Le mariage du vin de Tursan et du poulet jaune de Saint-Sever

Le vignoble du Tursan est indissociable de l'autre produit emblématique landais qu'est la volaille et notamment le poulet de Saint-Sever. Les deux produits se sont vus dotés de confréries, véritables groupes d'amateurs et de défenseurs de productions à forte valeur culturelle et sociale.

Ces confréries, celle du vin de Tursan et celle des Jabotiers de Saint-Sever (en référence au jabot des volatiles) se distinguent par leurs costumes et leurs insignes rituels qu'ils honorent lors de cette cérémonie en l'église de Geaune, connu comme un très bel édifice du XVe siècle.

La Commanderie des Chevaliers du Tursan a été créée en 1960, la Confrérie des Jabotiers en 1967, à la suite de l'attribution du label rouge au poulet fermier jaune de Saint-Sever en 1965. Ces confréries se réunissent plusieurs fois par an, lors de chapitres qui sont des temps de joyeuse convivialité gastronomique. Elles animent également les temps forts de la promotion des produits comme le salon "Festivolaille" à Saint-Sever.

Chaque année, les deux confréries défilent dans leurs habits respectifs, robes de velours noir, parements jaunes et rouges pour les Jabotiers, cape vert et or, brodée du T de Tursan pour les membres de la confrérie vinicole. Une grappe de raisin doré pour les uns, la médaille de la ville de Saint-Sever pour les autres pendant au bout de rubans en collier. Ils défilent ensemble pour maintenir des rapports privilégiés dans leur défense de valeurs communes, depuis leur mariage en 1967, aux côtés d'autres confréries gastronomiques et œnologiques gasconnes.

Les nouveaux membres intronisés "Jabotiers d'honneur" et "Fidèles Chevaliers-Compagnons" sont souvent des personnalités issues du monde du sport et notamment du rugby, de la course landaise, des média et du spectacle comme Mireille d'Arc, de la gastronomie comme Alain Dutournier ou leur voisin Michel Guérard.

Lors de leur intégration, les nouveaux membres de la Commanderie doivent jurer "de faire connaître, illustrer et défendre le vin de Tursan". Ceux de la Confrérie des Jabotiers jurent quant à eux "par les princes de la table de Chalosse et du Pays Landais, par le maïs doré qui est le fruit de nos plaines, par l'ancestral talent de nos femmes, de nos rôtisseurs et de nos sauciers, je jure fidélité à tout ce qui porte jabot !".

Bibliographie :

- SEILLAN, Georges, "Vignobles d'autrefois et vigne d'aujourd'hui en Chalosse", Bulletin de la Société Borda, 1995.

- SEILLAN, Georges, "Un vignoble landais du XIIe au XVIIIe siècle", Bulletin de la Société Borda, 1958.

- 52ème Congrès d'études régionales de la Fédération Historique du Sud-Ouest, 11 et 12 septembre 1999, Saint-Emilion. Vigne, vins et vignerons de Saint-Emilion et d'ailleurs, Talence : Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine, 2000.

- TAILLENTOU, Jean-Jacques, "Originalités du vignoble disparu des dunes du littoral landais (XVIIIe-XIXe)". Vignes, vins et vignerons de Saint-Émilion et d'ailleurs : actes du 52ème Congrès d'études régionales de la Fédération historique du Sud-Ouest tenu à Saint-Émilion, 2000

- SAINT-JOURS Bernard, La Bastide de Geaune en Tursan, Marseille : Laffitte, 1980.

- COMBRET Henri, Les vins gourmands du sud Aquitain, Escout : éd. de l'auteur, 1993.

- Collectif, Landes, Paris : Chritine Bonneton Éditeur, 1991.

- DION Roger, Histoire de la vigne et du vin en France, des origines au XIXe, Paris : Flammarion, 1977.