Portrait de jeunes mineurs au centre de formation professionnelle de Lens
Notice
Le centre de formation professionnelle de Lens organise des cours du soir de perfectionnement pour devenir ouvriers qualifiés. Dans ce reportage, Christiane Rabiega suit deux jeunes mineurs pendant les cours pratiques sur la mine.
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Éclairage
De février à juin 1960, le "Magazine du mineur" présente la politique de formation des Houillères. Dans cette émission, sont présentés les cours du soir de perfectionnement. Après la formation initiale, modifiée par l'élévation du seuil de la scolarité obligatoire à 16 ans depuis janvier 1959, des cours de perfectionnement permettent aux jeunes mineurs de devenir des ouvriers qualifiés. L'alternance de cours en classe et de périodes de formation pratique, en complément à la journée de travail, s'effectue au centre de formation professionnelle. Par les effectifs concernés, celui de Lens était l'un des plus importants du bassin minier. La pédagogie, fondée principalement sur la reproduction et la répétition des gestes, y alterne la démonstration et l'application pour les différents postes de travail du mineur. Cette formation, comme la préparation au CAP (Certificat d'aptitude professionnelle), est prise en charge par les compagnies dans les centres d'apprentissage, qui deviennent en 1962 des centres d'enseignement technique.
Parmi les qualifications et les perspectives professionnelles possibles, l'électro-mécanique se développe surtout à partir des années 1950 en relation avec la mécanisation de la mine et l'électrification du fond timidement amorcées entre les deux guerres mondiales. Si elle a d'abord mobilisé les ingénieurs, l'électrification nécessitait une organisation technique renouvelée qui touche l'ensemble du personnel. On recourt à des services techniques pour assurer la maintenance et la formation en matière d'appareils électriques. L'encadrement reçoit à l'époque de la reconstruction la mission de diffuser le savoir. Alors que le travail au marteau-piqueur – qui atteint son apogée à la fin des années 1940 – ne nécessitait qu'une formation sommaire, l'utilisation des haveuses-chargeuses et des rabots électriques introduit des savoirs nouveaux dans la mine : le matériel est onéreux, parfois complexe, et doit être confié à des ouvriers formés. L'électrification du processus productif des Houillères a été un processus lent, mais la puissance de l'énergie électrique bouleverse la hiérarchie des qualifications comme les conditions de production.