Les Tombées de la Nuit débutent à Rennes
Notice
Lancement du 1er Festival Les Tombées de la Nuit qui se déroule durant une semaine, dans les rues de Rennes. J.B Vighetti annonce le programme de ce festival populaire qui mêle différentes formes d'expression artistique : théâtre, danse et musique.
Éclairage
Avec la modernisation ultra-rapide de la Bretagne depuis le milieu des années soixante, on assiste à une dislocation des communautés traditionnelles et à un abandon des traditions populaires et bretonnes. Encouragé par la renaissance de la culture bretonne dans des structures comme les bagadoù et les cercles celtiques, un mouvement de réaction, en relation avec les idées véhiculées par les soixante-huitards et l'UDB (Union Démocratique Bretonne) apparaît dans la péninsule à la fin des années soixante. Il entend préserver l'identité culturelle qui lui est propre, face à une uniformisation des modes de vie et de la culture dans l'ensemble de la France et au delà des frontières.
Après 1968, des chanteurs et artistes précurseurs comme Glenmor, Stivell, Servat, Tri Yann ou encore Jean Moign, Jean Kergrist, ont contribué, en chantant ou en produisant des spectacles en breton, à faire disparaître les complexes de certains Bretons et ont entrainé une prise de conscience des plus jeunes. Dans les années 1970-1980, cette résurgence de la culture bretonne et cette aspiration à nourrir la vie culturelle en Bretagne, a trouvé divers vecteurs d'expression. Citons entre autres le développement de l'enseignement de la langue bretonne, ainsi que de maisons d'édition littéraire ou phonographique comme Coop Breizh, Keltia Music ou Skol Vreizh. De nombreuses scènes autonomes (cafés-cabarets, théâtres privés) et festivals sont apparus.
Répondant à cette logique générale, en 1980, neuf ans après la création du festival interceltique de Lorient, Jean-Bernard Vighetti, alors directeur de l'office du tourisme de Rennes, décide de créer les "Tombées de la nuit", festival de la création en Bretagne. Mêlant étroitement patrimoine architectural de la ville et expression artistique, le festival, à ses débuts, se veut avant tout comme le miroir de la création bretonne, et revendique son éclectisme et son ouverture à toutes les formes d'expression : art plastique, théâtre, musique, danse, etc.. Au fil des années, il s'est peu à peu élargi aux cultures régionales de France et d'Europe.
Promoteur infatigable de la culture populaire et de la création bretonne, Jean-Bernard Vighetti quitte en 2002 la direction artistique du Festival rennais après la 23ème édition des "Tombées de la Nuit". La grève des intermittents du spectacle contre la réforme du système d'indemnisation du chômage en 2003 conduit à l'annulation du Festival et une météo très humide ternit l'édition 2004. Beaucoup moins bretonnant qu'à son lancement en 1980, le nouveau directeur artistique Claude Guinard parie depuis 2003 sur un festival à dominante musicale, qui marie les arts de la rue, des spectacles intimistes, insolites, où la place du spectateur est importante. En 2005, plus de 100 000 personnes, dont près de 10 000 entrées payantes, ont assisté aux 120 représentations (concerts, théâtre, arts de la rue) au programme de l'édition 2005 des Tombées de la Nuit-Sons publics à Rennes, confirmant et confortant la réussite de cette entreprise culturelle.