Henri Verneuil à Marseille
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Résumé
Henri Verneuil revient rue Saint Jacques à Marseille, sur les traces de sa jeunesse, quand il n'était qu'un jeune arménien du nom de Achod Malakian. Il a rappelé ces souvenirs dans un livre, Mayrig.
Date de diffusion :
29 oct. 1985
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En 1985, Henri Verneuil (de son vrai nom Achod Malakian), âgé de 65 ans, est venu présenter à Marseille, la ville où il a passé son enfance, le roman qu'il vient d'écrire après la mort de sa mère et qui s'inspire largement de ses propres souvenirs de jeune arménien débarqué à Marseille à l'âge de cinq ans, avec sa famille, et qui comme beaucoup d'autres, avait fui la Turquie dans les années qui suivirent le génocide arménien.
Henri Verneuil a alors derrière lui une longue carrière de cinéaste à succès, ayant réalisé trente-cinq longs métrages, dont vingt ont dépassé les deux millions d'entrées, le record étant détenu par La vache et le prisonnier (1959) avec Fernandel, qui a attiré près de neuf millions de spectateurs. Il a fait tourner les plus grandes vedettes françaises (Fernandel, Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo, Alain Delon, Lino Ventura...). Bon professionnel (scénariste et metteur en scène) qui s'inspire du cinéma américain, il a touché à divers genres : comédie, policier, film de guerre, film d'espionnage. Son cinéma s'adresse toujours au grand public et a souvent été la cible des critiques.
Lui qui représente un exemple parfait d'assimilation dans la société française, comme en témoigne le nom sous lequel il est connu, se penche alors sur son histoire et ses origines arméniennes en publiant Mayrig, "maman" en arménien. Le grand succès remporté par le livre le conduit à le transposer à l'écran, sous forme de deux longs métrages : Mayrig en 1991 et 588, rue Paradis en 1992, avec Omar Sharif, Claudia Cardinale et Richard Berry. Il y brosse une grande fresque familiale de l'exil et de l'intégration, dans le milieu des Arméniens émigrés à Marseille après la Première Guerre mondiale. C'est l'époque où des membres de cette importante communauté - qui a réussi son intégration sociale dans la cité phocéenne - se tournent vers le passé, en demandant la reconnaissance officielle du génocide, et d'une manière plus générale, vers les racines et la culture arménienne. L'écrivain Jean Kéhayan dira, à ce sujet : "Ce rôle de catalyseur de la communauté arménienne, qui est peut-être l'un des actes qui ont ouvert par la suite à la reconnaissance du génocide par le Parlement français, j'ai été le témoin de la manière dont il s'est d'abord incarné à Marseille. Plus de mille figurants, d'origine arménienne, et tous ceux qui ont suivi le tournage, qui se prolongeait en une grande fête fervente, étaient conscients qu'il se passait quelque chose : cette oeuvre allait venger tous les silences qui avaient, jusque-là, pesé si lourd".
Bibliographie :
Roger Vignaud, Henri Verneuil, Marseille, Autres temps Editions, 2008.
Henri Verneuil, Mayrig, Paris, Robert Laffont, 1985.
Transcription
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