Landes : association airial aménagement territoire
13 décembre 1993
02m 06s
Réf. 00641
Notice
Résumé :
Association airial dans les Landes, pour l'aménagement du territoire, aide a l'implantation industrielle
Type de média :
Date de diffusion :
13 décembre 1993
Source :
France 3 Bordeaux (F3BX)
(Collection:
Aquitaine actualités
)
Personnalité(s) :
Lieux :
Éclairage
A.I.R.I.A.L., une belle appellation pour une association locale, un acronyme qui s’inspire de l’airial, espace de vie emblématique de la Haute Lande 1. De fait, le nom de cette Association Interdépartementale pour le Renouveau, l'Industrialisation et l'Aménagement de la haute Lande a été choisi en fonction des traditions du territoire. Un clin d’œil, en somme !
Ce groupement, qui rassemble 14 cantons (8 dans les Landes, 4 en Gironde, 2 en Lot-et-Garonne), a pour mission de coordonner les initiatives qui visent à revitaliser l'économie et la démographie de la Haute Lande. Un beau défi!
Ce pays, vivant presque exclusivement de la monoculture du pin maritime, et de ce fait longtemps dépendant des cours de la gemme et du bois, entame déjà, entre 1906 et 1936, un déclin démographique inéluctable avec la perte d’un quart de sa population (moins 25 752 habitants), plusieurs événements économiques et sociaux expliquant le phénomène : déclin du gemmage, pertes liées à la Grande Guerre et difficultés économiques des années 1920. Le second conflit mondial et le contexte des années d’après-guerre accentuent ensuite ces difficultés. La mécanisation du travail en forêt, la quasi disparition des activités liées au gemmage et les grands incendies qui ravagent le massif forestier entre 1940 et 1949 entraînent une nouvelle régression de la population de cette région évaluée à 4550 habitants.
Suite à ces grands incendies, le Ministère de l’agriculture engage alors, par l’ordonnance du 28 avril 1945 - relative à la mise en valeur des Landes de Gascogne -, 400 millions de francs pour réaliser des travaux urgents de construction de routes et d’aménagement, d’électrification des villages et d’alimentation en eau potable. Mais cela ne suffit pas.
Une autre expérience s’enclenche en 1958 avec la création de la Compagnie d’Aménagement des Landes de Gascogne (CALG) dont le but est la valorisation des domaines agricoles et forestiers mais l’arrivée de populations nouvelles ne freine toujours pas le déclin démographique puisque la zone perd encore environ 4000 habitants entre 1954 et 1968.
En 1963 est alors créée la DATAR (Délégation à l’Aménagement du Territoire) dont l’objectif est de rééquilibrer la disparité existante entre la région parisienne et les zones rurales françaises. Mais la Haute Lande reste à l’écart de ces mesures et de celles émises le 30 décembre 1967 dans le cadre des Plans d’Aménagement rural. On comprend dès lors que l’A.I.R.I.A.L., fondé en 1980 par Roger Duroure 2, qui pérennise les actions de valorisation du territoire élaborées antérieurement, soit bien accueillie. En effet, face au dépeuplement endémique des cantons septentrionaux du département, dès le milieu des années 1960 déjà, un processus d’approche intercommunale du développement, sous-tendu par la prise de conscience que le tourisme peut se développer sur ce territoire, avait été engagé avec la création, en 1970, du Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne.
Elu député en 1973, Roger Duroure lance alors, avec l’aide de quelques élus, une action de mobilisation qui aboutit à la création du Comité Economique des Landes de Gascogne (CELAG) mais, en 1975, la Haute Lande, en tant que territoire critique, ne bénéficie toujours pas des mesures particulières de l’État.
En 1977, le Schéma d’aménagement de la Haute Lande est élaboré en partenariat avec la préfecture de région mais il devient nécessaire d’approfondir la réflexion sur l’aménagement de la zone. La « Haute Lande » est dès lors précisément délimitée ; elle concerne une région économique relativement homogène qui couvre 14 cantons (soit 5 900 km2).
Au milieu des années 1970 émerge ainsi une volonté qui sera à l’origine d’un processus d’aménagement et de développement de plus grande ampleur. Cette politique porte d’ailleurs bientôt ses fruits puisque l’hémorragie démographique est jugulée : si l’on n’exploite plus la résine dans les pinhadars gravement touchés par les incendies d’après-guerre, de nouvelles activités se développent, liées au tourisme mais aussi à l’exploitation de ressources naturelles qui ne demandent qu’à être valorisées.
