Les différents présidents du conseil régional de Picardie
Notice
Rétrospective des différents présidents du conseil régional de Picardie élus entre 1973 et 1986, depuis Jean Legendre jusqu'à Charles Baur en 1985. Ce dernier succède à Jean Legendre en 1976, suivi de Max Lejeune en 1979, puis Jacques Mossion. En février 1980, Raymond Maillet sera le premier et le seul président communiste de Région. En mai 1981, René Dosière est le premier président de la décentralisation, le préfet lui transfert l'exécutif régional le 15 avril 1982. En 1983, Walter Amsallem lui succède jusqu'en 1985.
Éclairage
Après le temps de la régionalisation économique et l'échec référendaire du projet gaulliste de création de régions et de rénovation du Sénat en 1969, l'instauration des établissements publics régionaux en 1972 marque la première étape de la régionalisation institutionnelle. La loi du 5 juillet 1972 érige la région en établissement public à vocation spécialisée : « Le conseil régional par ses délibérations, le conseil économique et social par ses avis, et le préfet de région par l'instruction des affaires et l'exécution des délibérations, concourent à l'administration de la région. » De 1972 à 1986, le conseil régional est composé de tous les parlementaires de la région et, en nombre égal, de représentants nommés par les conseils généraux et les principales municipalités. La présidence du conseil régional, qui ne dispose alors d'aucun pouvoir de gestion, est tournante entre les trois départements et change tous les deux ans.
Le premier Président de la Région Picardie est Jean Legendre, maire de Compiègne (1947-1954 et 1959-1987), ancien député (1945-1962) dont la carrière politique, qui a débuté dans les années trente, s'inscrit dans les recompositions de la droite, du PSF au RPF et du CNI à l'UDF. Charles Baur, membre du MDSF de Max Lejeune, lui succède entre 1976 et 1978. A cette date, la présidence doit revenir à la Somme et c'est Max Lejeune, sénateur-maire d'Abbeville et président du conseil général depuis 1945 qui est élu, sa candidature ayant été sollicité pour éviter une guerre intestine à droite entre les deux postulants, le gaulliste Charles Bignon et le sénateur centriste Jacques Mossion. Ce dernier est finalement élu en 1979. Suite aux élections cantonales de mars 1979, la majorité bascule à gauche. En 1980, suite à un accord entre les élus communistes et le groupe du PS, qui dispose d'un siège de moins que le PCF, Raymond Maillet devient le premier – et à ce jour le seul – président communiste de la région et d'un conseil régional. A partir de 1981, il ne siège plus de droit au conseil régional, ayant perdu son siège de député aux législatives, et doit céder son fauteuil de président de l'assemblée régionale au maire-adjoint de Laon, René Dosière, vice-président depuis 1979. René Dosière, président de la décentralisation, reste à la tête de la région jusqu'en 1983, année où il cède son siège à Walter Amsallem, maire socialiste de Beauvais. Il accompagne les premiers transferts de compétences et négocie le premier contrat de plan État-Région. En 1985, la présidence de région revient à la droite et à Charles Baur, confirmé lors des premières élections régionales au suffrage universel direct, en mars 1986 . Charles Baur s'appuie successivement sur les élus du Front National puis de CPNT, en 1993, et bénéficie à nouveau de l'appui des conseillers frontistes suite au scrutin régional de 1998. Après 20 ans de règne de la droite, Claude Gewerc, tête de liste de la gauche unie, devient président du conseil régional de Picardie en 2004 puis est réélu pour un deuxième mandat en 2010 .