ; et ces charpentes ont abrité ces chansons, ces gens qui ont travaillé durement mais…
(Musique)
Luquet-Jean-Michel
L’aspect modulaire de ces salles permet une utilisation essentiellement associative où les gens ont plaisir à se retrouver, quelle que soit la nature de la manifestation, qu’il s’agisse d’un repas, une soirée dansante, ou simplement d’un spectacle à caractère amateur. Je crois que les gens ont plaisir à s’y retrouver et à fonctionner dans les lieux.
(Bruit)
Luquet-Jean-Michel
Au départ, bien sûr, quand le premier festival de jazz eut lieu, personne n’avait pensé à la bibliothèque. Et puis, quand on s’est dit que ces lieux seraient intéressants à utiliser, l’ancien fumoir qui se trouvait être, qui faisait partie intégrante du bâtiment se prêtait tout à fait à la création d’une bibliothèque et là aussi, correspondait à une demande de la bibliothèque pour occuper des nouveaux lieux plus spacieux, plus lumineux.
(Musique)