Pleudihen : l'association La Boueze
Notice
L'association La Boueze s'intéresse à la sauvegarde de la tradition orale de la Bretagne. Elle recense, filme, enregistre les chants, danses et documents du passé. Yves Defrance, accordéoniste, évoque la conservation et la transmission de cette tradition.
Éclairage
Le pays Gallo est la partie orientale de la Bretagne, qui se distingue de la partie bretonnante par sa culture orale spécifique et diversifiée. La tradition orale de Haute-Bretagne, consacre une place importante à la musique et au chant populaire. Transmis et réinventé de générations en générations, le patrimoine oral de culture gallèse d'abord inconnu et méprisé, fait l'objet d'une attention de plus en plus grande depuis quelques décennies. Après la Seconde Guerre Mondiale, un intérêt nouveau est porté à la musique traditionnelle de toute la Bretagne, ses instruments, son répertoire et ses racines, que l'on perçoit comme fragiles et menacés. Les premiers pas de l'association « La Bouèze », fondée en 1979, illustrent la prise de conscience de l'urgence à garder une trace du patrimoine oral et culturel de Haute-Bretagne, à l'image des chants de marins. Le répertoire maritime, menacé à plonger dans l'oubli suite à la disparition du métier, illustre l'histoire et les conditions de travail de générations de marins bretons. Il est à sa manière porteur de l'identité de la Bretagne.
Au cours des années 70, à l'image de « la Bouèze », c'est tout un réseau associatif qui se construit en Bretagne dans un mouvement de sauvegarde et de valorisation d'une mémoire orale riche et précieuse, que l'on aspire à partager. En vue de faire vivre et connaître ce patrimoine oral, l'association « La Bouèze » s'engage alors dans sa collecte, sa sauvegarde et sa transmission. Depuis cette époque, les adhérents recueillent auprès des porteurs de mémoire les répertoires populaires de musique et de chant. La survie de ce répertoire dépend de l'adhésion et de l'engouement des jeunes bretons. La découverte et la transmission de cette mémoire orale passent donc par l'enseignement de la musique traditionnelle, dans le but de faire vivre la tradition et faire progresser le répertoire.
En 1981, les grands axes de l'association sont donc déjà bien définis, tels que la collecte, la sensibilisation et la transmission de la tradition orale. L'association « La Bouèze » a perduré et s'est développée pour trouver toute sa place dans le paysage culturel. En 2009, elle fête ses 30 ans et maintient sa démarche initiale, qui peut à juste titre sembler quelques peu visionnaire, à l'heure où le patrimoine culturel immatériel s'est imposé comme trait culturel inestimable à protéger de toute urgence.
Pauline Jehannin - CERHIO – Université de Rennes 2