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23 oct.
1965

Pierrot le fou met cap au sud

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Résumé

Ce document est réalisé en novembre 1965, à l'occasion de la sortie en salles de Pierrot le Fou, dixième film de Jean-Luc Godard. Avant que ne commence l'interview du réalisateur, le journaliste indique, dans un luxe de précautions oratoires, que le film a été accueilli à Marseille « par des mouvements divers ». Et ajoute : « Godard nous a habité à produire des films assez particuliers ; l'interview sera donc un peu particulière». Dans l'entretien proprement dit, des images du film sont parfois introduites sur les propos de Godard. Celui-ci donne des explications sur le titre et le nom du personnage, fait quelques considérations sur la vie, le soleil et les nuages, et conclut en résumant l'histoire qu'il qualifie de « très simple ». Après un bruit d'explosion, le document se termine sur un montage « à la Godard » à partir de l'affiche.

Date de diffusion :

23 oct. 1965

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Contexte historique

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A la fin des années 50, les « jeunes turcs » des Cahiers du Cinéma - les Truffaut, Rivette, Rohmer et autres Chabrol - ne se contentent plus de vouer la « qualité française » aux gémonies dans les colonnes de la revue ; ils abandonnent le stylo pour, selon la formule de Truffaut, « filmer autre chose avec un autre esprit ». Ce faisant, ils créent un véritable électrochoc. Et héritent d'un nom : la Nouvelle Vague. Si tous reçoivent alors leur part de louanges et d'invectives, nul ne provoque davantage la polémique que Jean-Luc Godard, le plus iconoclaste, le plus provocateur, le plus radical de la bande.

Depuis A bout de souffle, chacun de ses films donne lieu à des débats aussi enflammés que catégoriques. Pour les uns, il est un génie novateur, pour les autres un « fossoyeur du cinéma ». Aux dithyrambes des Cahiers répondent les dénigrements de Positif. Dans Le Masque et la plume, Georges Charensol et Jean-Louis Bory se livrent à son propos à des passes d'armes hautes en couleur.

Avec Pierrot le fou, « coup de poing aux tenants du classicisme », la querelle atteint son apogée. Tourné en juin et juillet 1965, reflet secret de la crise qui mine le couple Godard - Anna Karina, le film est un hommage à Arthur Rimbaud, au polar U.S. et aux Pieds Nickelés, un road movie au romantisme singulier, l'œuvre d'un coloriste qui multiplie les références picturales et tire superbement parti de la lumière et de la « palette » offerte par le paysage méridional. (Mis à part les séquences parisiennes du début, Godard a filmé dans le Var à Hyères, Toulon, Giens, Porquerolles et Gonfaron). De fait, ce dixième opus est la somme de la « première période » du cinéaste, l'aboutissement de ses recherches formelles, l'affirmation la plus aigue de son regard sur l'époque. Et puisqu'on est ici dans un Parcours méditerranéen, on remarquera que le personnage de Ferdinand/Pierrot et le héros d'A bout de souffle, Michel Poiccard, tous deux incarnés par Belmondo, inversent très exactement leur course vers la mort, le premier partant du Vieux Port de Marseille pour agoniser sur le bitume parisien, le second quittant la capitale pour s'exploser la tête dans une calanque du Var.

Lors de sa présentation au Festival de Venise, le 29 août, le film déclenche un joli tohu-bohu. A Paris, la polémique enfle encore. Louis Aragon publie dans les Lettres Françaises un éloge resté célèbre : « L'art d'aujourd'hui, c'est Jean-Luc Godard. C'est peut-être pourquoi ses films, et particulièrement ce film, soulèvent l'injure et le mépris, et l'on se permet avec eux ce qu'on n'oserait jamais dire d'une production commerciale courante, on se permet avec leur auteur les mots qui dépassent la critique, on s'en prend à l'homme ». De son côté, le critique du Figaro, Louis Chauvet, résume bien l'opinion des anti godardiens quand il écrit : « Je n'aime pas du tout Pierrot le Fou. Je l'ai dit à l'occasion de la Mostra. Je maintiens cette affirmation quitte à chagriner un petit groupe de fans qui jure sur la Sainte-Vehme de faire avaler Godard au bon peuple, bon gré, mal gré, comme Mussolini faisait avaler à ses adversaires l'huile de ricin».

Dès les premiers jours d'exploitation, l'échec public est patent. Les précédents films de Godard avaient pourtant attiré un nombre suffisant de spectateurs pour couvrir raisonnablement leurs frais. Mais cette fois, à l'instar du journaliste de notre archive, le public est déconcerté. Même chez les cinéphiles, « on ne comprend pas ». Et comme si cela ne suffisait pas, la censure s'en mêle et interdit le film aux moins de 18 ans « pour anarchisme intellectuel et moral » !

Pierrot le fou, qui a bénéficié de moyens conséquents, sera donc pour son producteur une mauvaise affaire... avant de devenir le film-culte que l'on sait ! Plus tard, le paradoxal Jean-Luc affirmera « ne pas l'aimer beaucoup ». Ce à quoi on rétorquera, comme Anna Karina dans le film : « Tu me parles avec des mots et moi, je te regarde avec des sentiments ».

Bibliographie

Jean Douchet, Nouvelle vague, Ed. Hazan, Paris, 1998.

Louis Aragon, "Qu'est-ce que l'art, Jean-Luc Godard ?", Les Lettres Françaises n°1096, 1965

Jacques Mandelbaum, Jean-Luc Godard, Cahier du Cinéma, 2007

Filmographie

J-L. Godard, Pierrot le fou, 1965 (disponible en dvd)

Transcription

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