Mike Leigh, Naked
Notice
Mike Leigh répond aux questions de Michel Field sur son film Naked présenté au Festival de Cannes : il parle de l'ambivalence de son film et de son personnage principal, qui sont à l'image de celle de l'avenir de l'humanité, de sa volonté de s'intéresser aux gens ordinaires et de les filmer dans leur quotidien.
Éclairage
A la base du travail de Mike Leigh, cinéaste britannique né en 1943, une technique originale, le "devising", héritée de son expérience théâtrale et d'abord adaptée pour la télévision, permet de rendre compte de l'originalité de son oeuvre. Pas de scénario préétabli : à partir d'une trame sommaire, le metteur en scène travaille séparément avec chaque comédien, en une sorte d'improvisation créatrice qui lui permet d'être le seul à posséder un regard global sur le film en train de s'écrire.
A l'arrivée, le cinéma de Leigh est bel et bien inscrit dans la tradition sociale du cinéma britannique, même si les classes moyennes sont son univers de prédilection (High Hopes en 1988, Secrets et Mensonges, Palme d'or à Cannes en 1996).
L'essentiel ne réside pourtant pas tant dans la dénonciation politique que dans une mise à nu (Naked, 1993) très réfléchie des comportements humains à travers un certain nombre de situations qui tendent progressivement, de l'évocation du monde du spectacle (Topsy Turvy, 1999) au tableau de l'Angleterre des années 50 (Vera Drake, 2004) à une réflexion sur la traversée des apparences.