Présentation du 47e festival d'Avignon par Bernard Faivre d'Arcier

10 juillet 1993
02m 47s
Réf. 00103

Notice

Résumé :

Bernard Faivre d'Arcier, qui vient de reprendre la direction du festival, présente le 47e festival d'Avignon (1993) : le nombre de spectacles et de représentations, les problèmes budgétaires, le trac qu'il éprouve avant les premières et enfin la programmation de cette année.

Date de diffusion :
10 juillet 1993
Source :
FR3 (Collection: LE SOIR )

Éclairage

Bernard Faivre d'Arcier reprend la direction du festival d'Avignon en 1993, pour la 47e édition. Il avait déjà occupé ces fonctions de 1980 à 1984, au moment où le festival s'était constitué en association loi 1901, remplaçant Paul Puaux qui prenait alors la direction de la Maison Jean Vilar, tout juste créée. En 1984, il avait démissionné suite à des tensions de plus en plus insoutenables entre les différents soutiens politiques et financiers du festival (la mairie d'Avignon, la région, le département et le Ministère de la culture).

Ce deuxième mandat dure jusqu'en 2003, où Bernard Faivre d'Arcier cède la place à Vincent Baudriller et Hortense Archambault. Au cours de ces dix ans de direction, il associe un pays à certaines programmations ; en 1994, le Japon, en 1997, la Russie, en 1998, la Corée et Taïwan et contribue à créer Theorem (Théâtres de l'Est et de l'Ouest - rencontres européennes du millénaire), projet qui vise à rassembler les théâtres et festivals d'Europe de l'Ouest et les metteurs en scène d'Europe centrale et orientale. Il continue ainsi le travail d'ouverture du Festival d'Avignon à la création étrangère et plus particulièrement européenne, entamé notamment par Alain Crombecque.

L'édition de 1993 que présente ici Bernard Faivre d'Arcier est très riche, comme c'est déjà le cas depuis quelques années, avec 57 spectacles. On est bien loin de la première semaine d'art en Avignon, où Jean Vilar présentait 3 spectacles. Elle se déroule sur plus de trois semaines, du 9 juillet au 2 août 1993.

Sidonie Han

Transcription

Présentateur
Ce 47ème Festival d’Avignon a été marqué par un changement à sa tête. En fait, il s’agit d’un retour, puisque son nouveau directeur Bernard Faivre d’Arcier avait déjà présidé à ses destinées au début des années 80. Il dit à Dominique Poncet comment il voit ce festival 93 sans cacher que lui aussi, comme les comédiens, il connaît le trac.
Bernard Faivre d’Arcier
Le programme est très abondant, très copieux, puisqu’il y a 400 représentations, 57 spectacles différents, donc c’est un festival abondant. Les finances devaient aller en proportion, malheureusement, on nous a annoncé des réductions budgétaires alors que le programme était déjà fait, que même l’allocation était déjà ouverte de la part de l’Etat. C’est un collectif budgétaire qui touche tous les théâtres de France et de Navarre et aussi de la région. Région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui voit son budget culturel réduit, qui a réduit aussi ses subventions de 15%. J’espère que ce n’est que pour cette année. Ça marche bien, parce que d’une part on doit louer suffisamment de places à l’avance, donc à l’heure actuelle 60% un petit peu du public escompté donc 60000 places. Mais en même temps, on a augmenté les jauges disponibles sur les capacités de places à vendre, de façon que toute personne venant à Avignon le soir trouve une place.
Dominique Poncet
Vous aussi, pour vous c’est un risque la cour d’honneur ?
Bernard Faivre d’Arcier
Bien sûr, c’est un risque et puis c’est un trac. En fait, les comédiens ont le trac, notamment lors de leur première, le festival a 45 ou 50 premières donc j’aurai 45 ou 50 fois le trac, ça c’est sûr. L’angoisse fait un petit peu partie du désire et du plaisir du théâtre. C’est vrai que nous prenons ce risque parce que ce festival n’est pas un festival de collections de spectacles qui existent déjà. Ça c’est beaucoup plus facile évidemment à organiser, mais ce n’est pas la vocation principale du festival d’Avignon et de Jean Vilar, de ses principes fondateurs. C’est un festival de créations donc un festival décidé sur des projets et les spectacles nous les découvrons au fur et à mesure des répétitions. A la limite, je découvre, comme tout spectateur, le spectacle enfin fait, celui donc sur lequel on a travaillé pendant des mois et des mois.
Dominique Poncet
Vous n’avez pas choisi la facilité, il n’y a pas de ce qu’on appelle des stars ?
Bernard Faivre d’Arcier
La seule star c’est le festival, ça c’est sûr, depuis très longtemps, depuis 47 ans. Donc j’ai jamais construit effectivement un spectacle autour d’une star mais autour d’une œuvre. Alors, l’œuvre peut être une star, c’est vrai que cette année il y a quand même une œuvre star qui est Dom Juan de Molière mis en scène par Jacques Lasalle et présenté par la Comédie-Française. Il y a aussi certains projets qui ont été construits autour d’acteurs, par exemple Philippe Caubère et d’autres encore, autour d’un auteur enfin, donc ce sont pas des stars mais ce sont d’abord des artistes. Et je préfère toujours parler d’artistes plutôt que de stars.