Présentation du club d'aviron de Carnon
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Résumé
Le club d’aviron de Carnon pratique son activité essentiellement sur le canal du Rhône à Sète. Les rameurs y bénéficient de conditions d'entraînement idéales. Roger Delmare, le président du club, vante les mérites de ce sport encore confidentiel mais ouvert à tous et très familial.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
14 oct. 1982
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Contexte historique
ParProfesseur honoraire, agrégé d’EPS, docteur en sociologie
Ce reportage est réalisé dans le cadre d’une semaine du « Sport pour tous ». Cette expression désigne une politique publique visant à rendre accessible l'activité sportive à toutes les catégories sociales. En effet, quel que soit l’âge, le sexe, la profession ou le handicap, la discipline sportive proposée s’adapte pour en faciliter la pratique. L’exemple de l’aviron est une parfaite illustration de cet objectif.
La séquence vidéo, tournée en 1982, situe un moment de l’évolution de la demande sociale à ce propos. Aujourd’hui, on accorde à la pratique de l’effort physique un effet bénéfique pour la santé, le mieux-être et le développement personnel, mais il faut reconnaître que cette prise de conscience a été longue à se formaliser. En effet, si les fédérations sportives ont intégré dans leurs objectifs cette préoccupation sociale dans les années 80, elles le doivent à l’action militante de la Fédération française d’entraînement physique dans le monde moderne fondée en 1967 (FFEPMM), suite à l’action de l’amicale des anciens animateurs de la jeunesse ouvrière et rurale à partir de l’année 1953. Cette fédération ajoute à son titre l’expression sport pour tous en 1979.
En 1982, suivant cet exemple, La Fédération française d’aviron développe une politique d’ouverture à un plus large public. Grâce à la diversité de ses disciplines et à l’adaptabilité de ses programmes d’entraînement, l’aviron répond aux attentes de ses différents publics et offre une pratique régulière, adaptée, sécurisante et progressive. L’exercice de ce sport développe les capacités individuelles d’équilibre, de souplesse, de force et d’endurance.
Créé en 1978, le club d’aviron de Carnon utilise des plans d’eau qui s’étendent du canal du Rhône à Sète à l’étang du Ponant, ou le Petit-Rhône, ce qui permet un parcours en boucle de 33 kilomètres. Les vastes locaux municipaux mis à la disposition du club permettent le rangement du matériel technique et l’accueil des adhérents. Ainsi, la centaine de pratiquants, âgés de 7 à 60 ans, peut utiliser un parc de 21 embarcations en bois ou en polyester. C’est l’un des clubs les mieux dotés du département de l’Hérault sur les quatre en activité. Les embarcations, filmées sur le plan d’eau, sont de différents types : le skiff (un rameur), le double (deux rameurs en couple), le quatre avec barreur (quatre rameurs en pointe avec barreur). Les bateaux sont armés en couple ou en pointe. En couple, chaque rameur dispose de deux avirons ou pelles. En pointe, chaque rameur utilise un seul aviron qu'il actionne avec ses deux mains. Ce matériel est d’un coût élevé, ce qui est une entrave à son développement.
Le président Roger Delmare, organisateur de cette semaine « Sport pour tous », en souligne l’aspect associatif et familial. Il cite les sorties à la journée sur l’étang du Ponant ou sur le Petit-Rhône qui réunissent jeunes adhérents, parents et personnes plus âgées. C’est une occasion de manger ensemble, de faire des grillades, de discuter ou de faire la sieste au bord de l’eau. Cette vie conviviale est encouragée par les dirigeants du club. Au plan compétitif, les résultats obtenus sont honorables avec une place de demi-finaliste aux championnats de France minimes filles et de 5ème en quatre barrés aux championnats de France universitaires. L’entretien se termine en augurant d’un développement de ce sport en raison des conditions climatiques favorables offertes par le littoral héraultais.
