La Grande-Motte
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Résumé
À La Grande-Motte, des espaces verts sont aménagés avant toute construction. Jean Balladur expose l’intérêt des constructions pyramidales qu’il a conçues : ce modèle permettra d’aménager des terrasses à chaque étage. L’organisation de la future station est décrite en détail à partir d’une maquette.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
23 juil. 1967
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Contexte historique
ParProfesseur émérite de géographie
Tout près de la petite Camargue, le site naturel où va naître la station pilote de La Grande-Motte dévoile les attributs reconnus du littoral héraultais du golfe d’Aigues-Mortes. Une côte sableuse animée par de petites dunes, bordée de marais, balayée par le mistral, à peine protégée des coups de mer par la pointe de l’Espiguette au levant. En limite du département, le cours terminal du Vidourle en delta, plus loin le Grau-du-Roi dont le canal est calibré pour la pêche et les tables salantes d’Aigues-Mortes. Tout proche la terminaison de l’étang de l’Or et l’étang du Ponant en voie de comblement, leurs basses terres en marais, royaume des moustiques, offertes à la flore halophile de la Camargue. Quelques parcelles de vigne du domaine de Haute Plage installé près d’une dune (une motte) un peu plus haute que les autres, rappellent la conquête du littoral par le vignoble après la crise du phylloxéra, sans toutefois se rattacher aux vins de sable des terres des Salins du Midi à Aigues-Mortes (domaine de Jarras Listel). Ainsi est décrit un espace de liberté, en transition entre les solitudes camarguaises et les dernières villas qui ont colonisé les dunes, de Carnon au Petit Travers, de part et d’autre de la route littorale. Le désert, le sable et l’eau définissent un vaste territoire sauvage de quelque 10 km2. Sont ainsi posés les premiers éléments de langage pour qualifier le projet de la Mission Racine dont les chantiers de creusement du port et de l’étang du Ponant s’ouvrent en février 1965 et septembre 1966. Quelque 6 millions de m3 de sable et de boue serviront à consolider les plateformes qui porteront les immeubles futurs, deux digues protégeant le port du transit des sables depuis l’Espiguette.
Jean Balladur, nommé architecte en chef de l’unité touristique Le Grau-du-Roi-Palavas-les-Flots, visite le site de la future station touristique et va en tracer le plan avec son équipe d’architectes rattachés à la Mission. Tout commence d’ailleurs par la construction symbolique, en 1967, du point de départ, le Point Zéro qui concentrera les oppositions à l’aménagement touristique du site sous l’étiquette de Point zéro de la culture
. Jean Balladur conçoit le plan global de la station et l’ensemble des détails qui l’accompagnent. Il configure ainsi une ville de quelque 400 hectares, la cité des Pyramides, toute d’harmonie, d’audace architecturale et urbanistique, au cœur de la rencontre entre la mer, les étangs et la nature recomposée à partir d’essences méditerranéennes. Je n’avais plus qu’à donner à ce qui est aujourd’hui la « Grande Pyramide » la forme inverse du Pic St Loup … La Grande Pyramide qui marque aussi l’axe du port et sert d’amer aux navigateurs, domine le paysage
dit-il, mêlant avec rigueur et non sans délicatesse le Yin au couchant, le Yang au levant. La Grande-Motte est la seule ville ayant globalement obtenu en 2010 le label Patrimoine du XXe siècle qui consacre sa qualité urbaine.
De la ville d’été — la fille légitime de l’été
pour Jean Balladur — havre des loisirs, offerte aux vacanciers, on aime à dire que le béton y est Prince, mais la nature Reine. Devenue ville de résidence à part entière, La Grande-Motte — près de 10 000 habitants permanents, près de 100 000 en saison — joue un rôle majeur au sein de la communauté d’agglomération de l’étang de l’Or et a pris place dans l’aire urbaine de Montpellier, renforçant le regard de la métropole sur le littoral du golfe d’Aigues-Mortes, ses configurations touristiques et son rapport aux risques et aléas.
Bibliographie
- Odile Texier-Besème, Frédéric Hébraud, La Grande Motte, Cité des dunes, Montpellier, Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement de l’Hérault, préface de Jean Balladur, Presses du Languedoc, 1994, 49 p.
- Jean Balladur, La Grande-Motte, l’architecture en fête ou la naissance d’une ville, Espace Sud éditions, 1994, 145 p.
- Claude Prelorenzo, Antoine Picon, L’aventure du balnéaire, La Grande-Motte de Jean Balladur, Éditions Parenthèses, 1999, 150 p.
