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4 sept.
1970

L'aménagement du Cap d'Agde

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Résumé

Face au fort de Brescou, le site du Cap d’Agde a été choisi pour accueillir la nouvelle station balnéaire du même nom. Jean Miquel, directeur de la SEBLI (Société économique du Biterrois et du littoral) et Pierre Brousse, son président, présentent le projet qui devrait permettre la relance économique de toute la région.

Date de publication du document :

21 déc. 2022

Date de diffusion :

04 sept. 1970

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Contexte historique

ParProfesseur émérite de géographie

L’aménagement par la Mission Racine, au début des années 1960, d’une station balnéaire au Cap d’Agde relève du défi tant le site offrait une configuration complexe difficile d’accès. Entre le grau du fleuve Hérault et le grand marais protégé en réserve naturelle du Bagnas, deux monts d’origine volcanique — Saint-Martin (70 mètres) et Saint-Loup (113 mètres) — qu’ailleurs on appellerait collines, un pointement rocheux en mer — un cap — qui se dresse face à une île fortifiée — Brescou —, deux falaises noires enserrant une plage — la Grande Conque — elle-même toute noire de sable aux petits cailloux, un rivage de plages sableuses isolées et, au centre, un vaste marais mal drainé que Richelieu dès 1626 échoua à transformer en port. C’est d’ailleurs au Grau que la station balnéaire d’Agde-sur-Mer prend naissance à l'orée du XXe siècle avec l’attrait des bains de mer, grâce au « bateau-taxi » qui relie la gare à la plage par le fleuve Hérault. Le Cap offre alors de lointaines plages qui n’attireront que quelques rares et modestes constructions. Les marais, les landes couvrent le territoire, les vignes s’étendent jusqu’aux plages au temps du triomphe viticole. On comprend mieux dès lors ce couple d’agriculteurs favorables à l’aménagement, mais regrettant ne pas voir leur vigne valorisée à un juste prix, disant avoir ainsi perdu jusqu’à la mémoire de leur travail passé. 

Jean Le Couteur [1], nommé architecte en chef de la future station du Cap d’Agde, dessinera dès 1963 le premier plan masse couvrant 680 ha, dans le respect des conditions naturelles du site. L’étang de Lano, à l’est, est conservé en l’état, le bassin de Luno, au centre, petite mer intérieure, recevra le futur port de plaisance avec un avant-port protégé par la digue. L’urbanisation des plages de Rochelongue et La Guiraudette sera conçue à partir de deux villages côtiers. « La ville-station », dense en son cœur, sur les rives du port, grimpera les premières pentes du mont St-Martin, au-delà de la coupure de la route du littoral, l’ancienne RN 112 devenue D 612, entre Béziers et Sète. Les plages, une longue ligne sableuse de quelques 15 km, se distribuent de part et d’autre du port. Le projet définitif adopté en 1967, renforce le rôle du port de plaisance sur les 82 hectares du plan d’eau de l’étang de Luno largement ouvert sur la mer. La digue de protection est allongée vers Brescou. Les îles trouvent place et donnent au port, abrité, sa physionomie définitive. Par la richesse de sa composition marine et consolidée, il donne son cachet à la station vue depuis la mer, ou que l’on découvre ses horizons à son entrée de ville, au nord. Jusqu’à imaginer le site de « la Bonne Fortune » (Agathé Tyché, 650/700 avant J.-C.) de la cité phocéenne. Car Jean Le Couteur avait souhaité que la station s’organise en amphithéâtre autour du port.

