Fontenay-le-Comte en campagne

23 février 2001
04m 03s
Réf. 00598

Notice

Résumé :
Trois listes sont présentes à l'élection municipale de Fontenay-le-Comte, dont celle de Jean-Claude Remaud, maire sortant. Hugues Fourage, lui, vise la revitalisation du centre-ville et priorise l'emploi, dans une logique d'intercommunalité. Bernard Vignaux, centriste modéré, est critique face aux autres programmes et voit différemment l'avenir du cœur de ville.
Date de diffusion :
23 février 2001
Source :

Éclairage

Située au sud est du département, la cinquième circonscription de Vendée dont Fontenay-le-Comte est le centre urbain de beaucoup le plus important, constitue sinon un ferme bastion de la gauche, du moins une terre de résistance à l’hégémonie départementale de la droite et du centre qui vient de loin. Six des huit cantons du pays de Fontenay-le-Comte ont tous  manifesté dans le passé une sensibilité radicale qui a laissé des traces aujourd’hui, un temps au profit du PRG (Parti radical de Gauche) comme à Luçon ou à Fontenay le Comte, avant que le Parti socialiste ne finisse par supplanter ce mouvement. Cette tendance majoritaire n’a pas empêché néanmoins la percée de candidats de droite, soit aux cantonales soit aux municipales. La plus significative aura été celle de Joël Sarlot qui, sous les couleurs de l’Union pour la démocratie française (UDF), a pu se faire élire député en 1993 contre le sortant socialiste Pierre Métais. Il le demeurera jusqu’en février 2008 lorsque, après son invalidation par le Conseil constitutionnel pour comptes de campagne irréguliers, il doit céder la place à Dominique Souchet, bien enraciné à Luçon et fidèle soutien de Philippe de Villiers au Mouvement pour la France (MPF). Mais la circonscription bascule de nouveau à gauche en 2012 au profit du socialiste Hugues Fourage.
L’évolution de la municipalité de Fontenay-le-Comte suit avec un temps de retard. Si elle reste à gauche jusqu’à 2014, dès 2008 l’UMP (Union pour un mouvement populaire) talonnait, à 270 voix près, le vainqueur Hugues Fourage. Finalement c’est un centriste, Jean Michel Lalère, qui s’imposera à l’Hôtel de Ville en 2014, fragilisant la position du député PS dans la perspective des prochaines législatives.
Cette relative singularité locale du pays de Fontenay-le-Comte au sein de la Vendée s’explique de diverses manières. Par l’histoire tout d’abord. L’influence protestante de La Rochelle s’y est longtemps manifestée et, à l’époque des guerres de Vendée, Fontenay-le-Comte était demeurée un fief républicain. L’influence de l’Eglise y a toujours été moindre, ce qui se traduisit longtemps par le poids du radicalisme. Fontenay-le-Comte a également connu, au XXe siècle, le développement d’une population ouvrière grâce à des industries aujourd’hui en déclin. La perte de population qui a frappé plusieurs cantons n’est pas étrangère aux changements politiques en zigzag qui affectent la ville chef-lieu et l’ensemble du pays environnant.

