Des lycéens marseillais construisent une pompe à eau pour Madagascar

En 2016, des élèves marseillais du lycée des métiers du bâtiment, des travaux public et de la topographie René Caillié se sont rendus à Madagascar avec leurs professeurs pour installer un système d’adduction d’eau par pompage solaire au profit des habitants du village de brousse de Tanambaon’ Ifosa situé dans la partie septentrionale de la grande île. L’objectif est de fournir vingt litres d’eau par jour et par habitant. L’association eauSoleil PACA intègre en effet des élèves, en cours de formation professionnelle, à ses projets humanitaires, pour les mettre en situation, et leur offrir la possibilité de vivre une aventure humaine exceptionnelle riche d’échanges et de partages. La présente action illustre parfaitement la notion d’équité sociale, qui constitue, aux côtés de la croissance durable et de la préservation de l’environnement, un autre enjeu fondamental du développement durable. Cette solidarité peut s’exercer dans le cadre national, mais aussi au-delà des frontières, notamment entre pays développés et pays en voie de développement. Ancienne colonie française devenue indépendante en 1960, Madagascar est aujourd’hui un des pays les plus pauvres du monde et souffre d’un sous-développement endémique, qui se manifeste notamment par des phénomènes de malnutrition engendrant un retard de croissance pour les enfants. Dans ce contexte, l’accès à l’eau potable revêt une importance capitale, d’autant que certaines ressources en eau ont été taries à la suite de sécheresses à répétition. Cette situation d’accès insuffisant à l’eau fait écho à la situation de la cité phocéenne avant l’acheminement, au XIXe siècle, des eaux de la Durance via le canal de Marseille. L’arrivée en abondance du précieux liquide a été d’ailleurs été architecturalement célébrée par l’érection du majestueux Palais Longchamp.

Les aménagements effectués, en ce début de XXIe siècle, par les lycéens marseillais ont également des impacts multidimensionnels extrêmement positifs sur l’amélioration de la qualité de vie des habitants de ce village malgache, et répondent en ce sens pleinement aux objectifs du développement durable d’atteindre à terme un bien-être de tous les hommes et femmes vivant sur la Terre. Cette action de solidarité menée par des jeunes Français permet par exemple dans l’immédiat aux habitants de disposer d’une eau salubre et parallèlement de lever la contrainte de la corvée d’eau effectuée par les femmes et les filles, qui parcourent chaque jour plusieurs kilomètres à pied. Ces aménagements ont aussi pour effet d’améliorer l’hygiène et de remédier en partie aux diarrhées chroniques chez les nourrissons et les jeunes enfants.

Les efforts à consentir au profit de Madagascar demeurent toutefois substantiels, puisque la moitié des enfants de l’île n’ont pas encore accès à l’eau potable et que les réseaux d’assainissement sont inexistants ou défaillants. Le fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et de nombreuses associations développent donc sur place des programmes semblables d’accès à l’eau potable par le creusement de forages et l’installation de pompes dans les villages ou des espaces urbains, avec le but de créer un cercle vertueux : accès à l’eau, recul de la malnutrition, meilleure santé, meilleure éducation.

Bibliographie

• Laurent Baechler, L’accès à l’eau : Enjeu majeur du développement durable, Louvain-la-Neuve, De Boeck, 2017. 
• David Blanchon, Atlas mondial de l’eau : Défendre et partager notre bien commun, Paris, Autrement, 2017.