Le point sur l'industrie textile en Bretagne
Notice
Face à la concurrence des pays émergents, l'industrie textile française est en crise. Les entreprises bretonnes Guy Cotten et Armor-lux résistent à cette concurrence, mais espèrent une aide de l'Etat.
Éclairage
L'industrie textile, liée autrefois à la fabrication des toiles de lin et de chanvre a connu sa plus grande prospérité en Bretagne sous l'ancien Régime. L'abondante main d'œuvre bretonne filait et tissait pour les marchands des villes qui prospectaient les marchés extérieurs plus gourmands depuis la fin du XVe siècle : la Bretagne devient alors un grand fournisseur de toiles (les Noyales ou les Olonnes) utilisée pour les voiles. Au XIXe, lorsque la marine à voile disparaît, alors que la concurrence du coton s'affirme, le marché s'effondre.
Toutefois, l'industrie textile est encore présente en Bretagne jusqu'à la dernière décennie du XXe siècle car des entreprises ont été attirées par le potentiel de la main d'œuvre féminine des campagnes. Mais depuis 20 ans, le secteur est fragilisé par la concurrence des pays à bas salaires : les pertes d'effectif se sont montées à 5 200 emplois en quinze ans, soit 60 % des salariés. Le reportage se fait l'écho de ces difficultés.
En 2008 la Bretagne ne compte plus que 63 établissements de plus de 10 salariés, essentiellement regroupés autour de Fougères et Vitré (chaussures), et de la zone Brest-Quimper (textile). Cependant, des dynamiques sont apparues. Les entreprises qui subsistent sont celles qui proposent des produits bien identifiés à forte valeur ajoutée – Armor-Lux et Cotten par exemple, dont nous voyons les responsables dans le document. Ces derniers ont réussi à maintenir une partie de leur production en Bretagne. Le directeur d'Armor-Lux qui veut défendre la production bretonne vient de créer la collection "Molène" entièrement fabriquée à Quimper qui bénéficie du label "produit en Bretagne". Dans un secteur fortement concurrencé et en mutation permanente, la Bretagne peut trouver sa place en jouant à la fois sur l'image (l'identité bretonne souvent alliée à la pratique des sports nautiques) et sur l'innovation (engagement dans la filière biologique avec le renouveau du chanvre ou la fabrication du micromoal à base d'extrait de pulpe de bois de hêtre par exemple).
Bibliographie :
- Revue ArMen, n° 137 et n°167.