Dernier voyage de la locomotive à vapeur entre Rennes et Auray
Notice
Dernier voyage d'une locomotive à vapeur sur le réseau de l'Ouest. Le train quitte la gare de Rennes à destination de la gare d'Auray dans le Morbihan. Tout au long de ce voyage à travers la campagne, les cheminots actionnent les machines.
Éclairage
À l'image du territoire français, à partir du milieu des années 1960, la Bretagne amorce la modernisation, de son réseau ferroviaire, qui depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale demeure un des problèmes en suspens à résoudre pour "désenclaver" la péninsule.
Au-delà de la question des liaisons extra-régionales (la ligne Rennes - Le Mans est électrifiée), certaines lignes intérieures, à l'instar de Rennes-Auray, vont être diéselisées. Solution du moindre coût, la modernisation du réseau dans les années 1960-1970 sonne le glas inéluctable des machines à vapeurs. Toutefois, la modernisation du réseau ne va pas concerner l'ensemble des lignes ferroviaires bretonnes.
En effet, la question des liaisons secondaires Nord-Sud à l'intérieur de la péninsule, nécessitant le changement de l'écart de leurs voies, va donner lieu à d'innombrables débats et affrontements entre partisans et adversaires de la modernisation. Les partisans voyaient dans ces transformations une perspective de développement pour la Bretagne centrale (région de Carhaix, Rostrenen) qui n'attirait pas les industries agro-alimentaires faute de liaisons ferroviaires correctes. Alors que la SNCF, et le ministère des Travaux publics principalement, basaient leur projet, non pas en fonction des perspectives potentielles de développement, mais du trafic existant.
En 1967, le gouvernement, en accord avec la CODER (Comité de Développement et d'Expansion Régionale), décide l'abandon du réseau secondaire à l'exception de la ligne Carhaix - Guingamp, dont la voie sera modernisée. Trop tardivement cependant pour réellement permettre l'émergence d'un pôle de développement en centre Bretagne. L'aménagement routier doit en parallèle compenser le désengagement de l'État dans la modernisation du réseau secondaire à l'intérieur de la péninsule. À la fin des années 1980, l'événement ferroviaire sera l'arrivée du TGV à Nantes et à Rennes en 1989, les mettant à deux heures de Paris, et non plus à trois heures pour les trains les plus rapides.