Régionales : la gauche gagne la région Picardie
Notice
Aux élections régionales, victoire sans équivoque de la Gauche unie derrière le socialiste Claude Gewerc, le Parti communiste avec Maxime Gremetz, Les Verts et le PRG. Après l'euphorie de la victoire collective, il va falloir apprendre à travailler ensemble au quotidien. Pour gouverner la région, cette majorité plurielle devra rester soudée.
Éclairage
Les élections régionales de 2004 se déroulent selon de nouvelles modalités, définies en 2003. Le scrutin de liste proportionnel à un tour dans le cadre départemental est remplacé par le scrutin de liste à prime majoritaire à deux tours dans le cadre régional avec des sections propres à chaque département. Les listes sont également paritaires. Si aucune liste n'obtient la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour, un second tour est organisé entre les deux listes arrivées en tête du premier tour et celles ayant obtenu au moins 10% des suffrages exprimés. Un quart des sièges est attribué à la liste arrivée en tête : c'est la prime majoritaire. Les autres sièges sont attribués à la proportionnelle aux listes ayant obtenu plus de 5% des suffrages exprimés, y compris pour la liste arrivée en tête.
Ainsi, à l'issue du premier tour du 21 mars 2004, quatre listes sont en mesure de se maintenir en Picardie : celle de l'UMP-UDF (32%) du ministre Gilles de Robien – sur laquelle figure Élodie Gossuin, Miss France 2001 – la liste de coalition PS-Verts-PRG (27%) emmenée par Claude Gewerc (maire de Clermont et conseiller régional sortant), la liste du FN conduite par Michel Guiniot (22%) et celle du Parti communiste patronnée par le député Maxime Gremetz, qui a obtenu 11% des voix dans la région – 17% dans la Somme – soit le meilleur score national du PCF. Parlementaire assidu (1978-1981, 1986-1988 et 1993-2011) crédité d'une bonne côte de popularité et apprécié pour son soutien à la cause ouvrière, sa présence sur le terrain ainsi que son franc-parler, Maxime Gremetz garda longtemps un solide ancrage électoral dans le contexte du déclin du PCF. Sa liste fusionna avec celle de Claude Gewerc au second tour. La gauche unie rafla 34 sièges. Fort de son bon score, Maxime Gremetz devint premier vice-président en charge de l'emploi, du développement économique et de l'industrie, délégation qui lui fut retirée en 2005, les relations entre Claude Gewerc, président socialiste de la région, et Maxime Gremetz, s'étant dégradées. A cela s'ajoute la crise née dans le PCF : Maxime Gremetz, ancien bras droit de Georges Marchais, est entré en conflit ouvert avec la direction nationale (Marie-Georges Buffet) et départementale, puis est progressivement marginalisé au sein de son parti alors que son tempérament bouillant alimente la rubrique judiciaire des médias.
Sur le plan national, la gauche remporte 24 des 26 régions, contre 7 lors des précédentes élections régionales (1998). Un remaniement ministériel suit ce scrutin : quatre Picards sont nommés dans le nouveau gouvernement Raffarin : Gilles de Robien – malgré sa défaite électorale – et Renaud Dutreil sont confirmés – le premier à l'Équipement et aux Transports, le second étant promu Ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l'État – tandis qu'Éric Woerth et Xavier Bertrand font leur entrée, comme Secrétaires d'État, respectivement chargés de la Réforme de l'État et de l'Assurance maladie.
En 2010, Claude Gewerc est réélu président du conseil régional de Picardie pour un mandat de 4 ans, contre 6 auparavant.