Rétrospective Pierre Soulages au Centre Pompidou
Notice
Du 14 octobre 2009 au 8 mars 2010, le Centre Pompidou de Paris exposait au sein de la Galerie 1 une des plus grandes rétrospectives consacrées au travail de Pierre Soulages. Ce document montre l'artiste durant le montage de l'exposition ainsi qu'une courte interview.
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Éclairage
Du 14 octobre 2009 au 8 mars 2010, le Centre Pompidou de Paris exposait au sein de la Galerie 1, une des plus grandes rétrospectives consacrées au travail de Pierre Soulages. Couronnant l'artiste comme « le plus grand peintre de la scène française actuelle », cette présentation faisait écho à deux premières expositions menées au Musée national d'art moderne en 1967, puis au Centre Pompidou en 1979, reconnaissant déjà dans Pierre Soulages une des figures majeures de l'abstraction française et internationale.
Le parcours de l'exposition de 2009 a été conçu par l'artiste et Alfred Pacquement, commissaire de l'exposition, comme une « traversée chronologique ». Pour ce projet, Pierre Soulages a su tirer parti d'une des particularités des espaces d'expositions du Centre Pompidou afin de proposer une scénographie originale. En effet, les galeries du Centre font partie des rares espaces, en France et à l'étranger, conçus comme de vastes plateaux vierges de toutes cimaises. Cette disposition des lieux permet la construction d'une nouvelle scénographie à chaque projet d'exposition.
Pierre Soulages et Alfred Parquement ont choisi d'articuler le discours de l'exposition autour de plusieurs modules scénographique successifs ; chacun d'eux s'accordant avec les différentes périodes de création de l'artiste. Le début de l'exposition a été conçu comme une présentation chronologique et didactique du travail de Pierre Soulages, de ses brous de noix des débuts aux peintures jusqu'en 1979. Pivot de cette scénographie, une pièce noire présentait ensuite de grands outrenoirs créés à partir de 1979. Ce module permettait de figurer au spectateur ce véritable passage au noir et de pousser à son paroxysme les principes de l'outrenoir ; les peintures n'étant rétro-éclairée que par le mur blanc qui leur faisait face. Après cette expérience sensorielle, le visiteur était invité a éprouver un nouveau mode d'accrochage. La présentation des œuvres post 1979, sur cimaises ou tendues dans l'espace d'exposition par des câbles, était dictée par la plasticité des œuvres et par leur réception de la lumière. Dans cette dernière salle de l'exposition, les visiteurs étaient invités à se déplacer autour des œuvres, à en appréhender leur matérialité, leur statut d'objet-peinture.
À la veille de sa 90ème année, Pierre Soulages proposait donc une exposition originale. Cependant, il semble mal accepter l‘idée d'une rétrospective sur son travail, comme si cela représentait une fin prématurée. Pour conjurer cette fin annoncée et surtout ce regard vers le passé, Pierre Soulages a inlassablement continué de développer son processus de création et proposé des toiles très récentes pour cette exposition. Son travail toujours en devenir, Pierre Soulages conserve sa qualité d'artiste dont la création reste actuelle, en perpétuel mouvement et renouvellement.