Femme de mineur : femme au foyer
Notice
Témoignage d'une femme de mineur qui parle de sa condition de femme au foyer. Sa vie est dédiée à l'entretien et l'organisation de son foyer avec en plus l'angoisse de l'accident du mari, de la maladie. Elle se révolte contre la fermeture des mines et s'interroge sur l'avenir de ses enfants.
Éclairage
La mine depuis l'interdiction du travail des femmes au fond dés les années 1880 est devenue à quelques exceptions près un monde d'hommes accaparant le mineur huit heures par jour, de la fin de son enfance jusqu'à sa retraite, souvent jusqu'à sa mort. Rendues peu à peu invisibles, les femmes ne sont pas moins omniprésentes au côté du mineur.
Le lieu de vie est distinct, dominé par les femmes, c'est le coron et la maison où règne au rythme des exigences du travail minier, la femme du mineur. Ses tâches quotidiennes sont nombreuses et identiques chez toutes les femmes de mineurs. L'épouse consacre ses journées à ses enfants, à l'entretien de la maison malgré la poussière de charbon présente partout, au nettoyage du foyer et au lavage du linge de la famille. Elle s'occupe également de la préparation des repas.
Cette image d'un monde à part est largement portée par les mineurs et leur famille qui insistent sur la spécificité de leur mode de vie et l'érige parfois en modèle familial. Le mineur est ce travailleur qui a longtemps revendiqué et vécu sa spécificité dans le monde ouvrier.
La maison est bien entendu étroitement liée aux avantages sociaux proposés aux mineurs depuis l'accès au régime minier de 1946, de même que la pérennité de l'emploi, la prise en charge des soins médicaux, le logement mis à disposition des mineurs et le charbon gratuit. L'éducation des enfants fait également partie de l'encadrement patronal. Le mineur évoque peu les réalités de son travail quotidien dont la femme ne connaît que les traces corporelles et guette les indices d'une dégradation de la santé qui caractérise l'apparition de la maladie tant redoutée : la silicose. La femme qui vante son cadre de vie est ainsi la garante de l'ordre social et de la perpétuation de l'organisation du travail minier.