1968 marque le lancement de l’opération « Cap d’Agde » selon les plans de Jean Le Couteur. L’État et la ville signent une convention avec la SEBLI (Société d’équipement du Biterrois et de son littoral) pour mener à bien toutes les phases de la construction de la station, des études à la vente des parcelles constructibles à la promotion immobilière. Fidèle à des valeurs auxquelles il ne dérogera pas, l’architecte en chef veille à ce que la station reflète, dans sa modernité et son unité, l’intégration au milieu local par une architecture inspirée du village languedocien, de ses échelles, de ses places et ruelles. Pour celui que l’on qualifiera d’« inventeur du Cap », Il faut s’efforcer de retrouver, sans pastiche ou excès de régionalisme, l’esprit et le charme des anciennes cités. Chaque quartier de la ville-station doit correspondre à une « unité de paysage » avec harmonie des couleurs, qualité des revêtements et des espaces de nature, conservation modeste de tout ce qui relève des origines et du pittoresque. Au total, quelque 60 000 lits sont distribués entre pavillons individuels, isolés ou groupés, immeubles collectifs, villages-vacances et campings qui qualifient chacun leur lieu d’implantation. Pour lui et ses collaborateurs, l’intégration au site… la diversité des implantations, des volumes et des modes d’habitat conditionnent la réussite, commerciale et sociale, de la station. Son caractère principal ne réside-t-il pas dans la souplesse de son dessin urbanistique et sa capacité à offrir des solutions aux imaginaires futurs, aux desseins d’avenir : l’architecture n’est pas essentielle, elle est éphémère, c’est l’urbanisme qui restera aimait-il préciser, ajoutant l’urbanisme se fait à hauteur de l'œil et au rythme des pas de l’homme.

L’île Saint-Martin, son port et sa rue piétonne de la Hune seront classés patrimoine du XXe siècle. Port Ambonne, au-devant du Bagnas, creusé dans l’ancien étang de Lano, agrémente Héliopolis l’un des plus vastes complexes naturistes d’Europe. Thalacap, Institut de thalassothérapie, ouvre en 1983, le Musée de l'Éphèbe est inauguré en 1987. L'immeuble La Vigie (1973-74), sommet d’Agde marine, prend figure d’amer pour entrer au port et restera comme le point d’orgue de la première phase d’aménagement de la station qui sera attractive, notamment vers Toulouse, comme espéré par Pierre Brousse, président de la SEBLI. 

La souplesse du plan masse du Cap revu en 2016 (plan d’urbanisme) autorise les interventions ultérieures qui amplifient le caractère emblématique de la station. Le marketing urbain y voit une réinvention, une logique d’embellissement, une montée en gamme. Le programme Renouveau urbain du Cœur de station, le nouveau Palais des congrès Cap d’Agde Méditerranée, l’île des Loisirs requalifiée, le projet Iconic en entrée de ville sur 12 ha, ses immeubles tout en rondeur et gradins arborés… ont pour objectif de relancer l’attractivité économique et culturelle de la station sans dénaturer la pensée première de son architecte en chef, inscrire toute création dans les ambiances naturelles du site.

 
[1] Jean Le Couteur, (1916-2010) participe au courant moderniste. Ses œuvres sont marquées par le souci de la recherche formelle, de l’inscription de tout projet dans le paysage et dans le respect des ambiances architecturales locales. Il aimait le travail collectif et pratiqua ce que son ami Paul Herbé appelait l’architecture par l’amitié.

Bibliographie

  • Jean Sagnes (Dir.), Agde, 2600 ans d’histoire, Editions Privat, 2006. 158 p.
  • Roger Frey, Luc Malepeyre, Georges Renault, Cap d’Agde 1970-2000. L’histoire de la plus grande station touristique française, Éditions G. Renault, Agde, 2000 , 158 p.
  • Spécial 40 ans, Le Cap d’Agde, une aventure, Mairie d’Agde, juin 2010.
  • Le Cap d’Agde œuvre de Jean Le Couteur, La Passerelle Patrimoine 
  • [Exposition, Agde, Maison du tourisme, 2016], Le Cap d'Agde oeuvre de Jean Le Couteur, La Passerelle Patrimoine. Voir le site internet de La Passerelle [en ligne] (Mis à jour en 2020) : http://lapasserellepatrimoine.com/index.php/2016/10/13/exposition-le-cap-dagde-oeuvre-de-jean-le-couteur/

Transcription

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