- Claude Prelorenzo, René Borruey, « Territoire, ville et architecture balnéaire : l'exemple de La Grande-Motte », Les Cahiers de la recherche architecturale, 3e trimestre 1993, no 32-33, p. 59-72.
- La folle aventure des Citadelles de la Mer, édition Midi- Libre-L’Indépendant, 2018, 130 p.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Jean-Luc Dejean
Avant de construire, on s’est mis à planter.La chance veut que l’eau douce, la nappe phréatique soit toute proche du sol sableux, les arbres y viennent bien.Ils font des oasis pour les amis de l’ombre, des barrières contre le bruit, la circulation, le vent.L'État livre à la société d’économie mixte un terrain viabilisé qu’elle lotit.L’entreprise privée prend la suite avec interdiction de spéculer, de revendre les terrains nus.Ici commence la libre concurrence à la chance de chacun sous l’autorité de l’architecte urbaniste.
(Musique)
Jean Balladur
Nous avons voulu enfermer chaque fois une zone verte pour créer un espace de calme et de repos de sorte que les habitations et les chambres qui donnent sur cet espace de repos,et d’autre part également pour protéger les végétations, les plantations des embruns marins qui font souffrir les arbres.Dispositions qui ont en outre le mérite de donner un urbanisme assez resserré avec des circulations à rez-de-chaussée à l’ombre et en même temps permettant à la foule des estivants de se retrouver.Enfin, nous avons ponctué par un certain nombre de constructions hautes, de 8 étages sur rez-de-chaussée.Pourquoi un gabarit pyramidal, c’est de dégager des terrasses, de larges terrasses à chaque étage. Chaque fois les angles dégagent des vues.Et dans un terrain qui se présentait en profondeur, même un habitant qui a un logement dans un bâtiment haut, situé relativement loin, bénéficie de vue à travers les constructions qui sont devant lui, sur la mer et sur le port.Il faut souligner que c’est tout de même c’est la première fois dans le monde que l’on réalise une ville balnéaire qui soit une organisation concertée.
Jean-Luc Dejean
La Grande-Motte s’inscrit dans ce contexte de ce littoral.On n’a pas voulu oublier le passé mais on est là au fond d’un golfe qui a vécu, qui vit avec ses oiseaux, sa nature, ses étangs.Lieu extraordinaire pour tout, les sports nautiques modernes, la voile et ce décor à l’arrière tout à la fois vibre et est fait pour vibrer.Ces magnifiques boisements, lieux extraordinaires et magnifiques pour des campings tout près de la mer, toujours dans ce site extraordinaire, beau, calme.La cité de demain, ces villas individuelles dans un site résidentiel.Ces réalisations à caractère social, ici le port pour ces villages de vacances "familles".Plus à gauche, la plage pour enfants qui se dessine comme un croissant.On a voulu donner à la famille sa cellule individuelle, ce patio, ce lieu de calme, cet environnement que l’on veut respecter face à l’immensité, au soleil, à la nature.L’habitat lui-même, collectif, se dessine dans des formes hardies et toujours pour respecter peut-être ce qui est ce milieu environnant, cette nature.Les vues seront prépondérantes, on y verra le studio face au large.L’immeuble, lui-même sera habité, mais on a essayé de tenir dans des volumes normaux et ceci donne l’image de la perspective de demain.
Michel-Olivier Honnilh
Tout ceci fait une unité qui, pratiquement, donne tout son intérêt à ce site :végétation arbustive d’un côté, port important, plage remarquable et plan d’eau.Voilà tout l’intérêt de La Grande-Motte, de cette station de demain qui est certainement une des stations que l’on pourra comparer à toutes les stations actuellement connues actuellement en France ou à l’étranger et qui fera honneur je crois à toutes les réalisations en France, plus exactement sur le plan européen. Je crois pouvoir dire, nous pourrons dire que c’est là une des stations uniques probablement dans son genre, à l’heure actuelle.
Jean-Luc Dejean
La Grande-Motte, ville nouvelle au bord de la Camargue est en train de naître.C’est une entreprise utile, rentable, belle.Elle s’inscrit dans le sens des efforts actuels de l’aménagement du territoire.Loin de concurrencer les stations existantes, elle les enrichira les faisant profiter des aménagements nouveaux créés pour elle.En même temps s’élève la nouvelle cité du Barcarès.Bientôt, de la Camargue à l’Espagne, une côte enrichie, protégée, émaillée de villes blanches, naîtra pour notre plaisir et l’enrichissement de ses riverains.
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