Transcription

Présentatrice
On ouvre à présent notre série consacrée aux villes en campagne. Ce soir, nous nous rendons dans le Sud Vendée, à Fontenay-le-Comte, où trois listes s’affrontent, deux à Gauche, une à Droite. Le maire sortant qui, dans un premier temps, ne souhaitait pas se représenter est revenu sur sa décision. Mais l’investiture des partis de la Gauche plurielle lui échappe au profit de l’un de ses colistiers de 95. À Droite, un centriste modéré avec le soutien du RPR, de l’UDF et de Démocratie Libérale, espère l’emporter. Un reportage de Jean-Claude Assollant et de Catherine Sani.
(Musique)
Jean-Claude Assollant
Un peu plus de 16000 habitants en 1990, près de 15500 en 1999, au dernier recensement, Fontenay-le-Comte est l’une des rares villes de la région à avoir perdu des habitants, c’est en train de changer.
Jean-Claude Remaud
En fait, ça ne ressemblera probablement pas à une autre ville comme celle-ci, de la même époque, mais quelque part, l’idée, c’est de refaire un petit Sarlat à Fontenay-le-Comte.
Jean-Claude Assollant
Sarlat, l’une des villes les plus pittoresques de Dordogne. Jean-Claude Remaud, maire sortant, élu de Gauche, se représente sans l’investiture des partis de la Gauche plurielle. Parmi les réalisations de l’actuelle municipalité, la réhabilitation de la vielle ville, secteur sauvegardé. Une deuxième tranche de travaux est en cours pour retrouver la splendeur d’antan et réinstaller définitivement les commerces. Autre projet mené à bien, le nouvel Hôtel des impôts livré ce mois-ci.
Jean-Claude Remaud
Fontenay est un centre administratif réaffirmé. Nous avons la preuve ici que le centre des impôts s’est installé à Fontenay avec 2000 mètres carrés de bureaux, ce n’est même plus un centre des impôts, c’est l’Hôtel des impôts du Sud Vendée. Voilà la première pierre. La deuxième chose, nous avons conservé le commissariat. Troisième pôle fort, l’hôpital se reconstruit, seule ville en France où le FIMO accorde 14 millions pour instruire un dossier de plus de 140 millions de réorganisation.
Jean-Claude Assollant
En conflit avec le maire sortant, et investi par les partis de la Gauche plurielle, Hugues Fourage, 36 ans, le plus jeune des candidats, ancien directeur des services généraux de la mairie et actuel vice-président de la chambre de commerce mise sur la revitalisation du centre-ville. Priorité des priorités, l’emploi avec la création d’un parc intercommunal d’activité.
Hugues Fourage
Ça doit être notre première des priorités parce que Fontenay-le-Comte est le seul canton de Vendée à avoir perdu des actifs depuis 10 ans. Donc, ça veut dire que là, on a un véritable travail. Pour faire ça, il faut, premièrement, le parc d’activité, mais le parc d’activité en lui-même n’est pas suffisant, il faut aussi travailler dans le cadre de l’intercommunalité ; c’est essentiel, c’est fondamental, c’est peut-être un des échecs du mandat précédent. Donc, nous devons aller dans ce sens-là.
Jean-Claude Assollant
Bernard Vignaux, médecin radiologue, centriste modéré, bénéficie du soutien du RPR, de l’UDF et de Démocratie Libérale. Il déplore le manque d’aménagement du parc d’activités, un parc d’activités qui devait recevoir des entreprises dans le cadre de l’intercommunalité. À Gauche comme à Droite, on se rejette l’accusation, la Gauche n’étant en place que depuis 1995, la création du parc étant antérieure à cette date. Bernard Vignaux a aussi son idée sur l’aménagement du centre-ville. Pour lui, la construction d’un bâtiment à vocation sociale où se croisent la rue de la République et la rue des Loges compromet irrémédiablement la restructuration d’un endroit clé.
Bernard Vignaux
C’est-à-dire, obérer de manière définitive par une simple construction qui est en plein centre-ville et qui va obérer définitivement un plan d’urbanisme qui était fait depuis de très longues années et qui aurait permis ici, à la place, dans le projet qui était prévu de faire une grande perforante pour aller de la rue des Loges à la rue de la République, faire communiquer par une grande perforante commerciale ces deux rues, ce qui permettrait d’animer cette rue des Loges, de lui redonner vie.
Jean-Claude Assollant
Entre La Rochelle, Poitiers et Nantes, Fontenay-le-Comte cherche sa voie. Bien malin qui peut prédire l’issue du scrutin, l’ancienne capitale du Bas-Poitou, tiraillée géographiquement l’est aussi politiquement, un beau match en perspective.