La saison touristique 2020 en PACA : bilan dressé par François de Canson, Président du Comité régional du tourisme
- Vitesse de lecture: 1 x (normal)
Infos
Résumé
François de Canson, Président du Comité régional du tourisme PACA, dresse le bilan de la saison estivale. Il fait preuve d'optimisme en dépit de l'épidémie de COVID-19 car la clientèle française a pallié la carence de touristes étrangers. Mais il relaie aussi les inquiétudes des acteurs du tourisme pour l'arrière saison qui commence. L'État et la Région PACA ont soutenu financièrement ce secteur d'activité qui représente 10% des emplois régionaux. Ses propos sont illustrés par un reportage mené sur les plages de Cannes, où à l'automne les touristes, beaucoup moins nombreux qu'à l'accoutumée, sont majoritairement des retraités français.
Date de diffusion :
23 sept. 2020
Éclairage
- Contexte historique
- Articles utilisant cette vidéo
- Parcours thématiques
Informations et crédits
- Type de média :
- Type du document :
- Collection :
- Source :
- Référence :
- 00553
Catégories
Thèmes
Lieux
Personnalités
Éclairage
Éclairage
- Contexte historique
- Articles utilisant cette vidéo
- Parcours thématiques
Contexte historique
ParDocteur en Histoire contemporaine, Post-doctorant à Aix-Marseille Université
Publication : 2022
François de Canson, président du comité régional du tourisme (CRT) Provence Alpes Côte d’Azur est interrogé, le 23 septembre 2020, afin de tirer un premier bilan de la saison estivale. Le confinement du printemps, consécutif à la crise sanitaire du COVID-19, a totalement annihilé l’avant-saison, et l’automne ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. Pour lutter contre la recrudescence des infections, le ministre de la Santé, Olivier Véran, s’apprête en effet à annoncer le placement de la métropole Aix-Marseille- Provence en « zone d’alerte maximale » avec comme conséquence la fermeture des bars et restaurants. Depuis la mi-août, plus de vingt départements, dont tous ceux de la côte méditerranéenne, sont classés en « zone de circulation active du virus », ce qui permet, le cas échéant, aux préfets de fermer les établissements dits « non essentiels » voire d’instaurer un confinement local.
La saison estivale a cependant été sauvée. En juin la limitation des déplacements dans un rayon de 100 kilomètres autour du domicile est levée et des hébergements touristiques, comme les campings ou les villages vacances, réouvrent leurs portes. Les restrictions pesant sur les bars et restaurants disparaissent également graduellement. La filière touristique bénéficie en outre d’une mobilisation massive de l’État et des collectivités territoriales en sa faveur. Dès le mois de mai, le Premier ministre, Édouard Philippe, dévoile un plan de relance pour le secteur, doté de 18 milliards d’euros. La Région apporte également un soutien financier, par son propre plan de relance, qui permet par exemple au CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur de lancer une importante compagne de publicité intitulée « On a tous besoin du Sud ». Il s’agit de retenir la clientèle régionale et d’attirer la clientèle française, principal vecteur de la relance d’un secteur économique victime d’un effondrement inédit en temps de paix. L’enjeu est de taille, puisque, Corse exceptée, cette région est celle dans laquelle le tourisme a proportionnellement le poids économique le plus important. Près de 14% de son PIB en dépend contre 8% à l’échelle nationale. Malgré une large part de travailleurs indépendants et de saisonniers, le secteur occupe environ un actif sur dix. La proportion des professionnels du tourisme est en outre beaucoup plus élevée dans certains bassins d’emploi, comme par exemple les zones de montagne. Provence-Alpes-Côte d’Azur est la troisième région touristique française, après l’Ile-de-France et Auvergne Rhône-Alpes. En 2019, elle a été le réceptacle de 30 millions de séjours touristiques, dont près de 7 millions ont été réalisés par des étrangers. La région doit cette forte attractivité à l’envie des touristes de s’y rendre mû par des représentations extrêmement positives, à une bonne accessibilité, à une large capacité d’hébergement, résidences secondaires comprises, mais aussi à la diversités des activités proposées en toutes saisons. Au balnéo-héliotropisme côtier répond la quiétude de la Provence intérieure et des Alpes du Sud. Le tourisme de montagne ne se limite d’ailleurs plus aux séjours hivernaux dans les stations de ski, car les paysages et les activités nature attirent de la clientèle toute l’année et sur un périmètre plus large. La longue histoire de la Provence et du Comté de Nice a également forgé un riche patrimoine culturel, en partie classé sur la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO.
