Signature d'une convention entre le département des Landes et Airbus industrie
Notice
Une convention visant à redynamiser le secteur aéronautique dans les Landes a été signée entre le Conseil général et le nouveau pôle de développement d'Airbus. Dans le cadre de la construction de l'A380, Airbus souhaite notamment encourager la formation professionnelle et ainsi améliorer la qualification des employés de la filière.
Éclairage
À la fin de l'année 2000, Airbus décide de lancer le programme de très gros-porteur long-courrier A3XX en le rebaptisant A380. Ce quadriréacteurs à double pont doit transporter plus de passagers que le Boeing 747 tout en consommant moins d'énergie. La fabrication des premiers éléments du caisson de voilure débute en janvier 2002. Les trois millions de pièces qui composent l'A380 proviennent de France, d'Allemagne, du Royaume-Uni et d'Espagne. Les principaux sites de production et d'assemblage français sont Nantes, Saint-Nazaire, Méaulte (Picardie) et Toulouse. Mais beaucoup de pièces secondaires ou intermédiaires sont sous-traitées par une multitude de petites entreprises. Au total, en 2002, le projet A380 prévoit un investissement de huit milliards de dollars minimum (près de vingt y seront finalement consacrés) et la mobilisation de 6 000 ingénieurs et techniciens. De tels chiffres suscitent l'intérêt des élus locaux disposant d'un potentiel de production dans le domaine aéronautique. C'est le cas des Landes avec deux entreprises majeures : Turbomeca à Tarnos (1 300 employés) et Potez à Aire-sur-l'Adour (200 salariés).
En juillet 2002, le socialiste Henri Emmanuelli préside à nouveau le Conseil général des Landes, comme il l'avait déjà fait de 1982 à 1997. Ancien ministre de la décentralisation et secrétaire d'État auprès de deux ministres de l'économie, Henri Emmanuelli connaît bien les milieux économiques et plus particulièrement les entreprises où l'État possède une forte participation. Très sensible au problème des délocalisations industrielles, il pense que la formation de la main-d'œuvre constitue l'une des clés de la préservation du tissu industriel national. Ses préoccupations rencontrent celles d'Airbus développement, un service du groupe créé afin d'améliorer la qualification de tous les employés de la filière. Airbus cherche aussi de nouveau partenaires, collectivités locales ou sous-traitants, afin de les faire participer au gigantesque effort de financement que nécessite le lancement de nouveaux appareils. Cette initiative sera récompensée quelques années plus tard au moment du programme A350 en 2006, car Airbus n'a plus les moyens de financer seul ce nouvel avion après les sacrifices consentis pour l'A380.
Bibliographie :
- SCIACCO, Gaëtan, "Airbus A380, le paquebot des airs", dans Midi-Pyrénées Patrimoine, Hors-série n° 2, "Toulouse, des avions et des hommes. Un siècle de succès aéronautiques", novembre 2010, p. 56-61.
- SPARACO, Pierre, Airbus. La véritable histoire, Toulouse : Privat, 2005, 374 p.