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13 févr.
1997

Défense du théâtre de Châteauvallon

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Résumé

Le Théâtre National de la Danse et de l'Image de Châteauvallon est menacé de dissolution, suite à une requête déposée par la municipalité FN de Toulon. Cinéastes, comédiens et chanteurs se sont joints aux membres de l'association qui dirige le théâtre pour manifester dans la ville.

Date de diffusion :

13 févr. 1997

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Contexte historique

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L'élection en mars 1995 d'une municipalité à majorité FN à Toulon et la nomination de Jean-Charles Marchiani comme préfet du Var par Charles Pasqua en novembre 1995 sont à l'origine de l'"affaire de Châteauvallon". La manifestation du 13 février 1997 dont le reportage rend compte en a été le point d'orgue.

Châteauvallon, perché dans la colline, sur le territoire de la commune d'Ollioules, aux portes de Toulon, a été le lieu d'une expérience culturelle originale et réussie. Depuis juillet 1965 et le premier festival qui y avait été organisé, Gérard Paquet et le peintre-urbaniste Henri Komatis avaient fait de cette bastide le principal lieu de culture d'une agglomération bien en retard sur ce plan. Théâtre de plein air au départ, centre de rencontres, s'orientant vers la musique - le jazz - en 1970, s'ouvrant au cinéma un peu plus tard, passant ensuite à la danse contemporaine, le centre avait pris de l'ampleur au fil des ans et son rayonnement dépassait largement les limites de la région toulonnaise. François Léotard, ministre de la Culture (et élu varois), avait officialisé cette réussite en lui donnant le statut de Théâtre national de la danse et de l'image (TNDI) le 21 février 1987.

Blessé par l'élection de la majorité FN, Gérard Paquet, qui était resté l'âme de Châteauvallon, avait participé du sursaut qui, à Toulon, avait suivi cette élection. Refusant désormais la subvention de la ville, il a organisé en 1996 avec le sociologue Jean Viard un cycle de conférences "L'urgence de comprendre" avec la participation de personnalités diverses et le soutien de François Léotard et de Philippe Douste-Blazy, ministre de la Culture du moment. Mais ces initiatives, au cours desquelles les lois Pasqua ont été critiquées, l'organisation d'un festival hip-hop avec le groupe NTM irritent le nouveau préfet du Var, Jean-Charles Marchiani. Ce préfet atypique, qui invoque les valeurs chrétiennes et a soutenu les attaques du maire de Toulon contre la programmation de NTM (dont Paquet a annulé la venue), est hostile aux orientations de Châteauvallon. De plus, le TNDI contrarie ses projets de récupération de Jean-Marie Le Chevallier. Enfin, en attaquant Châteauvallon, il vise aussi à affaiblir François Léotard et l'UDF local, qui, au travers du Conseil général, continuaient à financer le Centre. Le préfet diligente donc un contrôle financier, tandis que le maire de Toulon engage des poursuites, pour des questions de forme, contre l'association gestionnaire du théâtre. Le procès, qui a eu lieu le 4 octobre 1996, aboutit à la désignation d'un administrateur provisoire et à la dissolution de l'association. Le cycle de conférences est évidemment supprimé (mais les premières contributions ont été publiés aux éditions de l'aube sous les titres de Aux sources du populisme nationaliste et La Nation ébranlée). Dans le bras de fer qui s'engage, une nouvelle étape vient d'être franchie en novembre 1996, avec l'affaire Marek Halter, Jean-Marie Le Chevallier ayant refusé que la Fête du Livre de Toulon décerne son prix à cet écrivain sous prétexte qu'il était "trop mondialiste" (il aurait voulu qu'il soit donné à Brigitte Bardot). Châteauvallon rend alors un hommage appuyé à Halter, le 22 novembre. Le préfet et la mairie de Toulon veulent dès lors se débarrasser de Gérard Paquet et arrivent à leurs fins le 1er février 1997. Paquet est limogé de ses fonctions de directeur du Centre culturel de Châteauvallon, trente-deux ans après l'avoir créé, sous prétexte qu'il a publié le programme de Châteauvallon sans l'accord de l'administrateur provisoire...

Le 13 février, jour de la grande manifestation de soutien dont rend compte le reportage, le tribunal de grande instance de Toulon s'est réuni pour statuer sur la dissolution de l'association gérant le théâtre de Châteauvallon (l'affaire sera renvoyée au 27 mars). La mobilisation en défense de Gérard Paquet est d'une rare ampleur. Elle a reçu l'appui du syndicat des acteurs et de la Société des réalisateurs français (d'où la présence des personnalités du théâtre et du cinéma), ainsi que celle d'une large partie du monde de la culture. Marek Halter, que l'on voit également, est revenu pour l'occasion à Toulon. Mais cette manifestation exprime surtout l'attachement d'une partie de la population de la région à un équipement culturel de première importance et aux valeurs de liberté (de pensée et de création) sur lesquelles il avait été fondé. Elle exprime aussi le rejet de ceux qui, à la mairie comme à la préfecture, donnaient une image aussi médiocre de la ville et de sa région.

Le 27 mars 1997, les institutions de tutelle, État, conseil général du Var et conseil régional allaient refuser la dissolution du TNDI de Châteauvallon. Même si le théâtre fut finalement sauvé, Gérard Paquet dût partir. Il préside aujourd'hui aux destinées de la Maison des Métallos, centre culturel de la ville de Paris.

Au-delà de ses nombreux rebondissements, "l'affaire" de Châteauvallon illustre les liens complexes et conflictuels qui lient culture et politique. Les propos exprimés dans le reportage par Bertrand Tavernier ("Est-ce que vous connaissez cette phrase : "quand j'entends le mot culture, je sors mon revolver", là c'est Monsieur Le Chevallier qui sort son décret d'expulsion") font clairement référence aux choix des régimes fasciste et au nazi. Ils donnent une idée de l'âpreté du combat idéologique et politique que livrent les artistes et le public du théâtre aux gens du Front National. Dans toutes les communes conquises par le FN (Toulon, Orange, Marignane, Vitrolles), des affaires similaires eurent lieu, et la survie de manifestations culturelles prestigieuses fut même un temps menacée (voir Les Chorégies d'Orange). De nombreuses structures culturelles locales, comme le cinéma d'art et d'essai "Les Lumières " ou l'association "Le Sous-marin" à Vitrolles, disparurent malgré les élans de solidarité d'une partie de la population.

Bibliographie :

Gérard Paquet, Châteauvallon, le théâtre insoumis, éditions de l'aube, La Tour d'Aigues, 1997.

Transcription

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