Défaite de Jean-Marie Le Chevallier aux élections municipales de Toulon
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À l'issue du premier tour des élections municipales à Toulon, la liste de Jean-Marie Le Chevallier, maire sortant, est éliminée. C'est la liste de droite (Démocratie libérale), conduite par Hubert Falco, qui arrive en tête devant celle de la gauche, emmenée par la députée socialiste Odette Casanova. Triste soirée électorale chez le perdant, qui met sa défaite sur le compte de la zizanie dans son camp. Hubert Falco sort, lui, de l'Hôtel du Conseil général détendu, et explique la défaite de Jean-Marie Le Chevallier par la déception que son équipe a suscitée. Odette Casanova entend mobiliser les électeurs pour le deuxième tour.
Date de diffusion :
12 mars 2001
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Toulon était bien évidemment une ville-test. Avec ses quelque 160 000 habitants, c'était la principale des villes conquises par une majorité FN en 1995 et ce, grâce à une triangulaire qui avait opposé la liste du maire PR sortant et la liste d'union de la gauche. La municipalité élue, dirigée par Jean-Marie Le Chevallier, était affaiblie par une gestion médiocre et dispendieuse, ainsi que par diverses "affaires" qui avaient émaillé sa mandature, de la mort dans des conditions troubles de son bras droit Jean-Claude Poulet-Dachary à la mise en cause de son épouse, conseillère municipale, dans la gestion de l'association municipale chargée d'encadrer la "jeunesse toulonnaise", en passant par l'inculpation de certains de ses co-équipiers, qui pour détention d'armes, qui pour harcèlement sexuel, etc. La mandature FN avait aggravé la crise d'une ville très endettée et qui perdait de la population. La majorité s'était fractionnée et Jean-Marie Le Chevallier qui avait quitté le FN en 1999 rencontrait l'opposition des fidèles de Jean-Marie Le Pen, après avoir connu un relatif succès entre 1995 et 1997 (il avait été alors un moment le seul député FN, avant que son élection ne soit annulée par le Conseil Constitutionnel). Il savait qu'il serait battu.
Pour reprendre Toulon, la droite avait délégué celui qui était devenu son chef de file dans le Var, Hubert Falco, président du Conseil général (qui avait succédé à Maurice Arreckx), parlementaire depuis 1988, maire de la bourgade semi-rurale de Pignans (2 600 habitants) depuis 1983, personnalité lisse, modeste, plutôt sympathique, mais un peu falote en apparence et assez gauche (et le reportage paraît bien le présenter ainsi). Cependant, il était parvenu à s'imposer et apparaissait à Toulon comme un homme "neuf" et un "Monsieur propre". Son principal adversaire ne se situait pas tellement dans une gauche minoritaire, bien qu'unie derrière la conseillère régionale socialiste Odette Casanova qui avait été élue députée en 1998 contre Cendrine Le Chevallier, mais sur sa droite. Les bons résultats du RPF (Rassemblement pour la France), la formation "souverainiste" de Charles Pasqua, aux élections européennes de 1999 (20,72 %) avaient conduit Jean-Charles Marchiani, dont son mentor avait fait un préfet du Var en 1995, à constituer sa propre liste. Il espérait bien rassembler les déçus de Le Chevallier et les électeurs de la droite classique, ainsi que des voix venant de diverses " communautés " de la ville, à commencer par celle des Corses. Le 1er tour des élections balaie Jean-Marie Le Chevallier, réduit à 7,78 % des suffrages, soit à peine mieux que les deux autres listes d'extrême droite (dont une FN), mais il réduit à peu les espoirs de Jean-Charles Marchiani (14,14). Hubert Falco est largement en tête avec 22 213 voix (38,98 %) devant Odette Casanova, qui en obtient 14 071 (24,69 %)
Au 2e tour, Hubert Falco, avec 68,73 % des suffrages, obtient un score que la droite n'a jamais atteint, tandis que la liste de gauche arrive loin derrière avec 31,27 % des voix. La ville de Toulon retourne donc dans le giron du PR et fait semblant d'oublier la parenthèse Le Chevallier.
Cette victoire consacre un homme à l'itinéraire politique surprenant, tant il paraissait avoir peu d'atouts pour le réaliser. Hubert Falco, issu d'une famille d'immigrés italiens, est représentatif de la nouvelle génération des élus de droite, pragmatiques, se voulant hommes ou femmes de terrain et proches des gens ordinaires, auxquels ils ressemblent, peu portés sur l'idéologie, sinon celle de la réussite individuelle. Il appartient aussi à cette catégorie dont le niveau d'études est modeste, souvent mue par un fort désir de reconnaissance, sinon de revanche, pour qui la politique est le moyen de l'ascension sociale et dont Christian Estrosi à droite ou Jean-Noël Guerini à gauche sont d'autres exemples. Maire de village depuis 1983, encore réélu en 1995 avec 82 % des voix, poussé par Maurice Arreckx et François Léotard (avant de s'en écarter), conseiller général et vice-président du Conseil général avant de le présider, député depuis 1988, sénateur en 1995, la victoire de Toulon en fait "l'homme fort" de la droite varoise et le propulse aux responsabilités les plus hautes. Il sera fait secrétaire d'État aux personnes âgées en 2002 dans le gouvernement Raffarin. Rallié à Nicolas Sarkozy, il est toujours en 2008 maire de Toulon, largement réélu, sénateur et secrétaire d'État à l'Aménagement du territoire.
Bibliographie :
Michel Samson, Le Front national aux affaires, Paris, Calmann-Lévy, 1997.
Transcription
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