Les résultats touristiques régionaux 2020 font cependant apparaître un bilan très contrasté. La campagne et la montagne ont connu une hausse de fréquentation, car la nature est apparue, à de nombreux Français, comme un refuge salvateur face à la pandémie, et un exutoire après de longues semaines de confinement. A contrario, l’hôtellerie de luxe de la Côte d’Azur a fortement souffert de l’absence de la très rentable clientèle internationale extra-européenne et de l’effondrement du tout aussi rémunérateur tourisme d’affaires et événementiel. Le 73e Festival de Cannes ou le Grand Prix de Formule 1 de Monaco, à résonnance mondiale, ont été purement et simplement annulés. La fréquentation des espaces urbains est également en net retrait, mais les villes situées sur le littoral méditerranéen ont moins subi ce désamour, voire ont su tirer leur épingle du jeu. Marseille a en effet constitué une destination phare de l’été 2020, compensant la chute vertigineuse de l’arrivée de ses croisiéristes étrangers par l’accueil de 80 % de clientèle française. Facilement accessible par la route et le rail depuis les agglomérations lyonnaise ou parisienne, la cité phocéenne continue à tirer les bénéfices d’un changement d’image amorcé en 2013 lorsqu’elle fut, pour un an, capitale européenne de la culture.
Bibliographie
- Sylvette Avallet (dir.), Le tourisme en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Évolution de la filière et impacts de la crise sanitaire, GIP Carif-Oref Provence-Alpes-Côte d’Azur, 2021. (https://publications.cariforef-provencealpescotedazur.fr/IMG/pdf/co_ga3_web.pdf )
- Rémy Knafou, Réinventer le tourisme. Sauver nos vacances sans détruire le monde, Paris, Éditions du Faubourg, 2021.
- Sébastien Samyn, Consommation touristique. Provence-Alpes-Côte d’Azur, 3e région de France, INSEE Dossier Provence-Alpes-Côte d’Azur n° 8, Juin 2018.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Olivier Gerbi
Bonsoir François de Canson.
François (De) Cason
Bonsoir.
Olivier Gerbi
Merci d’être avec nous.Vous êtes le Président du comité régional de tourisme.Alors cet été les touristes étaient très présents dans le Sud de la France, chacun a pu le constater, surtout à Marseille.Et le bilan est sans appel, c’est la clientèle française qui a sauvé la saison estivale hein ?
François (De) Cason
On a fait une saison exceptionnelle.On a mené une campagne de promotion avec la région : « On a tous besoin du Sud ». On est allé chercher la clientèle française et les résultats sont là : plus 24% en volume sur le mois de juillet, plus 29% du 1er au 17 août.Et puis on passe en zone rouge, c’est la crise, tout s’effondre et c’est là où il faut être fort et c’est là où la Région a injecté beaucoup d’argent pour permettre aux professionnels du tourisme d’essayer de tirer leur épingle du jeu.
Olivier Gerbi
Alors le tourisme dans notre région ça représente à peu près 10% des emplois ?
François (De) Cason
C’est 20 milliards d’euros, c’est 14% du PIB, c’est 143 000 emplois non délocalisables.
Olivier Gerbi
Alors votre plan de promotion de relance pour l’arrière-saison ?
François (De) Cason
Alors on a un nouveau plan de promotion, effectivement on va mener une nouvelle campagne en automne et en hiver.On va montrer que dans les Alpes, en hiver, on peut découvrir des stations de ski, c’est le deuxième domaine skiable de France.Et puis en automne les Alpes aussi c’est un domaine flamboyant comme le Canada et à Noël la Provence est une terre de tradition, il faut donner l’envie à la clientèle française de continuer à venir chez nous.
