La cinescenie du Puy du Fou

22 septembre 2012
06m 19s
Réf. 00120

Notice

Résumé :
La cinéscénie du Puy du Fou est un son et lumière historique créé par Philippe de Villiers, retraçant l'histoire d'une famille vendéenne et qui, primé, a accueilli, en 35 ans, 25 millions de spectateurs. Son organisation est minutieuse, joue sur les effets de surprise, une inventivité continue et fait appel à 3200 bénévoles qui partagent des moments d'amusement, dans une ambiance familiale.
Date de diffusion :
22 septembre 2012
Lieux :

Éclairage

En 1977 est créée l'association pour la mise en valeur du château et du pays du Puy du Fou autour de Philippe de Villiers, qui allait devenir sous-préfet et qui était le fils de Jacques de Villiers, vice-président du Conseil général. Sous son impulsion, les bénévoles, les Puyfolais, se mirent au travail, tour à tour électriciens, charpentiers, acteurs, costumiers.... Si bien que le premier spectacle, La Cinéscénie, se donna à l'été 1978, avec 80 000 spectateurs.
35 ans plus tard, le reportage revient sur les raisons d’un succès puisque, en 2012, La Cinéscénie remporte le Thea Classic Award du meilleur parc du monde décernée par la Themed Entertainment Association qui fédère 700 parcs et spectacles dans une quarantaine de pays et en 2014, il reçoit l'Applause Award décerné par l'association internationale du secteur (IAAPA). En 2015, plus de 2 millions de visiteurs sont venus dans le parc d’attraction, devenu le deuxième parc français pour la fréquentation.
Depuis les premières années, La Cinéscénie, le spectacle nocturne pris en charge par des bénévoles retraçant l'histoire de la Vendée demeure l’élément central, mais il est environné par un parc qui propose également un fort du Haut-Moyen-Âge, un village du bas Moyen-âge, un village du XVIIIe et un Bourg du début du XXe , où travaillent des artisans formés aux techniques artisanales de chaque époque. Mais il faut ajouter les hôtels, les restaurants, les théâtres, les académies de formation et une forêt, sans parler des locaux destinés aux 1400 salariés et saisonniers, 3500 bénévoles, au millier d’animaux …, ensemble qui, année après année, a façonné le parc.
Ce renouvellement continuel se manifeste aussi par la succession de spectacles historiques, même si la guerre de Vendée est le thème central. Mais des spectacles ont mis en scène des luttes contre l’Empire romain, les Vikings, les Anglais lors de la guerre de Cent ans, en associant toujours des effets spéciaux aux spectacles vivants puisque plus de 1 000 personnes jouent sur une bande préenregistrée. Depuis quelques années, le Puy du Fou a diversifié ses activités en intervenant à l’international de plus en plus jusqu’en Russie.
Jean-Clément Martin

