Le Malade imaginaire de Molière, mis en scène par Jean-Marie Villégier
Notice
Extrait de la scène 5 de l'acte II : introduit chez sa bien-aimée Angélique et son père Argan sous le costume d'un maître à chanter, le jeune Cléante emploie le détour d'un petit opéra impromptu pour faire connaître ses sentiments à la jeune fille et apprendre d'elle ses intentions.
Éclairage
Dernière comédie de Molière, qui mourut à l'issue de la quatrième représentation, Le Malade imaginaire vient clore la période la plus douloureuse de la carrière du dramaturge : malade des poumons, agité d'une toux permanente, il s'est brouillé avec Lully, qui avait signé avec lui une longue série de comédies-ballets couronnées de succès. C'est donc avec Marc-Antoine Charpentier, par ailleurs auteur d'un célèbre Te Deum, que Molière s'associe en 1673 pour ses retrouvailles avec le genre. Mais l'intervention de Lully, qui obtient du roi un monopole sur les spectacles musicaux, l'oblige à réduire les partitions à douze instrumentistes et six chanteurs, et empêche la création de la pièce à la Cour. C'est donc un Molière physiquement et socialement diminué qui crée le rôle d'Argan, passant outre les recommandations des médecins qui lui prescrivent le repos.
La partition de Charpentier, que l'on avait crue perdue, est retrouvée dans les archives de la Comédie-Française à la fin des années 1980. William Christie décide alors d'en diriger l'exécution avec son orchestre baroque Les Arts Florissants. Il s'associe avec le metteur en scène Jean-Marie Villégier, avec lequel il venait de présenter avec succès Atys, l'opéra de Lully et Quinault. Le Malade imaginaire est donc joué au Théâtre du Châtelet, avec l'intégralité de ses ballets et de ses parties musicales, en 1990, en costumes d'époque et sur des chorégraphies baroques de Francine Lancelot, dans une démarche de reconstitution archéologique des spectacles parisiens au temps du Roi-Soleil.