Electre de Sophocle, mis en scène par Antoine Vitez
Notice
Encadrées par deux extraits du spectacle (le dialogue entre Electre et le Précepteur au 2e épisode, les retrouvailles entre Electre et Oreste au 4e épisode), une interview de la comédienne Evelyne Istria qui souligne le caractère atemporel d'Electre, puis du metteur en scène Antoine Vitez qui évoque un poème de Ritsos, Oreste.
- Electre ( Sophocle - Auteur / Antoine Vitez - Mise en scène)
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Éclairage
L'histoire d'Electre tient une place à part dans le répertoire grec, car elle est la seule pour laquelle nous soient parvenues des pièces des trois grands tragiques : Les Choéphores d'Eschyle, l'Electre de Sophocle et l'Electre d'Euripide. Ainsi se superposent, pour la fille d'Agamemnon, trois poèmes tragiques où sa plainte fait entendre des accents différents.
Comme pour rendre compte de l'inépuisable richesse du personnage, Vitez consacre à la seule tragédie de Sophocle trois mises en scène successives : l'une en 1966 au Théâtre de Caen, au début de sa carrière ; la seconde en 1972 au Théâtre des Quartiers d'Ivry (voir ce document), où les cris d'Electre répondent à ceux des prisonniers politiques de la Grèce des colonels ; et la troisième en 1986, après la chute de la dictature militaire, dont il donne à voir les derniers soubresauts. Dans les trois mises en scène, le rôle d'Electre est assumé par la même comédienne, Evelyne Istria, comme pour figurer la permanence du personnage à travers les âges de la vie.
Pour sa troisième et dernière mise en scène de la pièce, dans un décor évoquant un intérieur de la Grèce contemporaine, Vitez fait évoluer des personnages d'apparence banale, transformant la tragédie de Sophocle en un drame familial où le chœur devient un groupe de trois voisines venues boire le café. Une radio donnant quelquefois à entendre le texte de Sophocle en grec ancien vient cependant rappeler le statut mythologique de l'histoire racontée, tandis qu'un vieil aveugle rappelant l'aède d'Homère tient la place du coryphée et assume en une psalmodie visionnaire la plupart des parties chorales.