Vers un rattachement de la Vendée à Poitou-Charentes ?

Au sud de la Vendée, on est du Bas-Poitou. Il s’agit d’une bande de territoire qui s’étend du littoral (le célèbre marais poitevin) jusqu’à Fontenay-le-Comte à l’est, en passant par de petites villes à forte identité historique : Maillezais et Luçon. Le Bas-Poitou est particulièrement riche de personnalités liées à son terroir, de Rabelais et Richelieu à Georges Simenon. L’histoire et la géographie se conjuguent pour donner à cet extrême sud du département une identité politique assez différente de ce que l’on appelle le Bocage vendéen qui couvre, lui, la majeure partie du département à l’exception du littoral. Historiquement les maraîchins se sont toujours nettement distingués des Bocains. Chez eux l’empreinte protestante a été forte au temps des guerres de religion, et le pays s’est largement identifié à la Convention plutôt qu’à l’insurrection à l’époque des guerres de Vendée. Aujourd’hui, ce sont les voies de communication et les affaires qui rapprochent le Bas-Poitou de La Rochelle en Charente-maritime et même de l’Aquitaine centrée sur Bordeaux.
Aussi ne faut-il pas s’étonner des réactions favorables des habitants au projet de rattachement de la Vendée à la région Poitou-Charentes. Ce projet qui n’aboutira pas, se heurtait aux réticences du reste du département orienté économiquement sur Nantes. La Vendée restera donc dans la région Pays de la Loire. Cet épisode est néanmoins significatif de la singularité de ce « pays ». La vie politique locale n’y est pas toujours au diapason de la majorité départementale. La gauche y a obtenu des succès à diverses reprises même si, pour elle, l’alternance de succès et de revers est la règle comme le montrent la longue tradition radicale socialiste à Luçon, interrompue en 1995, et les changements de majorité aussi bien au niveau de la ville que du canton de Fontenay-le-Comte.