Un nouveau satellite de prévisions météorologiques
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L'entreprise Thales Aliena space, entreprise leader européen du satellite basée à Cannes, fabrique actuellement un satellite de prévision météo de 2e génération qui partira en Guyane au mois de juin pour être mis sur orbite. Le programme Météosat de veille météorologique mondiale, démarré en 1977, a déjà permis l'envoi en orbite de 9 satellites fabriqués à Cannes La conception du MSG3, ce 10e prototype, a commencé dès 2003.
Date de diffusion :
23 mars 2012
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Contexte historique
ParDocteur en Histoire contemporaine, Post-doctorant à Aix-Marseille Université
Publication : 2021
Le MSG 3 est le dernier né et dixième satellite de la série Meteosat, et le troisième de la seconde génération (lancement du MSG 1 en 2002 et du MSG 2 en 2005). Ce satellite météorologique de 3 m 22 de diamètre, 3 m 74 de hauteur et pesant deux tonnes au décollage doit être lancé du centre spatial de Kourou en Guyane française par la fusée européenne Ariane 5 au cours de l’année 2012. Il sera alors renommé Meteosat 10. Le MSG 3 se trouve pour l’heure au centre spatial de Cannes - Mandelieu dans les salles blanches de l’entreprise franco-italienne Thales Alenia Space (les actionnaires sont Thales et Leonardo), qui a participé à sa conception l’a assemblé et testé, faisant pour cela travailler une cinquantaine de sous-traitants répartis dans treize pays européens. Le programme MSG est une collaboration entre deux organismes intergouvernementaux européens : l’Organisation européenne pour l’exploitation des satellites météorologiques (EUMETSAT) basée à Darmstadt en Allemagne et l’Agence spatiale européenne (ESA) basée à Paris qui développe les satellites et en assure le lancement. L’ancêtre de cette dernière a repris en 1972 le projet Meteosat, initié à l’origine dès les années 1960 par la France via le Centre national d’étude spatial (CNES). Depuis le lancement de Meteosat 1 en 1977 par une fusée américaine, l’Europe participe aux côtés des Américains, des Japonais et des Indiens à un système mondial d’observation terrestre. Chaque partenaire doit disposer en permanence de deux satellites, l’un opérationnel et l’autre placé sur une orbite d’attente prêt à prendre le relais en cas de problème.
Doté de capteurs plus puissants et de la vision nocturne, le MSG 3 circulera en orbite géostationnaire à 36 000 km d’altitude à la verticale de l’équateur et assurera, avec encore plus de précision, sa mission de surveillance de l’atmosphère terrestre. Les images de l’Europe, de l’Atlantique Nord et de l’Afrique, renvoyées toutes les 5 à 15 minutes en meilleure définition qu’auparavant, permettront de modéliser et de mieux comprendre l’activité climatique de la terre et ainsi améliorer les prévisions, en détectant de manière précoce les phénomènes météorologiques extrêmes, comme par exemple les orages susceptibles de donner naissance à des épisodes méditerranéens. Il est alors possible de donner plus rapidement l’alerte, afin que les pouvoirs publics puissent prendre des dispositions pour éviter que l’aléa climatique ne se transforme en catastrophe.
La centre spatial de Cannes Mandelieu et l’entreprise Thales Alenia Space sont les héritiers d’une longue tradition industrielle dans une région, le Côte d’Azur, en étant partiellement dépourvue. En 1929 l’industriel Étienne Romano et ses associés implantent, entre la mer et ce qui deviendra l’aérodrome de Cannes Mandelieu, un hangar pour construire des hydravions destinés à l’armée française. En 1937, les Chantiers aéronavals Étienne Romano sont nationalisés par le gouvernement du Front populaire et entrent dans la nouvelle Société nationale des constructions aéronautiques du sud-est (SNCASE), alors qu’après la défaite de juin 1940 et jusqu’en 1942 Cannes, située en zone libre, devient le refuge des chercheurs en aéronautique. Après la Seconde Guerre mondiale, l’usine abandonne l’aéronautique pour la construction de missiles destinés à la force de dissuasion française voulue par le général de Gaulle. En 1957 la SNCASE fusionne avec la Société nationale des constructions aéronautiques du sud-ouest pour former Sud-Aviation. Puis dans la foulée de la création du CNES en 1961 s’opère une diversification dans le domaine spatial, sanctionnée en 1970 par la naissance d’Aérospatiale, dont l’usine de Cannes constitue le pôle satellites. Cette activité devient progressivement majoritaire au service de l’observation météorologique, du secteur des télécommunications ou de celui de la défense, alors que le site passe successivement dans le giron des sociétés Alcatel Space en 1998, Alcatel Alenia Space en 2005, puis Thales Alenia Space en 2007. L’aventure météorologique de l’usine cannoise est loin d’être achevée puisqu’après le lancement, prévu en 2015, du MSG 4, ultime satellite Meteosat de seconde génération, ceux de la troisième génération, baptisés MTG, doivent prendre le relais à partir de 2021. Ces six futurs satellites, dont la conception et l’assemblage seront réalisés par Thales Alenia Space, constitueront un saut technologique, car ils disposeront de nouvelles capacités de sondage infrarouge et de détection des éclairs, dans l’optique de donner le plus rapidement possible l’alerte en cas d’orages violents. Ils permettront en outre une meilleure surveillance de la qualité de l’air.
Avec Airbus Helicopters, implanté à Marignane dans les Bouches-du-Rhône, Thales Alenia Space est l’un des deux grands donneurs d’ordre d’une filière aéronautique et spatiale tournée vers l’international et occupant environ 18 000 personnes dans la région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur au sein de près de deux cents entreprises. Les emplois offerts sont de surcroît très qualifiés.
Bibliographie
- Delphine Artaud et Samuel Ettouati, « 18 100 emplois dédiés à la filière aéronautique et spatiale en 2013 » INSEE Analyses PACA, n° 20, 2015.
- Yves Bouvier, « L’européanisation d’une industrie de souveraineté : la trajectoire des constructeurs français de satellites depuis les années 1960 », Entreprises et Histoire, 2021 / 1, n° 102, p. 43-53.
- Sylvie Moncieu (dir.), Du ciel à l’espace. 80 ans de passion. Site de Cannes 1919-1999, s. l., Éditions Version latine, 1999.
Transcription
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