Le centre de formation professionnelle de Lens : stage de formation agent de maîtrise

08 mai 1960
04m 39s
Réf. 00302

Notice

Résumé :

Dans le cadre des reportages consacrés à la formation dans les Houillères du Bassin du Nord-Pas-de-Calais, on suit ici André Millet qui effectue une formation à "l'école des cadres" du groupe de Lens-Liévin, pour devenir agent de maîtrise de fond. Après la présentation des enseignements techniques, on assiste dans une galerie de mine reconstituée à un exercice de travaux de commandement pour la mise en place d'un convoyeur.

Type de média :
Date de diffusion :
08 mai 1960
Source :
Personnalité(s) :

Éclairage

Cinq émissions du "Magazine du mineur" sont consacrées de février à juin 1960 à la politique de formation des Houillères. On suit ici un mineur à "l'école des cadres" du groupe de Lens-Liévin, c'est en effet auprès des agents de maîtrise que se développe en priorité cet effort de formation.

Dans le Nord et le Pas-de-Calais, l'intérêt pour la formation de cadres intermédiaires s'est développé dans la deuxième moitié du XIXe siècle. La taille croissante des compagnies et les effectifs plus nombreux nécessitaient la présence de porions pour encadrer le travail au jour et au fond. La modernisation des exploitations n'intervient qu'à partir des années 1920 et 1930 : elle oblige peu à peu à renforcer la formation des agents de maîtrise.

Dès 1946, des centres de formation professionnelle des agents de maîtrise sont ouverts dans chaque groupe. Face au coût de ce dispositif, les Charbonnages de France constituent en 1948 un fonds de formation professionnelle des Houillères, qui témoigne du volontarisme des pouvoirs publics. Les ouvriers déjà qualifiés suivent à nouveau des stages afin de devenir agents de maîtrise. Pendant trois années, l'enseignement porte notamment sur l'organisation du travail, la mécanique, le dessin industriel, la sécurité. Il inclue aussi un perfectionnement général en français et en calcul. Il s'agit de former l'encadrement des mineurs de fond.

L'enjeu de la formation est au centre de l'adaptation des charbonnages. Avec le premier plan d'adaptation des charbonnages arrêté en 1960 sous l'autorité du ministre de l'Industrie Jean-Marcel Jeanneney, les pouvoirs publics ont pour objectif principal de mettre en œuvre une politique d'adaptation ou de régression de la production, afin d'anticiper le reflux attendu du charbon sans provoquer de crise sociale majeure. Alors que le record absolu de la production charbonnière française a été atteint en 1958 avec 60 millions de tonnes, on prévoit à partir de 1960 de réduire la production de 10% sur cinq ans, rythme accéléré en 1968 avec le plan Bettencourt. Le charbon est également confronté au coût de l'extraction. L'industrie de la mine est une forte consommatrice de main-d'œuvre, ce qui se répercute dans la part prépondérante occupée par la main-d'œuvre dans le coût de production du charbon : 67% contre 10% pour le pétrole au début des années 1960. La priorité va par conséquent à la rationalisation, en améliorant la formation et la productivité d'une partie du personnel et en proposant un accompagnement social aux autres.

Stéphane Lembré

Transcription

(Musique)
Journaliste
Au groupe Lens-Liévin, où nous nous trouvons, comme dans chacun des groupes du Bassin d’ailleurs, des ouvriers, particulièrement qualifiés, suivent des stages de formation pour devenir agents de maîtrise.
(Musique)
Journaliste
André Billet ?
André Billet
Oui ?
Journaliste
Où allez-vous ?
André Billet
Bien, je rentre actuellement à l’école des cadres où j’effectue un stage pour devenir agent de maîtrise fond.
Journaliste
Alors que faut-il faire pour devenir agent de maîtrise fond ?
André Billet
Et bien, il y a trois années d’école à faire dont une année préparatoire que j’ai effectué l’année dernière.
Journaliste
Et pendant chacune de ces années ?
André Billet
Pendant chacune de ces années, nous recevons un enseignement technique, l’organisation du travail, physique et mécanique.
Journaliste
Et je crois aussi que vous faites à la fois des stages ?
André Billet
Oui, nous faisons des stages qui sont alternés avec des stages au fond et les stages à l’école proprement dits.
Journaliste
Je vous ai interrompu, qu’est-ce que vous allez faire aujourd’hui ?
André Billet
Aujourd’hui, nous allons faire un croquis côté en dessin n’est-ce pas ? Un croquis côté qui va nous permettre d’étudier le plan de tir.
(Musique)
Journaliste
Vous faites aussi des stages en minimage ?
André Billet
Oui, nous faisons aussi des stages en minimage, notamment des stages de sécurité, vous voyez ici pour passer une bande dans une tête montériste de convoyeur.
(Musique)
Journaliste
Vous avez d’autres travaux au centre?
André Billet
Oui, on effectue aussi des travaux de commandement, notamment ici pour installer un convoyeur, j’ai trois équipes, une installe des longerons.
(Musique)
André Billet
L’autre les chevalets,
(Musique)
André Billet
Et la troisième équipe dispose les rouleaux plats.
Journaliste
Et à la fin de l’exercice, vous obtenez un convoyeur comme celui que nous voyons?
André Billet
Oui, avant, n’est-ce pas, nous avons un plan de travail qui nous donne tous les détails de l’opération à effectuer, le temps dont on dispose pour le faire, ce que chacun doit faire pendant ce temps, et à la fin nous contrôlons nos résultats.
Journaliste
En quelque sorte, c’est un exercice d’organisation et de commandement?
André Billet
Oui.
Journaliste
Bon et à la fin de l’exercice, vous obtenez un convoyeur comme celui que nous voyons?
André Billet
Oui.
Journaliste
Qui travaille à transporter le charbon.
André Billet
Exactement, oui, à le verser dans les berlines.
Journaliste
Et bien, en somme, vous recevez, si je comprends bien André Billet, une formation de chef, une formation sécurité.
André Billet
Oui.
Journaliste
C’est très important en ce qui concerne la mine, et aussi un perfectionnement général en calcul et en français?
André Billet
Oui.
Journaliste
Et bien merci André Billet, et puis bon courage.
André Billet
Très bien, merci monsieur.
(Musique)