Le « Sport pour tous » est un excellent moyen d’attirer de nouveaux adhérents, mais cela exige d’innover pour être dans l’air du temps. Depuis cette manifestation, une activité originale a été mise en place dans les locaux du club, il s’agit d’une pratique indoor de l’aviron sur des machines qui permettent de reproduire les mouvements du rameur. Cela facilite l’accueil des membres du club lorsque les conditions météorologiques ne sont pas favorables. Peu à peu, cette activité a débouché sur un championnat spécifique dans la logique de diversification des pratiques sportives. En outre, en l’associant à une pratique de fitness, soit le renforcement de l’ensemble du corps, on accède à une nouvelle activité, l’AviFit. Les séances se déroulent, en musique, sur des rameurs équipés d’un ordinateur permettant d’évaluer la distance parcourue et la dépense énergétique. En guise d’appel à de nouveaux adeptes, retenons cette phrase du dépliant diffusé par le club : novice ou déjà rameur, chacun prendra du plaisir dès la première séance, grâce à la progressivité de l’animation
. C’est la recherche du plaisir procuré par l’activité physique qui est le déclencheur de la mise en jeu du corps.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Jacques Bailly
D’un dossier à l’autre, suite maintenant de celui que nous consacrons, cette semaine, au sport pour tous.Et ce soir, Alain Marrot a choisi de visiter un club d’aviron dans le département de l’Hérault, l’aviron c’est une discipline sportive qui offre de nombreuses activités physiques, même aux femmes d’ailleurs.
Alain Marrot
Le club d'aviron de Carnon est tout neuf.Il a été créé il y a 4 ans.Première constatation, le COC possède le plus grand nombre de rameurs, au total une centaine de pratiquants âgés de 7 à 60 ans. De plus Carnon dispose de 21 bateaux en polyester ou en bois.Les équipements sportifs représentant une valeur globale de 300 000 francs.En compétition, le COC a été, en 82, demi-finaliste chez les minimes filles, sans oublier une cinquième place du Quatre barré au championnat universitaire.Seconde constatation, à Carnon comme ailleurs, l’aviron reste une discipline confidentielle qui offre pourtant toute une gamme de motivations que l’on soit débutant, rameur moyen ou champion.
Roger Delmare
L’aviron est le sport qui demande le plus d’effort physique, hein !C’est un sport qui développe harmonieusement puisqu’en fait, on fait appel non seulement à la force mais aussi la souplesse et à l’équilibre.A l’équilibre parce que comme vous pouvez le voir, les frêles skiffs tiennent quand même très difficilement sur l’eau.Donc, le moindre souffle, le moindre faux-mouvement amène de la part du pratiquant, un déséquilibre qui le gêne dans son mouvement.C’est un sport qui finalement, peut se pratiquer à la vitesse ou à la force que l’on veut, en loisir gentiment pour se promener, pour découvrir la nature, ou alors en compétition comme nous essayons de donner aux jeunes, pour avoir une notion de volonté, une notion finalement de maîtrise de soi plus importante.
Alain Marrot
L’aviron, école de volonté et d’équilibre, c’est le contact avec l’eau et la nature notamment sur le canal du Rhône à Sète, l’aviron développe également la vie associative avec ses sorties en mer, dans une ambiance toujours familiale et bon enfant.
Roger Delmare
Notre club est aussi axé sur le loisir, nous organisons par l’intermédiaire de la Ligue, une sortie par exemple sur le petit Rhône, ou le club lui-même organise des sorties un peu "grillades" avec les parents des rameurs ou les gens un peu plus âgés, à La Grande-Motte sur l’étang du Ponant où nous passons une journée tous ensemble, nous sortons le matin, les épouses y compris, et nous déjeunons ensemble le midi, vous voyez, ou l’après-midi, tout le monde un peu fait sa sieste et discute.On échange des idées sur le sport, sur tout autre chose.C’est un sport méconnu aussi parce qu’il nécessite malheureusement un investissement relativement lourd en matériel, un bateau d’aviron, un skiff par exemple d’entraînement ou de compétition, coûte 8000 francs pour l’entraînement s’il est en plastique, 20 000 francs environ pour la compétition.C’est un sport méconnu aussi parce que peut-être, difficile, comme vous le souligniez tout à l’heure, et je crois que c’est un sport qui, dans la région, pourra se développer grâce aux conditions climatiques quand même favorables dont on bénéficie.
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