Vera Chytilová, cinéaste tchèque
Notice
Suite à un extrait de son film Les petites marguerites, Vera Chytilová parle de ses sept d'années de chômage forcé après la sortie de ce film, puis de ses réalisations suivantes Le Jeu de la pomme et Fruit du paradis. Elle évoque aussi la situation difficile du cinéma tchèque actuel.
Éclairage
Vera Chytilová, née en 1929, fait partie de la génération des jeunes cinéastes tchécoslovaques qui prennent le relais des réalisateurs de la "génération de 1956" - déjà en rupture avec l'idéologie socialiste - et s'affranchissent, au début des années 60, des idéaux manichéens et didactiques de l'art officiel.
A côté d'anciens tels que Vojtech Jasny (Un jour un chat, 1963) ou Jan Kadár (La Boutique sur la Grand-Rue, 1965) émergent quelques personnalités qui vont rapidement constituer aux yeux du monde une "Nouvelle Vague" dont les audaces et la liberté de ton rappellent parfois celle qui vient de déferler sur la France. Figure majeure, Milo? Forman réalise L'As de pique (1963), Les Amours d'une blonde (1965) et Au feu les pompiers (1967). Au milieu d'autres noms (Jiri Menzel, Jaromil Jire?, Jan Nemec), Vera Chytilová est remarquée en 1963 avec Quelque chose d'autre avant de participer au succès du film collectif Les Petites Perles au fond de l'eau (1965) puis de triompher avec Les Petites Marguerites (1966). A cette période faste succède hélas le temps de la répression. Condamnée à l'exil (Forman) ou au silence (Chytilová), la nouvelle vague tchécoslovaque ne survivra pas à l'année 1968.