Les johnnies de Roscoff
Notice
Depuis 1827, les Johnnies se rendent tous les ans en Grande Bretagne afin de vendre les oignons de la région de Roscoff. Aujourd'hui, ils ne sont plus qu'une cinquantaine en activité. Les anciens Johnnies témoignent de leur vie et de leur travail.
Éclairage
L'exportation des oignons de Roscoff vers l'Angleterre remonte à loin puisque des historiens retrouvent mention de cet échange dès le XIVe siècle. Mais l'aventure n'aurait vraiment pris tournure que dans la première moitié du XIXe siècle : en 1850, 200 marchands d'oignons parcourent le sud de l'Angleterre. En 1900, ils sont plus de 1000 et vendent 7000 tonnes de produits - ce qui somme toute n'est pas si considérable puisque la vente bretonne ne dépassera jamais 2% des importations d'oignons nécessaires aux britanniques.
Les vendeurs se groupent en compagnies de 10 à 40 personnes commandées par un chef. Les premiers voyages se font sur des gabarres à voiles, puis ensuite à vapeur. Les johnnies partent traditionnellement après le pardon de Sainte Barbe (juillet), puis une fois arrivés dans le sud de l'Angleterre, les vendeurs, parfois très jeunes, font du porte à porte, les lourds chapelets d'oignons portés sur un balancier à l'épaule. Dans les années 30, ils utiliseront la bicyclette puis des camions pour se déployer plus loin, vers le Nord, la vente se pratiquant toujours en porte à porte. Les années 30 marquent l'apogée de ce commerce qui s'affaiblira inexorablement jusqu'aux années 80 (160 johnnies en 1970).
Ce film est l'occasion pour les anciens de rappeler la tradition avec une certaine nostalgie. Il est aussi le témoignage de la Bretagne enclavée d'avant-guerre, qui pour faire vivre une population rurale nombreuse doit rechercher toutes les occasions de commerce et accepter des conditions de vie somme toute bien difficiles.
Bibliographie :
- François Guivarch', Les Johnnies de Roscoff, Quimper, 1979.
- F. Cabioc'h, "Johnnies : Les onion-men du Léon," Ar-Men n° 72, 1995.
- "Les Johnies et les bell brokers de Roscoff", Micheriou koz, 2003.