Appel à continuer la lutte
Notice
Le maréchal Pétain vient d'accepter les exigences de l'ennemi, le général de Gaulle dévoile ce qu'elles signifient dans une allocution diffusée par la BBC. Il affirme que la France, dans ses profondeurs, ne peut que refuser un tel accord. Il appelle les militaires, les ingénieurs et les ouvriers français à le rejoindre afin de continuer la lutte.
Éclairage
De Gaulle dénonce l'iniquité d'un armistice sollicité alors que toutes les possibilités de poursuivre la lutte n'avaient pas été épuisées, puis accepté malgré les conditions draconiennes imposées par les vainqueurs, allemand et accessoirement italien. Apparaît ici dans le discours gaullien un thème qui en demeurera un pilier fondamental au long de la guerre puis à la Libération - au moment de la reddition des comptes : avoir accepté l'armistice est et demeurera la tache indélébile de toutes celles et tous ceux qui n'auront pas su être de "bons Français". De Gaulle poursuit en appelant au sursaut pour refuser la servitude et sauver l'honneur, puis afin de reprendre la lutte dans l'Empire et aux côtés des Alliés. Il reprend l'argumentaire développé le 18 juin et invite les militaires français à le rejoindre. Elément nouveau, les ingénieurs et les ouvriers sont également sollicités sans que le Général précise qu'ils soient "spécialistes des industries d'armement" - cette précision figurait dans l'appel du 18 juin. Surtout, aux yeux de De Gaulle, ces militaires, ingénieurs et ouvriers sont les représentants des "hommes", "femmes", "jeunes gens" et "enfants" de France qui, "innombrables" ne se résignent pas. En d'autres termes, le glissement est amorcé vers une France libre conçue comme un mouvement non seulement militaire mais également politique et à vocation de rassemblement national, une France libre où "brille et brûle la flamme de la Résistance française".