Landes - Lotissement communal à Sabres
24 février 1970
01m 39s
Réf. 00617
Notice
Résumé :
Construction d'un lotissement communal a sabres
Type de média :
Date de diffusion :
24 février 1970
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Lieux :
Éclairage
Au tout début des années 1970, le département des Landes est en pleine mutation : fortement touché par la déprise démographique inhérente au contexte économique d’après-guerre, la population des cantons septentrionaux notamment a diminué fortement1. On part à Bordeaux, à Paris où les offres d’emplois sont encore nombreuses dans un pays qui vit les dernières années de l’exceptionnelle période nommée par les économistes les « Trente Glorieuses » ; on fuit une forêt dévastée par les grands incendies de 1949.
Le tableau est sombre et pourtant…Depuis quelques années, de nombreux plans tentent de valoriser le territoire2. Avec succès puisque la population augmente à nouveau. Sur la côte, les efforts de la MIACA3 portent déjà leurs fruits et les touristes européens envahissent, l’été, les stations balnéaires récemment aménagées ; dans l’arrière-pays, un nouveau type de tourisme se développe. À l’instar de ce qui se fait déjà depuis longtemps dans les pays nordiques, on valide la fondation d’un parc naturel destiné à préserver et promouvoir une culture locale et des modes de vie considérés comme appartenant désormais au passé ; au cœur de ce nouveau parc, qui couvre tout le bassin versant de l’Eyre, on crée Marquèze, le plus grand écomusée de France, un modèle du genre4.
C’est dans cette mouvance de restructuration du territoire, à Sabres, que les édiles locaux se penchent sur des projets nouveaux en ce début d’année 1970.
Or, s’il est bien de faire entrer les cantons forestiers de la Haute Lande dans le giron des sites touristiques pleins de promesses encore faut-il que le territoire puisse retenir par ailleurs ceux qui en maintiennent l’âme, les gens du cru. Outre les structures destinées au tourisme estival, il convient donc d’ancrer un habitat permettant de fixer dans les meilleures conditions – c’est-à-dire au meilleur prix – une population locale qui doit par ailleurs y trouver des emplois.
Construire, voir évoluer favorablement les courbes démographiques ou simplement juguler les départs devient, de fait, le souci majeur des élus. Comme ici, à Sabres, où le jeune maire, Jean Salinas, présente fièrement aux caméras les plans d’un tout nouveau lotissement grandement inspiré des « castors » landais5 qui abritent depuis deux décennies bientôt des primo-accédants de Mont-de-Marsan.
De bonne facture, d’un prix abordable, ces nouvelles habitations dotées d’un confort moderne ne sont pas sans rappeler, à y regarder de près, le plan des anciennes maisons landaises que l’on promeut sur le site de Marquèze. Mais l’eau chaude coule aux robinets et les robinets irriguent des cuisines rationnelles et - chose nouvelle au fond de la vieille Lande - des salles d’eau parfaitement équipées, alors que l’on vient d’électrifier les derniers quartiers excentrés.
Une révolution qui passe par les initiatives d’un staff d’élus animés par la même volonté de promouvoir un territoire fragilisé mais qui savent, dans ces années-là, qu’ils seront suivis, de manière concrète, au plus haut niveau6.
1) http://www.pays-landesdegascogne.org/Zoom-sur-le-pays/Le-Pays/Son-histoire
2) Notamment sous l’égide de la Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale (DATAR) qui prépare, impulse et coordonne les politiques d’aménagement du territoire menées par l’État. Dans une perspective de développement durable, l’action de la Délégation est guidée par un double objectif :
renforcer l’attractivité des territoires, assurer leur cohésion et leur équilibre dans une Europe élargie et dans un cadre partenarial avec les collectivités territoriales et les autres acteurs du développement local.
3) http://www.littoral-aquitain.fr/h%C3%A9ritage-miaca
4) Empreintes landaises : Inauguration du musée en plein air de Sabres (1969).
5) Empreintes landaises : Les castors landais (2002).
6) La France connaît alors une croissance moyenne de 5,3 / an.
Bénédicte Boyrie-Fénié
Bénédicte Boyrie-Fénié
Transcription
Journaliste
Sabres, un bourg de la Haute-Lande sur le bord de l'Eyre. En 1870, il y avait dans le canton 8 650 habitants. Ils ne sont plus que 5 960 groupés autour de cette place qui est le cœur de la cité.(Musique)
Journaliste
Mais cette ronde des enfants de l’école est peut-être la manifestation d’un espoir. Depuis quelques années en effet, les pouvoirs publics ont tenté avec le concours de toute la population d’insuffler une vie nouvelle à la région. En 1968, cette piscine retenait déjà de nombreux touristes dans la région, tandis que d’autres se livraient au plaisir du canoë ou du kayak sur l'Eyre. Tous trouvaient à s'héberger dans plusieurs gîtes ruraux. L’année suivante, voyez si je puis dire, le lancement du musée de plein air de Marquez. Et cette année même, les responsables locaux et la municipalité ont pris le relais en lançant ce lotissement pour la construction de 32 maisons individuelles. 11 de ces maisons seront terminées dès la fin de cette année. Voilà somme toute qui témoigne bien de la vitalité de cette commune de la Haute Lande qui ne veut pas périr.(Musique)