L'application de l'armistice à l'empire

30 juillet 1940
02m 39s
Réf. 00402

Notice

Résumé :

Dans ce discours, le général de Gaulle s'adresse aux responsables et à la population des colonies françaises ; il exprime ses craintes quant au sort des colonies si elles suivent la politique de Vichy, et engage les responsables coloniaux à refuser l'armistice et à poursuivre la lutte aux côtés de la France Libre.

Type de média :
Date de diffusion :
30 juillet 1940
Type de parole :
Lieux :

Éclairage

Bientôt disponible.

Transcription

Charles de Gaulle
L'une des premières conséquences des abominables armistices sera la désaffection et probablement la révolte des indigènes de l'Empire. Enfin, quelle va être la situation économique de nos malheureuses colonies sous le régime des armistices ? Coupées de la mer par le blocus, où vont-elles se ravitailler ? Où vont-elles exporter ce qu'elles produisent ? C'est un épouvantable désordre qui s'annonce, une affreuse misère qui menace. Comment, dans ce désordre, dans cette misère, se maintiendrait l'autorité de ceux qui ont la charge d'administrer ? Dans les soulèvements à craindre, quels graves dangers risquent les Français et les Françaises de nos colonies ? Eh bien, puisqu'il est prouvé que les hommes qui se soignent à Vichy sont les instruments asservis des volontés de l'ennemi, j'affirme, au nom de la France, que l'Empire ne doit pas se soumettre à leurs ordres désastreux. J'affirme, au nom de la France, que l'Empire français doit rester, malgré eux, possession de la France. Hauts-Commissaires, Gouverneurs généraux, Gouverneurs, Administrateurs, Résidents de nos colonies et de nos protectorats, votre devoir envers la France, votre devoir envers vos colonies, votre devoir envers ceux dont les intérêts, l'honneur, la vie dépendent de vous, consiste à refuser d'exécuter les abominables armistices. Vous êtes les gérants de la souveraineté française actuellement en déshérence. Déjà, plusieurs d'entre vous se sont unis à moi pour continuer la guerre aux côtés de nos alliés. Ceux-là seront secourus. Mais j'en appelle aux autres, au besoin, j'en appelle aux populations, Français de la nouvelle France, de la France d'outre-mer, vous, les hommes libres, vous les hommes jeunes, vous les hommes courageux, soyez dignes de la France nouvelle, libre, jeune, courageuse qui sortira de la victoire.