Le centre de formation professionnelle de Lens : stage de formation agent de maîtrise
Notice
Dans le cadre des reportages consacrés à la formation dans les Houillères du Bassin du Nord-Pas-de-Calais, on suit ici André Millet qui effectue une formation à "l'école des cadres" du groupe de Lens-Liévin, pour devenir agent de maîtrise de fond. Après la présentation des enseignements techniques, on assiste dans une galerie de mine reconstituée à un exercice de travaux de commandement pour la mise en place d'un convoyeur.
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Éclairage
Cinq émissions du "Magazine du mineur" sont consacrées de février à juin 1960 à la politique de formation des Houillères. On suit ici un mineur à "l'école des cadres" du groupe de Lens-Liévin, c'est en effet auprès des agents de maîtrise que se développe en priorité cet effort de formation.
Dans le Nord et le Pas-de-Calais, l'intérêt pour la formation de cadres intermédiaires s'est développé dans la deuxième moitié du XIXe siècle. La taille croissante des compagnies et les effectifs plus nombreux nécessitaient la présence de porions pour encadrer le travail au jour et au fond. La modernisation des exploitations n'intervient qu'à partir des années 1920 et 1930 : elle oblige peu à peu à renforcer la formation des agents de maîtrise.
Dès 1946, des centres de formation professionnelle des agents de maîtrise sont ouverts dans chaque groupe. Face au coût de ce dispositif, les Charbonnages de France constituent en 1948 un fonds de formation professionnelle des Houillères, qui témoigne du volontarisme des pouvoirs publics. Les ouvriers déjà qualifiés suivent à nouveau des stages afin de devenir agents de maîtrise. Pendant trois années, l'enseignement porte notamment sur l'organisation du travail, la mécanique, le dessin industriel, la sécurité. Il inclue aussi un perfectionnement général en français et en calcul. Il s'agit de former l'encadrement des mineurs de fond.
L'enjeu de la formation est au centre de l'adaptation des charbonnages. Avec le premier plan d'adaptation des charbonnages arrêté en 1960 sous l'autorité du ministre de l'Industrie Jean-Marcel Jeanneney, les pouvoirs publics ont pour objectif principal de mettre en œuvre une politique d'adaptation ou de régression de la production, afin d'anticiper le reflux attendu du charbon sans provoquer de crise sociale majeure. Alors que le record absolu de la production charbonnière française a été atteint en 1958 avec 60 millions de tonnes, on prévoit à partir de 1960 de réduire la production de 10% sur cinq ans, rythme accéléré en 1968 avec le plan Bettencourt. Le charbon est également confronté au coût de l'extraction. L'industrie de la mine est une forte consommatrice de main-d'œuvre, ce qui se répercute dans la part prépondérante occupée par la main-d'œuvre dans le coût de production du charbon : 67% contre 10% pour le pétrole au début des années 1960. La priorité va par conséquent à la rationalisation, en améliorant la formation et la productivité d'une partie du personnel et en proposant un accompagnement social aux autres.