La peintre Maria Elena Vieira da Silva
Notice
Entretien avec les artistes peintres Maria Elena Vieira da Silva et son époux Arpad Szenes dans leur maison. Ils évoquent la couleur, la télévision, la peinture.
Éclairage
Née à Lisbonne en 1908, Maria Elena Vieira da Silva ne cessera de faire le lien entre cette ville et ses azulejos qui hantent nombre de ses tableaux, et Paris, qu'elle gagne en 1928 pour y vivre jusqu'à sa mort en 1992. Elle quittera cependant l'Europe pendant la Seconde Guerre mondiale et demeurera au Brésil jusqu'en 1947.
Les tableaux de Vieira da Silva laissent deviner sa personnalité : secrète, mélancolique, cérébrale. Celle qui a suivi des cours de dessin dès onze ans ne cessera de se former, de rechercher, d'apprendre de nombreuses disciplines : peinture, sculpture, anatomie, gravure, tapisserie. Elle suivra à son arrivée à Paris des enseignements prestigieux : Dufresne et Friesz en 1928, l'académie de Fernand Léger et les cours de Bissière en 1929. En 1930, elle épouse le peintre hongrois Arpad Szenes, qu'elle ne quittera qu'à sa mort, en 1985. Admiratrice de Torres Garcia, Vieira da Silva est généralement classée parmi les peintres abstraits de la Seconde Ecole de Paris, où figurent notamment Pierre Soulages et Nicolas de Staël.
Reste que l'influence du cubisme est prégnante dans l'oeuvre de l'artiste, dans cette manière de renouveler les procédés de la figuration, avec des lignes de fuite, des jeux chromatiques et des mosaïques complexes évoquant un paysage urbain en terrasse. Habitée par la musique et la poésie, sa peinture vint notamment illustrer des travaux de Pierre Boulez et René Char.