Transcription

(Musique)
Journaliste
Le 15 mars 2012, le Puy-du-Fou reçoit à Los Angeles, le Thea Classic Award, une sorte d’Oscar du meilleur parc de divertissement. C’est le premier parc français primé en 15 ans, le deuxième européen. Cette distinction récompense l’ensemble d’une oeuvre, 35 ans de succès, plus de 25 millions de spectateurs accueillis au Puy-du-Fou, 10 millions, rien que pour la Cinéscénie.
Philippe (de) Villiers
Donc ici, bien évidemment, c’était de l’herbe, des herbes folles, des genêts, des ajoncs. La vie s’était absentée depuis deux siècles, il y avait juste cette ruine.
Journaliste
L’aventure est née le 16 juin 1978. Philippe de Villiers, alors jeune sous-préfet en Vendée, donne la première représentation de la Cinéscénie avec sa bande de Puyfolais, 600 comédiens bénévoles. Jean-Claude se souvient bien de ces premières heures.
Jean-Claude
C’est une réunion que Philippe de Villiers a fait dans les communes donc en 76, 77, 77, pour demander à la population s’ils seraient prêts à le suivre pour faire un spectacle ici. Et puis, dans la salle, il a demandé s’il y avait une personne intéressée par la technique, comme j’étais électricien de métier, j’ai levé le doigt, j’ai dit oui, ça m’intéresse, et puis voilà. Et j’ai formé la première régie technique donc en 77.
Journaliste
Le Puy-du-Fou, c’est une formidable machine à spectacle. Ici, pas d’improvisation, tout est minutieusement préparé, l’échec n’est pas permis. Mais la clé de la réussite, c’est l’effet de surprise, et là, les équipes techniques regorgent d’imagination. Elles inventent sans cesse, comme pour ces moulins qui font partie du décor.
Intervenant 1
Donc, on va contrôler d’une, le bon fonctionnement du démarrage des ailes, à distance, depuis la régie. Ensuite, l’effet de feu, l’effet de feu, les flammes qu’on retrouve sur les ailes du moulin.
Journaliste
Mais le vrai secret de ce spectacle unique au monde, c’est la force du collectif, le partage d’une histoire commune, l’esprit de famille qui réunit deux soirs par semaine durant chaque été 3200 bénévoles.
(Musique)
Intervenante 1
C’est quelque chose qui est bien, qui soude un peu quand même une famille, et c’est le seul, la seule chose qu’on peut faire ensemble. C’est vrai qu’on arrive au Puy-du-Fou, on va chacun dans notre cabane, mais après, on peut parler de ce spectacle puisqu’on l’a fait ensemble.
(Bruit)
Intervenant 2
Ça commence toujours comme ça, une soirée. On se détend avant de penser à la soirée, on se détend et on arrive justement pour profiter de ces moments de convivialité qui sont des rencontres improbables et qui créent un groupe fédéré qui s’amuse et qui rigole. C’est ça, le Puy-du-Fou.
Inconnue
S’il vous plaît, allez,
Inconnu
S’il vous plaît !
Inconnue
Au bar, s’il vous plaît, au bar, par ici, merci.
Inconnu
Juste deux personnes à l'allée Quintaine qui ont perdu leurs drapeaux, faites-y gaffe. La perte de drapeau, c’est vraiment en dernier recours, essayez de caler le drapeau sous le bras et de reprendre le cheval à deux mains si nécessaire, mais vraiment, la perte de drapeau, ça doit rester très exceptionnel.
(Musique)
Intervenant 3
J’ai tous mes amis d’enfance des Herbiers, et une grande partie, je les retrouve ici le week-end, donc là, c’est un peu la deuxième famille ici, c’est vrai, les copains…
Journaliste
Et vous avez même rencontré votre femme ici.
Intervenant 3
Oui, c’est ça, oui. Il y a une paire d’années et voilà, et depuis, on a cinq bambins qui eux aussi sont sur scène ce soir.
(Bruit)
Journaliste
Le Puy-du-Fou, c’est aussi une grande école de formation. Ici, les amateurs se transforment en professionnels, ils apprennent à jouer, à danser et à faire des cascades.
Intervenante 2
C’est une vie qui est complètement différente de notre vie de tous les jours, où on a un travail, etc. , ce n’est pas… Et là, ici, c’est vraiment une détente, et puis aussi, l’envie de faire quelque chose de beau, parce qu’on fait quelque chose de beau, et on est heureux de le faire. Et ce qui est bien aussi, c’est de, enfin, de faire ça pour les spectateurs.
(Musique)
Nicolas
À 3000, on arrive à assurer une mise en scène, de telle sorte que chaque acteur se sente concerné. Il faut, puisqu’en fait, c’est, chaque acteur est un personnage défini, précis. Et donc, si vous n’êtes pas hyper précis dans la communication, avec un système très rodé, qui fait que ça monte, ça descend, que quand un problème chez les acteurs n’est pas connu par nous à la mise en scène, forcément, on ne peut pas régler le problème. Donc, il faut que dans les deux sens, ça aille dans les deux sens. Quand nous, on a quelque chose à corriger, instantanément, on peut le faire. Vous savez, on est comme des gosses qui, en fait, nous amusons. Simplement, on est 3200, et on a des jouets d’adultes, mais avec ça, on garde un esprit d’enfance qu’on essaie de transmettre à nos spectateurs.
Journaliste
En fait, la Cinéscénie, c’est l’histoire d’une famille vendéenne qui commence au Moyen-âge, celle des Maupillier. Elle incarne l’âme de la Vendée, une espèce d’âge d’or où les paysans font corps avec leur maître, l’alliance des nobles et du peuple en somme, version de Villiers.
Nicolas
Allo, allo, dans les villages, bonsoir à tous, c’est Nicolas. Eh bien, c’était, ce soir encore, un très bon spectacle. Si on a un axe d’amélioration ce soir, il est clair que c’est toujours le problème récurrent qui est le suivant, les acteurs, vous n’écoutez pas toujours suffisamment la bande sonore du spectacle. Voilà, c’est le point d’amélioration important à travailler pour la semaine prochaine. Parfois, certains soirs, eh bien, vous avez une inspiration plus forte, et puis voilà, ça vient et là, vous notez tout, et donc on a un petit dictaphone. Ce soir, j’ai encore noté pas mal de choses pour les années suivantes, des scènes qu’on va changer dans les deux, trois ans. Donc, il y a parfois des idées qui sont venues ce soir et qui ne verront le jour que dans trois ou quatre ans, le temps de les réaliser.
(Musique)
Journaliste
Revisité en permanence le spectacle, lui donner un nouveau souffle avec des effets spéciaux toujours plus époustouflants, voilà ce qui fait aller de l’avant tous ces passionnés.
(Musique)