Hommage à Manoel de Oliveira au Festival de Cannes
Notice
Lors de la cérémonie de clôture du 43e Festival de Cannes, Bernardo Bertolucci, président du jury, rend hommage à Manoel de Oliveira et à Andrzej Wajda. Manoel de Oliveira monte sur scène pour dire quelques mots.
Éclairage
Lors de l'amical salut que lui lance le Festival de Cannes en 1990, Manoel de Oliveira se déclare "le plus jeune cinéaste du monde", sans doute pour conjurer les honneurs au goût prématurément posthume. Il a 82 ans et une longue carrière derrière comme devant lui.
Entré dans le cinéma par un coup d'éclat esthétique et politique à 22 ans, en 1931, il inquiète le nouveau régime salazariste avec Douro Faina Fluvial, un court-métrage d'avant-garde lyrique sur le dur labeur des travailleurs sur les rives du Douro à Porto. S'éloignant du cinéma, il devient athlète, s'essaie à la comédie et travaille dans l'usine de son père. Aniki-bobo (1942) est aussi mal reçu que son premier film car les enfants y désobéissent à leurs parents.
Il tourne peu jusqu'à la chute de Salazar en 1974. En 1981, il adapte Francisca, d'une auteure qui l'inspirera durablement, Agustina Bessa-Luis. Tournant avec un petit groupe d'acteurs fidèles (Luis Miguel Cintra, Leonor Silveira, Leonor Baldaque) il ne s'interdit pas des incursions à l'étranger, avec John Malkovitch dans Le Couvent, Michel Piccoli dans Je rentre à la maison ou encore Catherine Deneuve dans Un film parlé.