Incendie dramatique sur la Côte d'Azur
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Le massif du Tanneron, à la lisière des Alpes-Maritimes et du Var, est la proie des flammes. Bien qu'il ait épargné Mandelieu, le terrible incendie a provoqué la mort de plusieurs personnes, dont l'épouse et les quatre enfants de Martin Gray et un agent immobilier, Alain Bascoul. Des fermes ont été détruites en même temps qu'une grande partie du massif.
Date de diffusion :
04 oct. 1970
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Contexte historique
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À intervalles réguliers, la Basse Provence connaît des années "noires" marquées par des incendies de forêts spectaculaires, faisant partir en cendres des dizaines de milliers d'hectares. Le phénomène n'est pas nouveau dans cette région qui est l'une des plus boisées de France, mais dont les massifs sont couverts d'une végétation souvent dégradée, la garrigue dans les parties calcaires, ou le maquis dans les Maures et l'Estérel. L'année 1970 fait partie de ces épisodes dramatiques où sècheresse et Mistral se conjuguent pour rendre les hommes impuissants devant le feu. Alors que plusieurs incendies ont fait des ravages durant l'été un peu partout, c'est au début de l'automne que le massif du Tanneron s'embrase. Le reportage est à l'évidence fait dans l'urgence alors que la situation n'est absolument pas maitrisée.
Situé à la lisière du Var et des Alpes-Maritimes, ce massif, qui prolonge l'Estérel au Nord, est connu pour être le principal lieu de production de mimosa d'Europe. La commune de Tanneron (Var) en est le centre. Elle est composée de hameaux dispersés et cette dispersion de l'habitat s'est accentuée avec les débuts de la prolifération de résidences principales ou secondaires en arrière de la Côte. L'incendie qui ravage le massif entre le 3 et le 6 octobre 1970 est le plus grave que le massif du Tanneron ait connu. Dans la seule commune de Tanneron, 5 000 ha de bois et plus d'une centaine de bâtiments, maisons, fermes ou dépendances, sont détruits, et surtout huit personnes trouvent la mort. Parmi les victimes, Dina Gray et ses quatre enfants, âgés de 10, 7, 6 et 2 ans, rattrapés par les flammes alors qu'ils cherchaient à fuir en voiture. L'incendie tue d'autres personnes, un agent immobilier lui aussi surpris par le feu dans sa voiture, un retraité qui était sorti de sa maison, une personne de Mandelieu terrassée par une crise cardiaque. Au même moment, trois sapeurs-pompiers succombaient eux aussi en combattant d'autres incendies près de Toulon et dans les Maures. Mais c'est le drame de Martin Gray qui retiendra, bien évidemment l'attention.
Polonais d'origine, Martin Gray est un rescapé du génocide des juifs, qui a perdu toute sa famille dans les camps d'extermination nazis. Il s'est établi avec son épouse à Tanneron, au Domaine des Barons, en 1960, après avoir fait fortune dans le commerce des objets anciens aux États-Unis. Le drame qui le frappe, le 3 octobre 1970, émeut toute la France et contribue à reconsidérer le problème des feux de forêt. Il est popularisé par un livre, signé avec l'historien Max Gallo, Au nom de tous les miens, où Gray fait le récit d'une partie de sa vie et relate les tragédies qu'il a traversées. Ce récit devient un best-seller international. Afin de contribuer à la lutte contre les incendies de forêts, Gray mettra sur pied la fondation Dina Gray dont la vocation sera écologique, visant à "la protection de l'Homme à travers son cadre de vie". Il fera aussi édifier, en 1989, à Tanneron une "Arche du futur", dont, localement, la construction sera contestée.
D'autres incendies affecteront encore le Tanneron par la suite. Entre juillet 1985 et août 1986, 70 % de la commune seront encore détruits. Un Mémorial sera inauguré le 31 juillet 1986 pour rappeler qu'un an auparavant, cinq sapeurs-pompiers varois y avaient trouvé la mort.
Bibliographie :
Martin Gray, Au nom de tous les miens, récit recueilli par Max Gallo, Paris, Robert Laffont, 1971.
Transcription
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