Gaston Defferre, ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation
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Gaston Defferre est devenu ministre d'État, ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, dans le gouvernement de Pierre Mauroy. Il expose ses priorités et les principes qui fonderont son action.
Date de diffusion :
23 mai 1981
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L'élection de François Mitterrand à la présidence de la République permet à Gaston Defferre de retrouver des responsabilités ministérielles. Sans doute aurait-il souhaité être à la place de François Mitterrand, mais ses tentatives antérieures pour accéder à la fonction présidentielle avaient été des échecs cuisants, tant en 1963, quand, avec le soutien de L'Express, l'hebdomadaire de Jean-Jacques Servan-Schreiber et Françoise Giroud, avait été lancée l'opération "Monsieur X" pour en faire le candidat de la gauche à la première élection présidentielle en 1965 (mais il avait dû s'effacer devant Mitterrand), qu'en 1969 où son résultat avait été calamiteux, avec à peine plus de 5 % des suffrages. Il s'était montré dans la rénovation du PS un allié solide de Mitterrand et avait reporté une partie de son énergie sur son action locale. Aussi, en 1981, est-il récompensé par une position privilégiée au sein du gouvernement que forme Pierre Mauroy. Il est ministre d'État et, avec l'Intérieur, il a en charge un dossier qui lui tient particulièrement à coeur, celui de la décentralisation. En tant que maire de Marseille, Gaston Defferre n'avait eu de cesse de pourfendre le centralisme et l'interventionnisme du pouvoir gaulliste, en se heurtant souvent aux préfets qu'on lui opposait. D'où, même si elles ont un caractère convenu, les allusions qu'il fait ici aux positions des gouvernements précédents et au principe d'impartialité qu'il mettra en avant dans les recommandations qu'il compte faire aux préfets. Il ne se désintéressera pas, évidemment, de la préparation des élections législatives rendues nécessaires par la dissolution de l'Assemblée Nationale. Ces élections, qui auront lieu les 14 et 21 juin 1981, donneront une majorité inédite à la gauche en général (333 élus sur 491) et au PS en particulier (266 députés).
Mais le plus fondamental pour Defferre est bien la décentralisation. La loi du 5 juillet 1972 ne l'avait guère satisfait. Le président du Conseil régional, qu'il était devenu en 1974, avait critiqué les régions qu'elle créait comme des "institutions bâtardes disposant de ressources insuffisantes et de pouvoirs très limités". Dès l'ouvrage, Un Nouvel horizon, qu'il avait signé en 1965 dans le cadre de la préparation de l'élection présidentielle, il avait exprimé sa volonté décentralisatrice : "Les partisans du progrès doivent accepter le cadre nouveau des régions et les perspectives qu'il offre à la planification, mais à condition d'exiger en même temps des assemblées régionales, élues à un scrutin équitable et disposant de pouvoirs réels". Aussi, pour lui, la priorité est là. Il va attacher son nom à une série de lois mettant en oeuvre ce projet. La principale sera la loi du 2 mars 1982 relative aux Droits et Libertés des Communes, des Départements et des Régions qui donnera à la Région (comme aux communes et aux départements) son statut de collectivité territoriale à part entière. Dotée de compétences propres dans les domaines de la formation professionnelle et des lycées, libérée de la tutelle préfectorale, elle sera dirigée par un Conseil régional dont les membres seront élus au suffrage universel direct et un président, qu'ils choisiront et qui préparera et exécutera les délibérations de l'assemblée.
Gaston Defferre marquera aussi son passage au ministère de l'Intérieur par la loi du 31 décembre 1982, dite PLM, organisant l'administration de Paris, Lyon et Marseille. Cette loi transformera les anciennes mairies d'arrondissement en structures élues à l'échelon local. Cette disposition lui permettra de conserver la majorité au conseil municipal de Marseille après les très disputées et très difficiles élections municipales de 1983, alors que ses listes étaient minoritaires en voix à l'échelon de la ville.
Bibliographie :
Gaston Defferre, Un Nouvel horizon, Paris, Gallimard, collection "Idées", 1965.
Transcription
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