Olivier Gerbi
Le Ministre de la santé doit annoncer un tour de vis pour Marseille et peut-être pour la région. Ca ne va pas arranger le taux d’occupation dans les hôtels ça ?
François (De) Cason
Effectivement ça ne va pas arranger mais je crois qu’il faut plaider l’équité.Il faut être respectueux des gens qui respectent, il faut faire en sorte que les gens qui se comportent bien puissent travailler.Il ne faut pas qu’il y ait les mêmes restrictions à Marseille qu’à Toulon, à Collobrières que dans le Vaucluse.Je crois qu’il y a une véritable politique à mener, une politique qui dise enfin où est le risque et comment on doit se comporter.
Olivier Gerbi
François de Canson, j’aimerais que l’on prenne à présent l’exemple de Cannes, là aussi avec le rebond de l’épidémie le doute s’installe pour les 6 mois à venir.Des établissements haut de gamme pourraient même fermer leur porte plus tôt cette saison, faute de clients. Quant au tourisme d’affaire la filière est elle aussi en difficulté.Reportage Leslie Benzaquen et Audrey Lali, et on se retrouve tout de suite après.
Leslie Benzaquen
À la plage du Palais des festivals, tous en conviennent : il y a bien moins de monde que les années passées.Les touristes, eux sont pour la plupart français.Ces retraités des Hauts-de-France viennent depuis 23 ans à Cannes passer ici le mois de septembre.En cette fin d’été, ils apprécient le calme et l’espace.
Vacancier 01
Vous voyez, je suis heureux là.
Vacancière 01
Dû au confinement, ben c’est encore mieux cette année parce qu'on a beaucoup d’Italiens qui, avant, ils venaient et que cette année on n’a pas, peut-être peur du COVID, je ne sais pas.
Leslie Benzaquen
Cette année, en raison de la crise, certains hôtels ont cassé leur prix en septembre.Ce couple d’amoureux venu de Paris a eu une belle promotion.
Vacancier 02
Ils proposaient une offre d’avoir 4 nuits en fait pour 3 payées avec mini bar inclus et petit déjeuner inclus également. Donc c’est ça qui nous a un peu incité aussi à aller dans cet hotel là.
Leslie Benzaquen
À quelques mètres de là, de retour sur le bitume, la réalité est tout autre, l’absence de touristes se ressent.Pour les gérants de restaurants, si le mois d’août a été sauvé, septembre s’annonce catastrophique.
Marie-Estelle Saltalamacchia
Habituellement on a des congrès.Donc la plaisance qui a été annulée, on a d’autres congrès, on ne sait pas s’ils vont avoir lieu ou pas.Donc on attend de savoir et puis là on n’a quand même pas beaucoup d’étrangers qui sont là et les Français. Bon, évidemment on est en zone rouge donc je les comprends un peu.
Leslie Benzaquen
Même son de cloche pour les vendeurs d’articles de plage et de cartes postales.Ils espèrent que cette saison contrastée ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir.
Olivier Gerbi
Donc là on vient de voir l’exemple de Cannes. Mais les voyages d’affaires souffrent aussi normalement de cette crise sanitaire ?
François (De) Cason
Il est évident que le monde de la nuit, l’événementiel, la croisière sont les secteurs qui sont le plus touchés aujourd’hui, ces secteurs qu’il faut bien évidement aidés.Je crois que le plan de relance qui va être porté par l'État, le plan de relance qui va être porté par la Région, vont être des moments stratégiques, importants. Il faut aider le monde du tourisme, c’est capital pour l’avenir de notre région.
Olivier Gerbi
Merci infiniment, François de Canson, d’avoir répondu à nos questions.
Sur les mêmes thèmes
Date de la vidéo: 28 févr. 1990
Durée de la vidéo: 04M 37S
Paul Carpita présente Le Rendez vous des quais
Date de la vidéo: 19 avr. 1967
Durée de la vidéo: 03M 44S
Les nouvelles installations du Port autonome de Marseille
Date de la vidéo: 30 nov. 2005
Durée de la vidéo: 03M 06S
Le parc national des Ecrins, entre préservation et développement touristique
Date de la vidéo: 06 oct. 1979
Durée de la vidéo: 02M 35S