Portrait de jeunes mineurs au centre de formation professionnelle de Lens

03 avril 1960
06m 09s
Réf. 00301

Notice

Résumé :

Le centre de formation professionnelle de Lens organise des cours du soir de perfectionnement pour devenir ouvriers qualifiés. Dans ce reportage, Christiane Rabiega suit deux jeunes mineurs pendant les cours pratiques sur la mine.

Type de média :
Date de diffusion :
03 avril 1960
Source :

Éclairage

De février à juin 1960, le "Magazine du mineur" présente la politique de formation des Houillères. Dans cette émission, sont présentés les cours du soir de perfectionnement. Après la formation initiale, modifiée par l'élévation du seuil de la scolarité obligatoire à 16 ans depuis janvier 1959, des cours de perfectionnement permettent aux jeunes mineurs de devenir des ouvriers qualifiés. L'alternance de cours en classe et de périodes de formation pratique, en complément à la journée de travail, s'effectue au centre de formation professionnelle. Par les effectifs concernés, celui de Lens était l'un des plus importants du bassin minier. La pédagogie, fondée principalement sur la reproduction et la répétition des gestes, y alterne la démonstration et l'application pour les différents postes de travail du mineur. Cette formation, comme la préparation au CAP (Certificat d'aptitude professionnelle), est prise en charge par les compagnies dans les centres d'apprentissage, qui deviennent en 1962 des centres d'enseignement technique.

Parmi les qualifications et les perspectives professionnelles possibles, l'électro-mécanique se développe surtout à partir des années 1950 en relation avec la mécanisation de la mine et l'électrification du fond timidement amorcées entre les deux guerres mondiales. Si elle a d'abord mobilisé les ingénieurs, l'électrification nécessitait une organisation technique renouvelée qui touche l'ensemble du personnel. On recourt à des services techniques pour assurer la maintenance et la formation en matière d'appareils électriques. L'encadrement reçoit à l'époque de la reconstruction la mission de diffuser le savoir. Alors que le travail au marteau-piqueur – qui atteint son apogée à la fin des années 1940 – ne nécessitait qu'une formation sommaire, l'utilisation des haveuses-chargeuses et des rabots électriques introduit des savoirs nouveaux dans la mine : le matériel est onéreux, parfois complexe, et doit être confié à des ouvriers formés. L'électrification du processus productif des Houillères a été un processus lent, mais la puissance de l'énergie électrique bouleverse la hiérarchie des qualifications comme les conditions de production.

Stéphane Lembré

Transcription

(Musique)
Christiane Rabiega
Cette rubrique nous présente deux jeunes mineurs, Pierre et Jean, âgés de 19 et 20 ans, et travaillant au groupe Lens-Liévin. Après avoir fait leur poste comme abatteurs en taille, ils se retrouvent et nous invitent à les suivre.
(Musique)
Christiane Rabiega
Curieuse elle aussi, notre caméra ne les quitte plus, où se rendent-ils ?
(Musique)
Christiane Rabiega
Ils nous conduisent au Centre de formation professionnelle du groupe où ils suivent après leurs heures de travail au fond, les cours de perfectionnement qui leur permettront de devenir un jour des ouvriers qualifiés.
(Musique)
Christiane Rabiega
Nous assisterons nous aussi à quelques cours.
(Musique)
(Bruit)
Intervenant 1
Bon, alors tu as vu sur la commande, sur la chargeuse, il y a donc deux commandes. A ma gauche la commande pour faire avancer ou reculer la chargeuse, à ma droite la commande pour faire lever ou baisser le godet. Alors maintenant tu vas prendre ma place, et puis faire ce que je viens de faire.
Intervenant 2
Oui, dans la chargeuse il y a deux commandes, il y en a une à gauche qui sert à monter ou à reculer la chargeuse, et celle de droite qui sert à monter ou à descendre le godet.
Intervenant 1
Alors maintenant il y a un point de sécurité, c’est qu’il ne faut pas laisser retomber violemment le godet. Quand tu baisses le godet, il faut le retenir légèrement pour éviter la rupture des câbles et de la chaîne, qui peut, des fois, arriver.
Intervenant 2
Oui, d’accord.
(Bruit)
Christiane Rabiega
Nous retrouvons ici Jean, s’initiant au travail du mineur qui creuse des galeries.
(Bruit)
Christiane Rabiega
Pour creuser une galerie, il faut aussi forer des trous de mine que l’on bourrera d’explosifs.
(Bruit)
Christiane Rabiega
D’autres techniques de creusement peuvent être utilisées comme celle du raclage.
(Bruit)
Intervenant 3
C’est pour faire du ripage, fine ou à [ogier], sur cette hausse de convoyeur blindé. La tige de piston qui porte ici un évidement doit s’adapter dans cette linéaire. Nous allons donc procéder à l’installation. Prends-le vers le haut, ensuite tu glisses le pousseur, prends-le vers la gauche, le pousseur doit être perpendiculaire par rapport au convoyeur blindé.
(Bruit)
Intervenant 3
Voilà un moteur à réducteur de vitesse, de têtes motrices D2R. Ce réducteur est entraîné par un manchon d’accouplement. Le train d’engrenage est composé essentiellement premièrement, d’un pignon à denture d’ouverture hélicoïdale, d’une roue dentée également à denture hélicoïdale, d’un pignon à denture droite et d’une roue dentée à denture droite. Ce train d’engrenage baigne dans l’huile, l’huile qui est utilisée est de l’huile CO4.
Christiane Rabiega
D’autres camarades de nos deux jeunes amis qui souhaiteraient entrer un jour à l’école d’électroménanique, suivent des cours sur les machines du pont et commencent à s’initier au mystère de l’électricité.
(Musique)
Christiane Rabiega
Souhaitons que les heures passées chaque semaine au Centre de formation professionnelle permettent à ces jeunes gens de devenir des ouvriers vraiment qualifiés et éveillent leurs ambitions.
(Musique)