L'Amour médecin et Le Sicilien ou l'Amour peintre de Molière, mis en scène par Jean-Marie Villégier

15 avril 2005
02m 16s
Réf. 00286

Notice

Résumé :

Alternant avec plusieurs brefs extraits de L'Amour médecin (acte III scène 6, acte II scène 5 et acte III, scène 8), interviews du comédien Loïc Corbery, qui décrit la pièce comme un divertissement léger, puis du metteur en scène Jean-Marie Villégier, qui souligne l'attaque qu'elle renferme contre toute forme de charlatanisme, puis du comédien Christian Gonon, qui insiste sur le rythme et l'énergie du spectacle.

Date de diffusion :
15 avril 2005
Source :

Éclairage

Courts divertissements composés pour des fêtes de Cour, L'Amour médecin et Le Sicilien ou l'Amour peintre font partie des nombreuses comédies-ballets produites par le duo Molière-Lully au cours de la décennie 1660-1670. Inventeurs du genre, ils s'inspirent des Italiens pour donner une unité fictionnelle aux divertissements royaux, qui étaient traditionnellement plus composites. Dans L'Amour médecin, Molière tourne en dérision la médecine, qui deviendra sa cible de prédilection. Cependant, à la différence des grandes comédies en cinq actes comme Tartuffe ou Le Misanthrope, ces pièces gaies et festives sont dépourvues de prétentions morales : elles servent avant tout de support à un spectacle que complètent des chants, des ballets et des parties instrumentales. Leur objectif est de réunir dans un même divertissement tous les arts scéniques afin de produire des effets aussi puissants que possible.

Afin de présenter ces pièces rarement jouées, le metteur en scène Jean-Marie Villégier et le chef d'orchestre William Christie ont réuni leurs talents une fois de plus, après le succès d'Atys en 1987 et du Malade imaginaire en 1990. Accompagnés par l'ensemble baroque Les Arts Florissants, qui surplombe la scène sur une petite estrade, les comédiens assument eux-mêmes la plupart des chants et des ballets, dans une mise en scène récréative et truculente dont la fantaisie ne diminue en rien la précision du jeu et la rigueur des musiciens. Aux décors colorés de L'Amour médecin, proches de l'univers des livres pour enfants, succède la scénographie rétro du Sicilien, qui évoque la comédie musicale hollywoodienne des années 1950.

Céline Candiard

Transcription

Présentatrice
La Comédie-Française renoue avec la comédie avec deux pièces et William Christie et son orchestre baroque font partie de l’aventure. Ils ressuscitent la musique d’origine, signé Lully. Sophie Jouve, Didier Dahan.
Journaliste
Il est bien de son temps, c’est le petit nouveau du théâtre français. Loïc Corbery s’apprête, non pas seulement à jouer ses premiers rôles, mais aussi à chanter dans deux comédies-ballets de Molière en vogue sous Louis XIV.
Loïc Corbery
On est dans la farce, on est dans la légèreté, mais c’est une pièce qui a été écrite pour ça, pour le plaisir. Une pièce pour donner du plaisir au plus grand roi du monde.
(Musique)
Journaliste
Dans l’ouverture de L’Amour médecin, le voilà dans la peau de ce roi Soleil. Roi mécène qui impose à Molière et Lully de travailler ensemble.
Loïc Corbery
Ah Madame, jusqu’à la mort, je n’ai point de plus forte envie que d’être à vous, et je vais le faire paraître dans ce que vous m’allez voir faire.
Journaliste
Drôle de collaboration d’un Lully musicien baroque, et d’un Molière sous son visage le plus burlesque.
Loïc Corbery
J’ai reconnu que c’était de l’esprit qu’elle était malade, et que tout son mal ne venait que d'une imagination déréglée.
Comédien 1
Dis tes petites pensées à ton petit papa mignon, courage.
Jean-Marie Villegier
Les lieux communs de la farce sont présents, mais il le fait pour aussi dire quelque chose sur la médecine et plus généralement, sur tous ceux qui font commerce de la crédulité humaine.
Comédien 2
Il vaut mieux mourir selon les règles que d’en réchapper contre les règles.
Journaliste
Une pièce qui, à l’époque, a rendu les médecins furieux. Mais ravi le Roi, amateur de spectacles festifs et carnavalesques. Jouer plusieurs personnages tout en dansant et en chantant. Un vrai défi pour les comédiens d’aujourd'hui.
Christian Gonon
C’est physique, donc on transpire, on y va, il y a beaucoup de générosité. Et puis, ça fuse, ça fuse, c’est rythmé.
Journaliste
Voici donc cet Amour médecin que le public a pu découvrir en 1665, un Molière-Lully entre farce et raffinement qui plaisait autant à la cour du roi qu’au peuple de Paris.