Bien irrigué par le bassin versant de l’Eyre, le secteur de Pissos s’enrichit alors d’une pisciculture, l’aviculture se développe en mettant à profit les grands espaces « en plein air » pour aboutir à la production de volailles labellisées et, avec le concours du Parc naturel régional des Landes de Gascogne, tout est mis en œuvre pour sensibiliser autochtones et nouveaux arrivants aux beautés de l’airial landais et à la conservation et la valorisation du patrimoine bâti, ce qui aboutira, en 2005, à la publication d’un livre blanc 3, un an juste après la naissance officielle du pays Landes de Gascogne 4 qui prolonge l’A.I.R.I.A.L. de Roger Duroure.
1) L’airial, mot gascon issu du latin area, aire », constitue une forme d’habitat caractéristique de la Grande Lande et demeure une composante majeure du paysage et du patrimoine culturel. Sur cet espace enherbé, sont disséminés de grands chênes, de petites dépendances et des maisons à ossature de bois, avec toiture à longs pans, orientées à l’est, parfois dotées d’un auvent.
2) Roger Duroure est un responsable socialiste landais, conseiller régional d'Aquitaine (1973-1986) et conseiller général de Mimizan (1979-1985), député des Landes de 1973 à 1986. Parlementaire en mission auprès du Premier Ministre en 1981-1982, il a remis un rapport préconisant le renforcement des liens entre la politique de la forêt et l'industrie du bois.
3) http://www.parc-landes-de-gascogne.fr/1-19064-Livre-blanc-sur-l-urbanisme-le-paysage-et-l-architecture.php
4) En 1999 un diagnostic exhaustif de la Haute Lande est réalisé par les services de l'A.I.R.I.A.L. en partenariat avec toutes les administrations et l'appui des préfectures. Il lance la voie vers la démarche de Pays créée par la loi Voynet. Les années 2002 - 2003 sont consacrées à l'élaboration de la Charte de Pays. Le 30 septembre 2003 l'arrêté du périmètre définitif du PAYS est signé, et le 28 Octobre 2004 est signé, à Labrit, le premier Contrat de Pays engageant l'Etat, la Région et le Pays des Landes de Gascogne sur des actions et des financements entre 2004 et 2006.
Bénédicte Boyrie-Fénié
Ce groupement, qui rassemble 14 cantons (8 dans les Landes, 4 en Gironde, 2 en Lot-et-Garonne), a pour mission de coordonner les initiatives qui visent à revitaliser l'économie et la démographie de la Haute Lande. Un beau défi!
Ce pays, vivant presque exclusivement de la monoculture du pin maritime, et de ce fait longtemps dépendant des cours de la gemme et du bois, entame déjà, entre 1906 et 1936, un déclin démographique inéluctable avec la perte d’un quart de sa population (moins 25 752 habitants), plusieurs événements économiques et sociaux expliquant le phénomène : déclin du gemmage, pertes liées à la Grande Guerre et difficultés économiques des années 1920. Le second conflit mondial et le contexte des années d’après-guerre accentuent ensuite ces difficultés. La mécanisation du travail en forêt, la quasi disparition des activités liées au gemmage et les grands incendies qui ravagent le massif forestier entre 1940 et 1949 entraînent une nouvelle régression de la population de cette région évaluée à 4550 habitants.
Suite à ces grands incendies, le Ministère de l’agriculture engage alors, par l’ordonnance du 28 avril 1945 - relative à la mise en valeur des Landes de Gascogne -, 400 millions de francs pour réaliser des travaux urgents de construction de routes et d’aménagement, d’électrification des villages et d’alimentation en eau potable. Mais cela ne suffit pas.
Une autre expérience s’enclenche en 1958 avec la création de la Compagnie d’Aménagement des Landes de Gascogne (CALG) dont le but est la valorisation des domaines agricoles et forestiers mais l’arrivée de populations nouvelles ne freine toujours pas le déclin démographique puisque la zone perd encore environ 4000 habitants entre 1954 et 1968.
