Rétrospective sur le TNS et arrivée de Jean-Louis Martinelli à la direction
Notice
Une petite rétrospective des directeurs du Théâtre National de Strasbourg de Hubert Gignoux jusqu'à Jean-Louis Martinelli permettent de saisir la situation du TNS au début du mandat de Martinelli. Ce dernier explique ensuite son projet pour le théâtre.
Éclairage
Jean-Louis Martinelli (1951-) arrive à la direction du Théâtre National de Strasbourg en 1993. Cela fait alors 25 ans que le TNS existe sous la forme d'un Théâtre National et 46 ans si l'on prend en compte l'époque du Centre Dramatique de l'Est, premier centre dramatique de France, qui donna naissance au TNS. Le premier directeur du TNS, Hubert Gignoux, metteur en scène et comédien français qui participa activement à la décentralisation théâtrale en France, avait abandonné son poste en 1971 à cause des difficultés financières rencontrées. Son successeur, Jacques Fornier, avait fait de même un an plus tard en 1972. Il semble qu'au cours des décennies, la situation n'ait pas toujours été plus simple pour les directeurs du TNS, qui sont aussi contractuellement les directeurs de l'Ecole d'Art Dramatique du TNS. De 1972 à 1974, c'est André-Louis Perinetti qui dirige l'établissement, avant de partir pour le Théâtre National de Chaillot à Paris. Michel Guy, alors secrétaire d'état à la culture nomme Jean-Pierre Vincent à la tête du TNS. Jusqu'en 1983, il occupe le lieu avec des expériences théâtrales, tentant de mêler politique et esthétique. Il met notamment en scène Germinal, projet sur un roman d'après Emile Zola, ou Vichy-Fictions et Violences à Vichy de Bernard Chartreux. En 1983, il est nommé administrateur de la Comédie-Française, et c'est Jacques Lassalle qui le remplace au TNS. Il mène une politique plus recentrée sur les classiques, sans négliger l'écriture contemporaine ; son premier spectacle en tant que directeur est d'ailleurs Tartuffe de Molière avec Gérard Depardieu. Il inaugure également une nouvelle salle, plus petite, destinée à accueillir la création de jeunes auteurs contemporains, qu'il nomme « salle Hubert Gignoux » en hommage au premier directeur du TNS. Il est à son tour nommé administrateur de la Comédie-Française en 1990, et laisse alors sa place à Jean-Marie Villégier qui privilégie un répertoire classique et pré-classique, en essayant notamment de faire découvrir des œuvres oubliées. Il quitte ses fonctions en 1993.
Jean-Louis Martinelli reste directeur du TNS sept ans, jusqu'en 2000. Il met en place une troupe d'acteurs permanente et des auteurs associés. De 1996 à 1997, le Théâtre et l'école subissent d'importants travaux de rénovation qui obligent la troupe, les élèves et l'équipe du théâtre à déménager. Jean-Louis Martinelli s'attache à mettre en scène des auteurs contemporains durant son mandat, tels que Bernard-Marie Koltès (Roberto Zucco, 1995) ou Heiner Müller (Germania 3, 1997). Après lui viendront Stéphane Braunschweig puis Julie Brochen, qui dirige actuellement le théâtre et l'école.