Un concert à Die dans le cadre du festival Mozart de Saou

01 juillet 1991
02m 31s
Réf. 00281

Notice

Résumé :

Depuis deux ans un festival consacré à Mozart a lieu à Saou. Cette année est le bicentenaire de sa mort. A cette occasion, des concerts se dérouleront dans neuf villages de la Drôme.

Date de diffusion :
01 juillet 1991
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Éclairage

Situé à l'est de Montélimar dans la Drôme, Saoû est un village de 500 habitants environ construit au pied du plus haut synclinal perché d'Europe ; il est connu pour la faune et la flore de sa forêt et vit de ses ressources agricoles (le Picodon) et touristiques. Chaque année, en juillet, l'association Saoû chante Mozart organise un festival unique en France avec plusieurs centaines de bénévoles qui prennent en charge l'organisation du festival - de l'accueil sur la place du village (quand il n'y a pas trop de mistral !) des musiciens à celui des spectateurs. À l'origine du festival, Henry Fuoc, journaliste et maire de Saoû de 1975 à 1989. Seul festival français consacré à Mozart, il a été créé en 1989 avec quatre concerts pendant un week-end. L'équipe de direction artistique a été animée jusqu'à sa mort (en 1996) par l'abbé Carl de Nys, musicologue, spécialiste de Mozart (voir La musique religieuse de Mozart, 1982, dans la collection Que Sais-je ?) ; par Philippe Andriot, musicologue et journaliste, rédacteur des textes de présentation des concerts ; par Philippe Bernold, flûtiste et chef d'orchestre qui choisit les interprètes et Jacques Henry, musicologue, les œuvres. Le catalogue du baron Köchel a recensé dans sa première édition de 1862, 626 œuvres mozartiennes ; beaucoup d'autres furent découvertes ensuite : le festival de Saoû en a présenté une moitié environ.

Saoû chante Mozart est réputé pour son exigence. Très connue, La Petite Musique de Nuit, n'a été donnée qu'une fois en 1991, l'année du reportage télévisé sur FR3. En effet, le festival choisit chaque année un thème, un aspect de l'œuvre et de la personnalité du musicien salzbourgeois. Chaque thème implique la programmation d'œuvres spécifiques et la direction artistique du festival choisit donc les interprètes qui lui semblent les meilleurs pour ce faire. Très vite, le festival s'étendit à toute la Drôme, là où on peut trouver de beaux lieux scéniques et une très bonne qualité acoustique. Le reportage télévisé du premier juillet 1991 montre un concert donné dans une église par l'ensemble symphonique de Varsovie dans le cadre du festival Mozart de Saoû, délocalisé à Die (sous-préfecture de la Drôme).

En 2009, pour son 20e anniversaire, l'association Saoû chante Mozart organisera 14 concerts dans 13 villes et villages du département. En 2011, des concerts se sont déroulés dans de nouveaux lieux du patrimoine drômois : près du Château de la Marquise de Sévigné, à la Collégiale Saint-Sauveur de Grignan qui possède un buffet d'orgue Renaissance ; à Étoile-sur-Rhône le parc du château des Adhémar et près de la Chapelle du Val des Nymphes, pure architecture romane du XIème siècle.

Michelle Zancarini

Transcription

(Bruit)
Jordi Savall
Même les cigales se sont passées le mot. Depuis 2 ans à Saoû, il y a un festival qui est entièrement consacré à Mozart. Alors pour cette année de bicentenaire, il fallait que toute la Drôme en profite. 9 cités du soleil, comme ici à Die, accueillent aussi l'astre Mozart.
(Musique)
Journaliste
Avec cette symphonie salzbourgeoise Divertimento , c’est l’aspect italien du compositeur qui ressort. Italien mais pas anecdotique pour autant.
(Musique)
Henri Fuoc
Moi, je pense que Mozart est un homme profondément tragique. Et que lorsqu’on redonne l’interprétation dans une lecture actuelle, que ce soit avec des instruments contemporains ou des instruments de l’époque, on retrouve le tragique de Mozart. Et on l’a vu dans beaucoup d’œuvres, que ce soient des œuvres qu’ont chantées Catherine Dubosc et Louis Langrée hier, ou que ce sont les oeuvres de ce soir. Y a une dimension chez Mozart qui est très différente de l’image qu’on pouvait s’en faire au siècle dernier ou même encore au début de ce siècle. C’est ça qu’on essaie de montrer au public.
(Musique)
Journaliste
Les organisateurs tentent de redonner à l’œuvre de Mozart son aspect d’origine. A l’exemple de cette symphonie concertante où les solistes retrouvent les instruments prévus lors de la composition de l’œuvre. Saoû et la Drôme chantent Mozart sans tambour ni trompette mais avec sérieux.
(Musique)