En 1963 est alors créée la DATAR (Délégation à l’Aménagement du Territoire) dont l’objectif est de rééquilibrer la disparité existante entre la région parisienne et les zones rurales françaises. Mais la Haute Lande reste à l’écart de ces mesures et de celles émises le 30 décembre 1967 dans le cadre des Plans d’Aménagement rural. On comprend dès lors que l’A.I.R.I.A.L., fondé en 1980 par Roger Duroure 2, qui pérennise les actions de valorisation du territoire élaborées antérieurement, soit bien accueillie. En effet, face au dépeuplement endémique des cantons septentrionaux du département, dès le milieu des années 1960 déjà, un processus d’approche intercommunale du développement, sous-tendu par la prise de conscience que le tourisme peut se développer sur ce territoire, avait été engagé avec la création, en 1970, du Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne.
Elu député en 1973, Roger Duroure lance alors, avec l’aide de quelques élus, une action de mobilisation qui aboutit à la création du Comité Economique des Landes de Gascogne (CELAG) mais, en 1975, la Haute Lande, en tant que territoire critique, ne bénéficie toujours pas des mesures particulières de l’État.
En 1977, le Schéma d’aménagement de la Haute Lande est élaboré en partenariat avec la préfecture de région mais il devient nécessaire d’approfondir la réflexion sur l’aménagement de la zone. La « Haute Lande » est dès lors précisément délimitée ; elle concerne une région économique relativement homogène qui couvre 14 cantons (soit 5 900 km2).
Au milieu des années 1970 émerge ainsi une volonté qui sera à l’origine d’un processus d’aménagement et de développement de plus grande ampleur. Cette politique porte d’ailleurs bientôt ses fruits puisque l’hémorragie démographique est jugulée : si l’on n’exploite plus la résine dans les pinhadars gravement touchés par les incendies d’après-guerre, de nouvelles activités se développent, liées au tourisme mais aussi à l’exploitation de ressources naturelles qui ne demandent qu’à être valorisées.
Bien irrigué par le bassin versant de l’Eyre, le secteur de Pissos s’enrichit alors d’une pisciculture, l’aviculture se développe en mettant à profit les grands espaces « en plein air » pour aboutir à la production de volailles labellisées et, avec le concours du Parc naturel régional des Landes de Gascogne, tout est mis en œuvre pour sensibiliser autochtones et nouveaux arrivants aux beautés de l’airial landais et à la conservation et la valorisation du patrimoine bâti, ce qui aboutira, en 2005, à la publication d’un livre blanc 3, un an juste après la naissance officielle du pays Landes de Gascogne 4 qui prolonge l’A.I.R.I.A.L. de Roger Duroure.
1) L’airial, mot gascon issu du latin area, aire », constitue une forme d’habitat caractéristique de la Grande Lande et demeure une composante majeure du paysage et du patrimoine culturel. Sur cet espace enherbé, sont disséminés de grands chênes, de petites dépendances et des maisons à ossature de bois, avec toiture à longs pans, orientées à l’est, parfois dotées d’un auvent.
2) Roger Duroure est un responsable socialiste landais, conseiller régional d'Aquitaine (1973-1986) et conseiller général de Mimizan (1979-1985), député des Landes de 1973 à 1986. Parlementaire en mission auprès du Premier Ministre en 1981-1982, il a remis un rapport préconisant le renforcement des liens entre la politique de la forêt et l'industrie du bois.
3) http://www.parc-landes-de-gascogne.fr/1-19064-Livre-blanc-sur-l-urbanisme-le-paysage-et-l-architecture.php
4) En 1999 un diagnostic exhaustif de la Haute Lande est réalisé par les services de l'A.I.R.I.A.L. en partenariat avec toutes les administrations et l'appui des préfectures. Il lance la voie vers la démarche de Pays créée par la loi Voynet. Les années 2002 - 2003 sont consacrées à l'élaboration de la Charte de Pays. Le 30 septembre 2003 l'arrêté du périmètre définitif du PAYS est signé, et le 28 Octobre 2004 est signé, à Labrit, le premier Contrat de Pays engageant l'Etat, la Région et le Pays des Landes de Gascogne sur des actions et des financements entre 2004 et 2006.
Bénédicte Boyrie-Fénié
Bénédicte Boyrie-Fénié