Les sylviculteurs en colère contre l'Etat
Notice
Les décrets publiés en mai 2009 par le Journal Officiel ne sont pas à la hauteur des promesses faites par l'Etat, quelques mois plus tôt, pour venir en aide à la filière sylvicole durement touchée par la tempête Klaus. A Uchacq-et-Parentis les sylviculteurs expriment leur colère.
Éclairage
Fin janvier 2009, la tempête Klaus s'abat sur les Landes. Moins de dix ans après Martin, c'est une nouvelle catastrophe pour la forêt qui commençait à peine à renaître. La tempête de 1999 aurait pu servir d'expérience mais la lenteur du déblocage des aides gouvernementales, en freinant l'exploitation des grumes, mit à nouveau la filière bois en péril.
Michel Barnier, alors ministre de l'Agriculture avait aussitôt annoncé un plan d'aide de plus d'un milliard d'euros dont 600 millions de prêts bonifiés garantis par l'État ; prêts destinés à financer l'extraction des grumes vers des aires de stockage. Près de quatre mois après la tempête, les subventions n'étaient toujours pas versées. L'exaspération des sylviculteurs était à son comble : ils manifestaient le 10 avril 2009 dans les rues de Bordeaux tandis que les pancartes fleurissaient sur le bord des routes.
Les décrets sont finalement publiés au mois de mai. Ils déçoivent largement les sylviculteurs dont le dossier n'est pas, leur semble- t- il, considéré à sa juste mesure par le ministère ; ils n'en sont informés que par le préfet, le ministre de tutelle faisant campagne pour le parlement européen.
Les taux de prêts garantis de l'État leur font aussi craindre un refus de financement de la part des banques. En outre, le plan gouvernemental doit attendre d'être avalisé par la Commission Européenne.
Devant tant de lenteurs, les exploitants perdent patience et en viennent à brader leurs bois avant qu'ils ne s'abîment. Ils sont alors doublement perdants, ne bénéficiant pas d'aides et vendant à perte. Le risque est alors grand de voir les sylviculteurs ne pas replanter et opter pour l'installation de panneaux solaires dont le rapport à l'hectare est de 2000 euros contre 100 euros pour le bois. Bruxelles autorisera finalement le plan gouvernemental et allouera une enveloppe de 109,4 millions d'euros via le Fonds de Solidarité de l'Union européenne. Mais il faudra encore attendre pour cela le mois de juin.
Aujourd'hui en 2011, l'Etat n'a pas encore versé l'intégralité des subventions promises.