Inondations catastrophiques dans le Var
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De très violents orages survenus le 15 juin au soir ont provoqué une soudaine montée de la Nartuby, affluent de l’Argens. Les localités du centre Var entre Le Luc et Draguignan ont subi des dégâts considérables, la basse vallée de l’Argens est inondée et l’on déplore de nombreuses victimes.
Date de diffusion :
16 juin 2010
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La Provence a été une nouvelle fois frappée de façon dramatique par des orages d’une rare violence et les inondations soudaines qui les ont suivis. Les reportages filmés le lendemain présentent les scènes classiques de désolation et donnent à entendre les témoignages de victimes évidemment effondrées. Cette fois-ci, c’est le centre du Var autour de la basse vallée de l’Argens qui a été frappé, le 15 juin, à partir de 16h30. C’est un de ses affluents qui descend des plateaux du Haut-Var pour déboucher près de Draguignan, la Nartuby, qui a provoqué la principale catastrophe de cette soirée. Les flots, pouvant atteindre 3 mètres de hauteur, ont tout emporté sur leur passage. Le bilan humain est lourd : 25 morts ou disparus (dont 12 à Draguignan, 4 à Trans, 3 à La Motte, 4 dans la basse vallée de l’Argens). Les pertes matérielles et financières sont considérables (plus d’un milliard d’euros). Une fois encore, une urbanisation inconséquente en est la principale cause, puisque l’on a laissé s’étendre dans les parties basses des villes zones commerciales et industrielles, établissements de services publics (la prison de Draguignan, qui ne date que de 1984, doit être évacuée et reconstruite !) et lotissements pour petites classes moyennes. L’immense zone commerciale qui occupe une partie de la basse vallée de l’Argens en amont de Fréjus est l’exemple même de l’aveuglement qui a présidé à son aménagement. Au lendemain du 15 juin, le fleuve, sorti de son lit sur plus d’une dizaine, voire plus d’une vingtaine de kilomètres, a tout envahi et mettra plusieurs jours à retrouver son cours normal. L’année suivante, en novembre 2011, toute cette zone a de nouveau été inondée. Ces inondations sont en outre aggravées par le goudronnage des voies publiques ou privées qui accompagne l’étalement urbain et qui accélère l’écoulement des eaux, par le mauvais entretien des rives des cours d’eau, et l’abandon des canaux. Certes, le PPR (plan de prévention des risques naturels prévisibles) de Draguignan avait été revu en 2005, car les abords de la ville avaient été régulièrement touchés par des inondations, mais la Nartuby n’avait pas connu de crue d’une telle ampleur depuis le 6 juin 1827...
Le risque est pourtant connu. Ce n’est pas par hasard que les noyaux urbains des villes et villages de la région se trouvent tous sur des hauteurs. Chaque année, la région méditerranéenne connaît, en particulier à l’automne, des épisodes d’orages violents, déversant de 100 à 300 mm d’eau en peu de temps sur des secteurs localisés, avec les conséquences qui en résultent. On se souvient du drame de Vaison-la-Romaine en 1992 (voir Inondations catastrophiques à Vaison la Romaine) et les 46 morts provoqués par la crue de l’Ouvèze. Plus près de nous, Arles a subi en décembre 2003 des inondations catastrophiques (voir Inondations catastrophiques à Arles). Ces tragédies touchent régulièrement le Languedoc à cause des « épisodes cévenols » qui entraînent des crues dévastatrices dans les plaines du Gard et de l’Hérault et recouvrent des villes comme Lodève en septembre 2015, sans épargner les plus grandes, Nîmes et Montpellier. Depuis 2010, le littoral provençal, sur-urbanisé, a connu plusieurs tragédies comparables. D’abord en novembre 2011, à deux reprises, dans la nuit du 5 au 6 et le 27, tout le secteur compris entre Fréjus et Hyères a été affecté par des inondations très graves et reposant, en particulier à La Londe, la question de constructions en zone menacée (7 morts). En octobre 2012, ce furent deux étudiants qui ont été emportés par la violence des flots dans la zone commerciale et universitaire de La Garde, près de Toulon. En 2014, le Sud-Est a totalisé 17 victimes des eaux entre le 17 septembre et le 30 novembre, et 2015 n’a pas été en reste puisque le déluge a touché le 3 octobre les villes côtières des Alpes-Maritimes, entre Mandelieu et Nice (21 morts).
Un monument aux victimes des inondations de 2010 a été érigé à Draguignan, le 15 juin 2011, au rond-point Condorcet, dans le quartier le plus affecté par la tragédie. Mais l’étalement urbain continue de s’étendre dans la région.
Transcription
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