Portrait de deux champions de France de ski nautique
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Le reportage fait le portrait de deux champions de France de ski nautique de vitesse héraultais : Jacques Houot et Jean-Paul Dienne. Ils présentent cette discipline méconnue, qui nécessite un matériel particulier, et leur parcours, en alternance avec des images de leur d'entraînement sur le plan d’eau de Carnon.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
03 déc. 1984
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Contexte historique
ParProfesseur honoraire, agrégé d’EPS, docteur en sociologie
Deux champions de France de ski nautique de vitesse en 1984 nous font entrer dans la sphère d’un sport qui reste méconnu du grand public. Il faudrait en analyser les raisons, mais il convient tout d’abord de mieux connaître ses modalités de pratique. La Fédération française de ski nautique et de wakeboard (FFSNW) comprend aujourd’hui 7 disciplines distinctes : ski Nautique classique, wakeboard, téléski nautique, kneeboard, nu-pied ou barefoot, courses de vitesse, paraski nautique et para-wakeboard.
Dans le cas présent, il s’agit du ski de vitesse dont l’objectif est… la vitesse ! La course est une association du ski nautique et du motonautisme. Les équipes doivent être les plus rapides sur un circuit ovale de 1 800 mètres durant un temps défini, variable en fonction de la catégorie. La puissance des bateaux peut atteindre 2 000 CV et le skieur plus de 180 km/h ! Le pilote et un copilote (ou observateur) prennent une grande part dans le choix tactique des trajectoires. Il existe plusieurs catégories de compétition selon la puissance du bateau : Formule 1, Formule 2, Formule 3, Formule 4.
La séquence vidéo présente les deux skieurs en pleine vitesse dans le sillage de leurs hors-bords sur le plan d’eau de Carnon. Il s’agit d’une séance d’entraînement. Pour ces deux champions, la vitesse procure un sentiment de domination des éléments. Cette sensation augmente lorsque le skieur surfe sur la crête de la vague et qu’il semble voler. Il y a dans la pratique de la vitesse un désir de faire plus que les autres, et d’en retirer du plaisir.
En réponse à une demande du journaliste de FR3 Alain Marrot, ces champions présentent le matériel utilisé dans le slalom et la vitesse (monoskis). Jacques Houot, champion de France en catégorie 2, souligne la plus grande longueur et largeur du ski de vitesse, sa dérive à l’arrière, son profil plus épais et un poids élevé, tandis que Jean-Paul Dienne, champion de France en catégorie 3, décrit le ski de slalom, mieux connu, plus court que le précédent, plus effilé à l’arrière et à la semelle légèrement concave pour mieux maîtriser la trajectoire entre les bouées.
Ces athlètes, au comportement induit par le désir de vitesse, nous incitent avec le recul du temps à mieux comprendre leurs motivations, leurs trajectoires sportives, voire leurs exploits inattendus.
Jacques Houot, 38 ans sur l’extrait vidéo, a participé aux championnats du monde de vitesse en catégorie 1 et obtenu une place de 7ème en 1982. Il sera trois fois champion de France de vitesse en catégorie 2. C’est également un spécialiste du 4X4 et il participe à de nombreuses épreuves dans ce sport mécanique. En 1984, il dirige dans le Biterrois une entreprise d’entretien de véhicules 4X4 et une autre, de tuyauterie et chaudronnerie.
Jean-Paul Dienne, également entrepreneur, âgé de 28 ans en 1984, apparaît comme un compétiteur hors normes. Champion de France dans quatre sports différents : ski nautique, karaté, gymnastique aérobic et barefoot, il sera détenteur de plusieurs titres européens en ski nautique (barefoot). En 1990, sa passion de la vitesse le conduira à établir un record du monde de glisse à ski, tracté par une moto, sur le circuit Paul Ricard (288 Km/h).
La motorisation de cette activité et son coût en font un sport plutôt pratiqué par des catégories sociales aisées, dont ici deux entrepreneurs. On comprend mieux l’observation de Jacques Houot qui souhaite organiser des manifestations sportives réunissant un plus grand nombre de compétiteurs. Mais cette situation ne s’est pas améliorée depuis 1984 et, en 2020, on ne décompte que 46 licenciés pour le département de l’Hérault (statistiques 2020 du Ministère chargé des sports). Ce qui est à comparer aux 12 licenciés en motonautisme !
En Hérault, les sports les plus représentés dans le domaine compétitif sont le football et le tennis. Le ski nautique apparaît, en contre point, comme une pratique de loisir engendrant le plaisir estival de la glisse sur l’eau.
Transcription
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